vendredi 3 octobre 2014

Événement R(ead) J(ust) Ellory Partie III : Interview















Merci à R.J. Ellory d'avoir répondu à mes questions, pour sa gentillesse extraordinaire et son soutien pour cet événement

 Thank you to Mister Ellory for answering my questions, for his extraordinary kindness and his great support for this event

N'étant pas traductrice professionnelle je laisse à votre disposition ma traduction personnelle (je m'excuse par avance pour les éventuelles coquilles) et le texte d'origine :)


Pour moi, vous êtes l'un des plus grands auteurs de notre génération, qu'en pensez-vous ?

Je pense que les anglais ont du mal avec les compliments. C'est vraiment très gentil de dire cela, bien sûr, mais comme disaient les romains "les goûts et les couleurs, cela ne se discute pas". J'imagine que beaucoup de gens ne seraient pas d'accord avec toi, mais je suis heureux que tu sois aussi passionnée par mes livres. Mon unique intention en tant qu'écrivain est d'écrire des romans qui fassent réfléchir les gens à propos de la vie, de leurs congénères, de la nature et de la psychologie humaines et comment nous faisons face aux défis et obstacles de l'existence. J'écris à propos de crime parce que cela me donne l'opportunité d'écrire sur n'importe quel genre [sujet], et de placer des personnes ordinaires dans des situations extraordinaires. Cela ouvre l'éventail global de la psychologie et des émotions humaines, des décisions que l'on prend et comment nous en assumons les conséquences. Cela m'intrigue vraiment et je pense que tous les livres que j'ai écrit traitent de cela d'une certaine manière.

Si vous deviez choisir un seul de vos livres, lequel serait-ce et pourquoi ?

C'est une question difficile ! Je suis toujours plus enthousiaste sur le livre que je suis en train d'écrire, mais si je devais choisir seulement un livre à laisser comme testament de ce que j'ai essayé d'accomplir en tant qu'écrivain, ce serait peut-être Vendetta. C'est un livre volumineux, le plus long que j'ai publié mais je l'ai écrit plus rapidement que tous les autres. Je pense que c'est aussi une histoire intense qui traite de beaucoup d'aspects de l'Histoire et de la politique, mais c'est aussi une histoire très humaine. J'ai commencé ce roman avec l'idée d'écrire sur l'être humain le plus horrible que je puisse imaginer, et je souhaitais que le lecteur soit séduit par ce personnage, qu'il croit en lui et même qu'il ressente une certaine empathie. Ce livre semble avoir réussi cela car beaucoup, beaucoup de personnes m'ont écrit pour me dire qu'ils avaient fini ce roman et qu'ils adoraient ce protagoniste principal et ce malgré les terribles choses qu'il avait faites.

Est-ce que votre expérience en prison vous a apporté quelque chose dans votre travail, u dans la vie en général ?

Il y a cette question omniprésente : à quel point le travail d'un auteur est autobiographique ? Je pense que nous absorbons tellement de la vie -du bon comme du mauvais- nous nous basons sur les évènements et les circonstances, nous faisons avec (ou pas), nous nous en remettons, nous poursuivons, nous faisons de notre mieux dans la vie de tous les jours. Parfois nous faisons bien et d'autres fois cela ne se passe pas comme prévu. C'est la vie, c'est cela vivre. Comme avec toutes les formes d'arts - que ce soit la peinture, la sculpture, la danse, la composition musicale - le créateur doit extraire de ses expériences et de sa perception personnelle le terreau pour pouvoir créer. Je pense que ce que nous peignons, ce que nous écrivons, ce que nous chantons sont en grande partie des extensions de nous-mêmes, et que cette extension grandit à partir de notre propre expérience. Je pense qu'il y a très peu d'écrivains qui écrivent sur leur propre vie dans leur roman, mais qu'il y a un grand nombre d'écrivains qui imprègnent leur perception, leur conclusion et leurs sentiments à propos de leur propre vie ainsi que de celles des autres, dans les personnages qu'ils créent. La prison fût une expérience intéressante pour moi. Intéressante et précieuse. Lorsque j'étais en prison, j'ai appris quelque chose de très important à propos de moi-même et à propos de qui j'étais vraiment. Les décisions que j'ai faites dans ma vie en conséquence ont été totalement influencées par cette expérience. 

Pourquoi l'intrigue de l'ensemble de vos livres se déroule aux Etats-Unis ?

Je pense que j'ai grandi imprégné par la culture américaine : j'ai regardé Starsky et Hutch, Hawai 5.0., Kojak, toutes ces choses. J'ai adoré l'atmosphère, la diversité de culture, le fait que les 50 états soient tous différents les uns des autres. La politique m'a fasciné. L'Amérique est un pays récent en comparaison de l'Angleterre, et il me semble que dans cette société il y a tellement de vie et de couleurs. J'y suis allé très souvent et j'ai toujours l'impression de visiter ma seconde maison. Et je pense qu'en tant que non-Américain je peux observer beaucoup de choses de la culture américaine en tant que spectateur. Cependant il devient difficile d'écrire à propos d'un endroit qui vous est très familier sans avoir tendance à ne plus remarquer les choses. Vous prenez les choses pour acquises. L'étrange et les choses intéressantes concernant les gens et le lieu cessent d'être étrange et intéressant. En tant qu'étranger vous ne perdez jamais ce point de vue d'observer les choses avec un œil neuf, et pour moi c'est très important. Il faut aussi dire qu'on demande à beaucoup d'auteurs d'écrire à propos de choses qui leur sont très familières. Je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose, mais je pense que c'est très restrictif. Je crois qu'un écrivain devrait aussi écrire à propos des choses qui le fascinent : de cette façon il a une chance de laisser la passion et l'enthousiasme concernant le sujet se diffuser dans sa prose. Je crois aussi qu'un auteur doit se fixer des défis pour chaque nouveau livre. Ne pas se limiter à un seul sujet. Ne pas tomber dans le piège d'écrire un livre comme on écrit des recettes de cuisine toutes faites. Quelqu'un m'a un jour dit qu'il y avait deux sortes de roman. Ceux que vous lisez simplement parce qu'il y a un mystère à résoudre. Le deuxième type de roman comporte un intérêt simplement pour le langage en lui-même, la façon dont l'auteur utilise les mots, l'atmosphère et les descriptions. Les véritables grands livres sont ceux qui arrivent à accomplir les deux. Je pense que n'importe quel auteur souhaite écrire de grands romans. Je ne pense pas que quelqu'un -dans son for intérieur- écrit parce que c'est un choix raisonnable de profession ou pour un gain financier. J'aime juste écrire, et quoique le sujet que je souhaite écrire se rapporte aux USA, c'est néanmoins plus important pour moi d'écrire quelque chose qui puisse toucher quelqu'un, peut-être lui faire changer sa perception de la vie, et en même temps essayer d'écrire de la plus belle manière dont je suis capable. Je veux aussi écrire sur des sujets - que ce soit des conspirations politiques, des meurtres en série, des relations interraciales, des assassinats politiques ou du FBI ou les enquêtes de la CIA- qui ne peuvent fonctionner qu'aux Etats-Unis. Le genre de romans que je souhaite écrire ne peut tout simplement pas marcher dans de petits, feuillus et verdoyants villages où l'on peut trouver des hobbits !

Un conseil pour les écrivains en herbe ?

Je pense que le pire type de livre qui soit est celui que l'on écrit en pensant qu'il plaira à autrui. Je crois que le meilleur genre de roman qui soit est celui que l'on voudrait soi-même lire. Ecrire un livre qui nous intéresse. Son propre enthousiasme pour le sujet va transparaître. Cet enthousiasme va être contagieux. Je sais qu'avec les films vous êtes censés vous décider en trois minutes pour savoir si oui ou non vous allez l'aimer ce film, je ne sais pas si c'est pareil avec les livres. Personnellement, je suis parfois plus captivé par le langage utilisé que pour l'histoire en elle-même. J'ai lu des livres qui contenaient très peu dans la complexité de l'intrigue, mais dont la langue dans laquelle ils sont écrits est si belle et inspirante que je les lis de manière si compulsive que je m'oblige à aller plus doucement pour ne pas les finir trop vite. Je pense que beaucoup de livres vraiment extraordinaires et très réussis ne marchent pas comme des idées sur le papier, mais grâce à la manière dont ils sont écrits ou construits, ils sont travaillés, et travaillés merveilleusement bien. Les livres qui vous disent comment écrire un bestseller en 30 jours... et bien, je ne sais pas quoi dire. Je pense que les grandes histoires proviennent des personnes et de leurs expériences, pas de formules préfabriquées. Mais peut-être que cela dépend du type de livre que l'on souhaite écrire. Je suis intéressé par l'écriture de livres au travers desquels les gens peuvent être émotionnellement et mentalement impliqués et défiés. Je ne suis pas intéressée par l'écriture de 250 pages prémâchés avec un cadavre au début et un meurtrier à la fin. Pas qu'il y ait quelque chose de mal dans ce genre de livres ! C'est même le contraire. C'est juste que je ne souhaite pas écrire ce genre de chose personnellement. Au-delà de ça, il faut persévérer, persister et ne jamais renoncer. Continuez à envoyer vos livres. Prenez un agent. Trouvez quelqu'un pour travailler avec vous qui soit aussi enthousiaste que vous sur votre travail. Et ensuite il faut juste continuer ! Une citation qui m'a permis d'avancer, de continuer vient de Disraeli "le succès est entièrement dépendant de la constance du but".


Est-ce que vous espérez/voulez une adaptation cinématographique de l'un de vos livres ?

J'ai écrit le scénario de Seul le silence et il est actuellement en train d'être représenté par des agents [depuis l'interview les droits ont été achetés]. Je viens juste de vendre l'option pour A Dark and Broken Heart. Comme toutes les adaptations, on ne peut jamais prédire ce qui va en advenir. J'aimerais voir ce que quelqu'un d'autre pourrait faire d'une de mes histoires. Cela m'intéresse sincèrement.

Quel est le message le plus important dans vos livres ?

Et bien, j'ai toujours eu une énorme fascination pour l'ensemble des aspects de la psychologie humaine, bons comme mauvais. Je crois fermement que les gens sont naturellement bons, même le pire être qui soit. La nature humaine de cette personne est toujours enterrée derrière les facettes négatives de son personnage. La chose [truc] avec les meurtres -et là nous parlons sur ce qui va au-delà de l'homicide, au-delà d'un crime passionnel, au-delà de crimes qui surviennent pour des raisons de colère, de jalousie ou de trahison... Des meurtres qui sont perpétrés par des tueurs en série ou dans ce genre là, c'est que nous -en tant qu'être humain- trouvons cela si difficile à comprendre. L'énorme, la grande majorité d'entre nous ne peut pas même imaginer tuer un autre être humain et il y a d'autres, très peu bien sûr, mais il y en a, qui croient qu'ils peuvent non seulement tuer d'autres êtres humains mais ils estiment aussi que c'est leur droit divin, qu'ils devaient le faire et ils effectuent ces choses épouvantables avec la croyance ferme que c'est nécessaire et que c'est la raison même de leur existence. Ils adorent ça. Ils adorent torturer et blesser autrui. C'est ce qui nous est difficile à appréhender, et je pense que c'est l'un des rares aspects de la nature humaine que l'on essaye constamment de mieux comprendre. Si nous voulons comprendre pourquoi des gens font ce qu'ils font, il faut prendre en considération l'ensemble des aspects les plus sombres et macabres du comportement humain, et c'est définitivement l'un d'entre eux. Je pense que les personnes véritablement dangereuses dans notre société forment un très petit pourcentage. Je suis en train de dire que la majorité des gens sont naturellement bons. Je pense que je suis en train de dire que peu importe ce qui arrive, on peut le surmonter.

Quel est votre prochain projet livresque ?

Je viens juste d'achever un roman qui sortira au Royaume-Uni en 2015. C'est mon treizième livre publié. Cela traite d'un mystère portant sur un meurtre qui survient dans l'Ouest du Texas, il y a deux histoires qui se combinent dans une ville. La première se déroule entre les années 30 et 40, la seconde dans les années 70. Il y a aussi une présence importante de la musique puisque les deux personnes principaux sont musiciens. 

Avez-vous un genre littéraire favori ?

Non pas vraiment. Je lis toutes sortes de livres. De nos jours [En ce moment], je passe mon temps à chercher des auteurs qui me fassent sentir comme un mauvais écrivain ! Je pense que j'aime être défier en tant que lecteur. J'aime la langue par dessus tout, et j'aime les auteurs qui jouent avec le langage, comme si cela était quelque chose de maniable.

Quels sont vos livres préférés ?

Une autre question difficile ! Avec moi, la chose la plus importante et ce pour n'importe quel livre c'est l'émotion que cela m'inspire. La raison d'écrire sur les sujets dont je traite est simplement due au fait que ces sujets me donnent la meilleure opportunité qui soit afin de parler de vraies personnes et comment elles vont traiter de situations concrètes. Il n'y a rien dans la vie de plus intéressant que les gens, et l'un des aspects les plus intéressants est cette faculté de surmonter la difficulté et de survivre. Je pense que j'écris des "drames humains", car je sens que dans ces drames j'ai un canevas suffisant pour dépeindre le spectre entier des émotions humaines, et c'est là que je concentre mon attention. J'ai entendu une fois que la littérature non-fictionnelle possède comme but principal la transmission d'informations, alors que la fiction a comme finalité première de faire ressentir des émotions au lecteur. J'aime les écrivains qui me font ressentir quelque chose -une émotion, n'importe laquelle- mais je veux ressentir quelque chose quand je lis un livre. Il y a des millions de merveilleux livres, tous écrits très bien, mais ils sont mécaniques dans leur intrigue et dans leur style. Trois semaines après les avoir lu vous ne vous en souvenez plus. Les livres qui m'imprègnent vraiment sont ceux dont je me rappelle des mois plus tard. Je ne pourrais pas me rappeler le nom des personnages ou les complexités de l'intrigue, mais je me souviens de ce qu'ils m'ont fait ressentir. Pour moi c'est tout ce qui importe. La connexion émotionnelle. Bien sûr pour choisir des livres ou auteurs favoris cela va être difficile, mais si tu m'en demandes cinq, par exemple, je suggérerai : ‘In Cold Blood;’ par Truman capote, ‘The Things They Carried’ by Tim O’Brien, ‘The Executioner’s Song’ by Normal Mailer, ‘The Shipping News’ by Annie Proulx and ‘Winter’s Bone’ by Daniel Woodrell. [Ces titres sont disponibles en version française] Je pourrai en lister des centaines de milliers, mais ce sont ces cinq auxquels je pense là maintenant.

Un message pour vos lecteurs français ?

De tous les pays que j'ai visités, de toutes les langues dans lesquelles mes livres ont été traduits, la générosité et la gentillesse des français n'a jamais été égalée. J'ai joui d'un grand succès en France, et je viens peut-être six à huit fois par an. Quand on me demande de venir en France, je dis toujours oui ! J'aime ce pays, ces habitants, l'attitude, le mode de vie, la nourriture, le vin, tout ! Ma femme et moi pensons sérieusement à acheter une maison quelque part en France, et nous travaillons de manière assidue pour apprendre la langue française. J'ai une grande affinité pour tout ce qui se rapporte à la France, et je suis honoré et privilégié d'avoir un aussi bon éditeur et un si merveilleux lectorat. Je suis vraiment "béni" par cette relation, et cela a changé ma vie de différentes façons et ce de manière très positive.




In my opinion, you are one of the greatest writers of our time, how do you feel about it?



I think English people have a difficulty with compliments!  That is a very kind thing to say, of course, but as the Romans said, ‘When it comes to taste, there is no debate’.  I can imagine that many people would disagree with you, but I am happy that you feel so passionately about the books.  My only intention as a writer has been to write novels that make people think about life, about people, about the nature of the mind and how we deal with challenges and obstacles in life.  I write crime because it gives me an opportunity to write about any genre, and to place ordinary people in extraordinary circumstances.  This opens up the whole spectrum of psychology and human emotions, about the decisions we make and how we deal with the consequences of those decisions.  That is what really interests me, and I think every book I have written deals with this in some way.


                     If you had to choose one of your books, what would it be and why?



That is a very tough question!  I am always most enthusiastic about the book I am currently writing, but if I could choose only one book to stand as a testament to what I am trying to accomplish as a writer, it would perhaps be ‘A Quiet Vendetta’.  It is a big book, the longest I have published, but it was written more rapidly than any other book.  I think it is a powerful story that deal with a great many aspects of history and politics, but it is still a very human story.  I began the novel with the idea of writing about the worst human being I could imagine, and yet I wished the reader to be seduced by this character, to believe in him, even to find some empathy.  This book seems to have accomplished this because many, many people write to me and tell me that they reach the end of the book and they really like the central character, despite the terrible things he has done.  


Did your experience in prison bring something to your work, or just to your life in general?



There is that perennial question: How much of an author’s work is autobiographical?  I think we absorb so much from life – some of it good, some of it bad.  We take in events and circumstances, we deal with them (or not), we recover, we carry on, we try our best with everything we do.  Sometimes we get it right, other times we get it wrong.  That is life, and that is living.  As with any field of the arts – whether it be painting, sculpture, choreography, musical composition – the creator must draw on personal experience and personal perception in everything he or she creates.  I think that what we paint and what we write and what we sing are merely extensions of ourselves, and that extension grows from personal experience.  I think there are very few writers who write their own lives into novels, but I think there are a great deal who write their perceptions and conclusions and feelings about their own lives and the lives of others into the characters they create.  Prison was an interesting experience for me.  Interesting and valuable.  I learned something very important about myself, and about who I really was while I was in prison.  The decisions I have made in life subsequently have been influenced by that experience definitely.



Why do your books take place in the United States?



I think I grew up with American culture all around me. I grew up watching Starsky and Hutch, Hawaii Five-O, Kojak, all those kinds of things. I loved the atmosphere, the diversity of culture, the fact that every state is entirely different from every other, and there are fifty of them.  The politics fascinated me. America is a new country compared to England, and it just seems to me that there was so much colour and life inherent in its society. I have visited many times now, and I honestly feel like I’m visiting my second home. And I believe that as a non-American there are many things about American culture that I can look at as a spectator. The difficulty with writing about an area that you are very familiar with is that you tend to stop noticing things. You take things for granted. The odd or interesting things about the people and the area cease to be odd and interesting. As an outsider you never lose that viewpoint of seeing things for the first time, and for me that is very important. Also many writers are told to write about the things they are familiar with. I don’t think this is wrong, but I think it is very limiting. I believe you should also write about the things that fascinate you. I think in that way you have a chance to let your passion and enthusiasm for the subject come through in your prose. I also believe that you should challenge yourself with each new book. Take on different and varied subjects. Do not allow yourself to fall into the trap of writing things to a formula. Someone once said to me that there were two types of novels. There were those that you read simply because some mystery was created and you had to find out what happened. The second kind of novel was one where you read the book simply for the language itself, the way the author used words, the atmosphere and description. The truly great books are the ones that accomplish both. I think any author wants to write great novels. I don’t think anyone – in their heart of hearts – writes because it’s a sensible choice of profession, or for financial gain. I just love to write, and though the subject matter that I want to write about takes me to the States, it is nevertheless more important to me to write something that can move someone emotionally, perhaps change a view about life, and at the same time to try and write it as beautifully as I can. I also want to write about subjects – whether they be political conspiracies, serial killings, race relations, political assassinations or FBI and CIA investigations – that could only work in the USA. The kind of novels I want to write just wouldn’t work in small, green, leafy villages where you find Hobbits!


                                              An advice for aspiring writers?



I believe the worst kind of book you can write is the book that you believe other people will enjoy.  I believe the best kind of book you can write is the one that you yourself would like to read.  Write the book that interests you.  Your own enthusiasm for the subject will come through.  That enthusiasm will then be contagious.  I know with films that you are supposed to have decided whether or not you’re going to like the film within three minutes or something, and I don’t know whether books are the same.  Personally, I am sometimes captivated more by the language used than the story itself.  I read books that have very little in the way of compelling plot, but the language with which they are written is so beautiful and inspiring that I read them just as compulsively, often forcing myself to slow down so I don’t run out of book too quickly!  I think that a lot of truly extraordinary and very successful books don’t work as ideas on paper, but because of the way in which they have been written or constructed, they have worked, and worked wonderfully.  Books that tell you how to write a bestseller in thirty days…well, I don’t know what to say.  I think great stories come from people and their experiences in life, not from formulas.  But then perhaps it depends on the type of book you want to write.  I’m interested in writing books that people can be emotionally and mentally involved with and challenged by.  I’m not interested in writing two hundred and fifty page potboilers with a dead body at the start and a perpetrator at the end.  Not that there’s anything wrong with that kind of book!  Quite the contrary.  It’s just that I don’t want to create that kind of thing personally.  Beyond that, you have to persevere and persist and never give up.  Keep sending that book out.  Get an agent.  Get someone working with you who is as enthusiastic as you are about your work.  And then just keep going!  The one quote that kept me going was from Disraeli: ‘Success is entirely dependent upon constancy of purpose.’



Do you expect/want a movie adaptation of your books?



I wrote the screenplay for ‘A Quiet Belief in Angels’, and that is currently being represented by several film agents.  I have also just sold the option for the novel, ‘A Dark and Broken Heart’.  As with all adaptations, you can never predict what will happen.  I would like to see what someone else could do with one of my stories.  That would be very interesting to me.


                            What is the most important message in your novels?



Well, I have always had a tremendous fascination with all aspects of the human psyche, good and bad.  I am a firm believer that people are basically good, even the worst ones.  The human nature aspect of that person is still somewhere buried beneath the negative facets of their character.  The thing about murders - and here we’re talking about those things that go beyond manslaughter, beyond crimes of passion, beyond those murders that happen because of greed or jealousy or betrayal…the murders that are perpetrated by serial killers and suchlike, is that we – as human beings – find them so difficult to comprehend.  The vast, vast majority of us cannot even imagine killing another human being, and yet there are people out there, very few of them of course, but there are people out there who believe that not only can they kill other human beings, they also feel that it is their divine right, that they should be doing it, and they carry these terrible things out with the firm belief that it is a necessary and important part of their reason for living.  They get a kick out of it.  They enjoy torturing and harming others.  That is tough for us to comprehend, and I think it’s one of the few aspects of human nature that we are constantly trying to better understand.  If we want to understand why people do what they do, then we have to also take into consideration all the darker and more macabre aspects of human behaviour, and this is very definitely one of them.  I think the truly dangerous people in our society are a tiny, tiny percentage.  I am saying that the vast majority of people are basically good.  I think I am just saying that no matter what happens, we can survive.    



What is your new literary project?



I have just completed a novel for release in the UK in 2015.  It is my thirteenth publication.  It is a slow-burn murder mystery set in West Texas, and there are two stories set in one town.   The first story is set in the 1930s and 40s, the second one in the 1970s.  It also has a lot of music in it as the two central characters are musicians.


                                             Do you have a favorite literary genre?



No, not really.  I read across many genres.  Nowadays, I spend my time looking for writers that make me feel like a bad writer!  I think I like to be challenged as a reader.  I love language above all, and I love writers that play with language as if it is something flexible. 



What is (are) your favorite book(s)?



Another tough question!  With me, the most important thing about any novel is the emotion it evokes.  The reason for writing about the subjects I do is simply that such subjects give me the greatest opportunity to write about real people and how they deal with real situations.  There is nothing in life more interesting than people, and one of the most interesting aspects of people is their ability to overcome difficulty and survive.  I think I write ‘human dramas’, and in those dramas I feel I have sufficient a canvas to paint the whole spectrum of human emotions, and this is what captures my attention.  I once heard that non-fiction possesses, as its primary purpose, the conveying of information, whereas fiction possessed the primary purpose of evoking an emotion in the reader.  I love writers that make me feel something – an emotion, whatever it might be – but I want to feel something as I read the book.  There are millions of great books out there, all of them written very well, but they are mechanical in their plotting and style.  Three weeks after reading them you might not recall anything about them.  The books that really get me are the ones I remember months later.  I might not recall the names of the characters or the intricacies of the plot, but I remember how it made me feel.  For me, that’s all important.  The emotional connection.  Of course, to pick favourite books or authors is very difficult, but if you asked me for just five, for example, I would suggest ‘In Cold Blood;’ by Truman capote, ‘The Things They Carried’ by Tim O’Brien, ‘The Executioner’s Song’ by Normal Mailer, ‘The Shipping News’ by Annie Proulx and ‘Winter’s Bone’ by Daniel Woodrell.  I could list a hundred or a thousand, but those are just five that I can think of right now.



A message for French readers?


Of all the countries I have visited, of all the languages into which my books have been translated, the generosity and kindness of the French has never been surpassed.  I have enjoyed a great success in France, and I visit maybe six or eight times a year.  Whenever I am asked to come to France, I always say yes!  I love the country, the people, the attitude, the lifestyle, the food. The wine, everything!  My wife and I are seriously considering buying a home somewhere in France, and we are both working hard to learn the language.  I have a tremendous affinity for everything about France, and I am honoured and privileged to have such a good publisher and such a wonderful readership.  I am truly blessed by this relationship, and it has changed my life in many very positive ways.  

Thank you again Roger !

Merci à tous ceux qui auront lu cette interview et qui participent activement à l'événement Ellory ! :) 

20 commentaires:

  1. Une super interview pour un auteur que j'ai de plus en plus envie de découvrir :)

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  2. Lire cette interview me donne encore plus envie de commencer le livre que j'ai de lui à la maison, je devrait le commencer dans le courant de la semaine prochaine :)

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  3. Un interview très complet, intéressant !!! Merci d'avoir traduit et merci pour ce beau moment !

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  4. Un homme très interressant...Une belle interview...Un super challenge que tu as lancé...Bon faut vraiment que je rentre dans la catégorie "as déjà lu un Ellory!!!!" Je le commence bientôt j'espere..........;)
    Ah et bravo pour la traduction je n'en aurait jamais été capable!!!!

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  5. encore une fois tu m'impressionnes. c'est une super interview. Un super auteur? j'aimerais déjà l'avoir lu. Et quel travail cette traduction et on ne peut plus utile pour moi. ;) Alors merci! Pour le cadeau et le travail que tu as fourni :D

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  6. Belle interview, bravo et félicitations!

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  7. Oh génial ! Il est vraiment top cet auteur et j'adore ses réponses! Tu en as de la chance :))

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  8. Bon, eh bien, je sais ce qu'il me reste à faire : me plonger dans Les Neuf cercles

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  9. Superbe interview, cet auteur me plait de plus en plus et j'ai envie de découvrir ses autres romans. C'est un évènement génial que tu as organisé, et qui permet de mieux connaître cet homme. Merci pour cette interview et ta traduction car je ne sais pas comment j'aurai fait sans elle :)

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  10. J'ai adoré cette interview et superbe traduction ! (d'autant que j'en lis rarement) mais tes questions et ses réponses étaient vraiment intéressantes. Ça me donne encore plus envie de découvrir ses autres œuvres, je continuerai sûrement avec Vendetta ! (je savais pas du tout qu'il était allé en prison !)

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  11. Je ne connaissais pas cet auteur et la façon qu'il a de parler de ses livres donne vraiment envie! Merci pour cette découverte.

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  12. Passionnant, génial pour mieux connaitre cet auteur anglais, tellement américain avec son regard anglais (je note). Merci Léa.

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  13. C'est une interview passionnante ! Ellory a vraiment pris le temps de te répondre et c'est un vrai régal à lire !

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  14. bravo pour ton travail. et merci a l'auteur d'avoir pris le temps de répondre a tes questions

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  15. Je suis époustouflée par cette interview et la qualité de ton travail Léa !!! Toutes mes félicitations et un ENORME MERCI de nous faire partager ce très beau moment :) Lupa

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  16. Super interview ! Tu as du mettre du temps à tout traduire dis donc :)

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  17. Bravo pour cette interview Léa, tu fais vraiment un boulot de professionnelle ^_^

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  18. Très belle interview !! L'auteur a l'air vraiment très sympa puis il s'est réellement impliqué dans ton interview en développant ses réponses... Bravo !

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  19. Une superbe interview, qui m'aide à mieux comprendre sa façon d'écrire et ce que je ressens pendant ma lecture de Seul le silence.

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  20. J'aime Ellory ! Sa gentillesse, sa simplicité en tant qu'homme et surtout son écriture, son style. Je suis littéralement envoutée par ses romans.
    Et je constate que les romans qu'il conseille sont tous dans ma Wish List. On a les mêmes goûts ;)

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