Trompe-la-mort - Jean-Michel Guenassia

Merci aux éditions Albin Michel et à Monsieur Cantat pour ce coup de cœur de la rentrée d'hiver !

TROMPE LA MORT de Jean-Michel Guenassia, Éditions Albin Michel, 2014

Tom Larch est-il vraiment immortel ? Aucun être humain n’aurait pu survivre aux accidents dont il s’est tiré. A-t-il un secret qui le protège des coups du sort ? Ou un ange gardien qui veille sur lui ? Est-ce le hasard ou son instinct de vie qui lui permet de s’en sortir à chaque fois ? Obligé de quitter New Delhi pour Londres à huit ans, Tom est depuis toujours écartelé entre ses deux cultures. Celle de sa

mère, indienne, et celle de son père, ingénieur anglais. A dix-huit ans, il s’engage dans les Royal Marines, et devient un héros, malgré lui. Rendu à la vie civile, il devra affronter ses propres démons quand l’un des hommes les plus riches du monde lui demandera d'aller en Inde à la recherche de son fils, que Tom est le seul à pouvoir retrouver.

Formidable conteur, Jean-Michel Guenassia nous entraîne à la suite de Tom Larch dont le destin se mêle aux tumultes de l’Histoire. Comme dans Le Club des incorrigibles optimistes, il convoque avec maestria dans ce roman magistral tout ce qui fait notre XXIe siècle.

Biographie :

 Jean-Michel Guenassia est un écrivain français, né en Algérie, 1950.

Avocat pendant six ans, Jean-Michel Guenassia vit de sa plume en écrivant des scénarios pour la télévision.

Il publie un roman policier en 1986, « Pour cent millions » (Prix Michel-Lebrun), dont il dit : "Je ne le renie pas,... mais je n'ai pas donné suite, il me fallait autre chose" , puis il fait jouer des pièces de théâtre, notamment, Grand, beau, fort, avec des yeux noirs brûlants..., en 2008 en Avignon.

Jean-Michel Guenassia est l'auteur de deux best-sellers, « Le club des incorrigibles optimistes » le roman phénomène, tant par la critique que par le public, de la rentrée littéraire 2009, récompensé par le Goncourt des lycéens et « La vie rêvée d'Ernesto G. » Prix du Roman en 2012.

(Sources Albin Michel et Babeldio)

Le Grybouille qui gribouille.. .

Boom, boom, boom, boom, je viens de le terminer

Bing, bing, bing, bing, mes yeux ont fait

Haw, haw, haw, haw, ce n’est pas croyable

Boom, Boom, Boom, moi je ne voulais pas que çà s’arrête

Hmmm hmmm hmmm hmmm

Hmmm hmmm hmmm hmmm

J’ai aimé tout ce que j’ai lu,

Du début à la fin j’ai tout pris,

Où a-t-il trouvé tout ça,

Direct au cœur il m’a visé,

Je n’ai pas pu l’esquiver,

Mais l’ai-je voulu,

La balle m’a touché,

Maintenant je suis foutu,

Boom, boom, boom, boom, il faut que je vous en parle

Bing, bing, bing, bing, mais parler pour parler

Haw, haw, haw, haw, c’est comme marcher pour marcher

Boom, boom, boom, boom, il faudra le lire et mourir un peu pour renaitre heureux

Hmmm hmmm hmmm hmmm

Hmmm hmmm hmmm hmmm

Bien malin qui trouvera le rythme de cette chanson… So blues.

Avec des paroles un peu détournées par votre serviteur, le p’tit duc.

Réponse : Big Head Todd & the Monsters: Boom Boom.

Ce roman c’est Maitre Jean-Michel Guenassia dans ses œuvres, nous fleuretons avec l’excellence. Le grand manège de ce subtile conteur, j’ai fait l’essuie glace, mais où nous emmène-t-il ?

Une écriture qui semble facile, évidente, méfiance tout ce qui parait simple n‘est qu’un leurre, ici nous avons affaire à une pointure, contrôle parfait du timing et de la technique.

Un superbe roman tout en maitrise, vous allez adorer. 

Un roman à mettre dans toutes les mains et devant tous les yeux, ne poussez pas, il y en aura pour tout le monde, quoi que...

Incroyable mes deux premiers livres du mois de janvier 2015 sont deux moments d’exception, deux coups de cœur, deux marches montées vers le divin de la littérature.

Cela commence très très fort amis lecteurs !

La construction du roman n’est pas fractionnée en chapitre.

Bah, oui ! Mais alors, moi je ne me suis pas arrêté… enfin si à chaque titre des cinq époques du roman.

Chacune des ces époques pourraient être un livre à elle seule, enrichies par des recherches qui sentent bon l’investigation de terrain, le récit en sort encore plus crédible.

Au commencement il y a le « je » du personnage principal Thomas Larch (Tom, Tommy), qui rythme l’histoire.

Son père, Gordon, informaticien anglais arrive en Inde en 1969 plus précisément à New-Delhi. Cet expatrié va faire une entorse au règlement très strict qui organise les rapports entre collègues indiens et les coopérants. « No contact » autres que professionnels et 50 centimètres d’espace entre les corps sinon les employés risquent le licenciement ! Pas facile de sympathiser.

Gordon, chef de projet, gentleman, si beau aux yeux d’une jeune indienne de 24 ans, Fulyati, l’inévitable se produit les 50 centimètres volent en éclats.

Mais au pays des mariages arrangés l’affaire tourne mal, elle est bannie, reniée par son père qui la méprise : « Elle avait choisi de rejoindre ce porc dans le néant ». Elle n’a pas disparu, elle n’est simplement pas née, impossible de reprendre contact avec sa mère, ses sœurs…

Qu’importe, ils s’aiment, ils se marient à l’ambassade, sans famille présente, et l’enfant de l’amour arrive Tom, ses parents sont accaparés par leur travail donc il a une nourrisse indienne, Danhya, elle lui apprend l’Hindi et la culture Hindoue.

Grand moment les batailles de cerfs-volants « Le ciel est sans limite pour ceux qui n’ont pas peur d’eux-mêmes ».

Mais premier bouleversement sa mère est malade et la seule solution pour être correctement soignée c’est de partir pour l’Angleterre !

A 8 ans, Tom doit quitter SON pays et Danhya qui l’avait élevé.

Donc mars 80, c’est l’avion, le départ de Delhi sous le soleil qui les suit pendant tout le vol et l’arrivée à heathrow sous la pluie…

Une petite maison de briques rouges, le calme qui l’empêche de dormir, Londres est lugubre triste et pue, seule une réincarnation peut le sauver. Mais voilà il se fait des amis qui jouent au cricket, des anglais mais d’origine indienne.

A l’école il est blanc mais ses amis sont hindous « une frontière entre les chocolats et les bouteilles de lait ».  A 13ans il tombe amoureux de Shadvi, la sœur d’un de ses amis. Sa mère bien que malade est présente à ses cotés, elle a arrêté de travailler et la communauté la soutient.

Et puis…

Le nid familial est mis à mal,

L’amoureuse se plie à un mariage arrangé,

Ses amis lui tournent le dos,

Patiemment il attend 18 ans,

Et la nuit de son anniversaire, la légende de « Trompe-la-mort » est en marche… Génial !

Allez un ou deux extraits pour les indécis :

A l’adolescence, Tom dans sa recherche sur la religion : « …Trop de Dieux, l’hindouisme, c’était comme pas de Dieu du tout. Il manquait la rareté qui fait le divin…Jésus paraissait le bon choix…Mais impossible de prier le même Dieu que Thatcher… » ;

Sa mère, Fulyati : « L’avenir nous est interdit… C’est le présent qui compte. La vie est une maladie incurable. On arrive jamais à s’en remettre… Nous sommes obsédés par la mort alors que nous ne devrions que penser à la vie… La seule vérité sur cette terre c’est que nous sommes là, toi et moi, et que nous nous aimons. Tout le reste n’est qu’illusion » ;

Tom qui cherche un travail « Je n’ai pas envie de travailler pour ce con » ;

Et puis Mark Knopfler, himself, excusez du peu :

«… Laissez-moi vous dire adieu

Tout homme doit mourir

Mais c’est écrit dans la lumière des astres

Dans chaque ligne de la main

Nous sommes des idiots de faire la guerre

A nos frères d’armes… »

« Non, non, non, n’insistez pas j’en reste là !

Non, j’ai dit non… » Maintenant il faut que vous vous fassiez votre idée.

Mais je suis sur de moi, il va vous plaire. Oh, oui.

Vraiment il faut que vous le lisiez, promis nous en reparlons ensemble.

Jean-Michel Guenassia a frappé un grand coup avec tout son cœur.

C’est le roman à lire !

@bientôt, Votre Grybouille.