Le dernier tigre rouge - Jérémie Guez

Je remercie les éditions 10/18 ainsi que Madame Pascaud pour cette lecture !

L’auteur :

Jérémie Guez est un jeune auteur français né en 1988. Il découvre le roman noir très tôt. À dix ans, il est déjà accro aux polars « hardboiled » : il lit en cachette Chandler et Goodis, les Gallimard carré noir piqués à un ami de ses parents. Ça le choque, ça l’intrigue, ça lui donne surtout envie d’en lire d’autres. Il grandit, lit de plus en plus, se cache de moins en moins et prend ses premières vraies claques dans la gueule. Adolescent, il découvre le même mois Edward Bunker et James Ellroy. « Une putain de révolution ». Derrière il enchaîne, en pagaille : James Lee Burke, David Peace, Nick Tosches, Dennis Lehane… Il lui est impossible de tous les citer.

Jérémie Guez commence à avoir des idées et une féroce envie d’écrire. Il écrit les premières lignes de Paris la nuit à dix-sept ans, laisse tomber, avant de reprendre le projet trois ans plus tard, et de l’inscrire dans une trilogie « parisienne ». Balancé dans les cordes paraît en 2012 et obtient le prix du polar SNCF la même année. Son troisième roman, Du vide plein les yeux, parait au mois de novembre 2013.

Les droits d’adaptation au cinéma des deux romans publiés ont été acquis par des sociétés de producteurs françaises.

Le Livre :

Le Dernier Tigre Rouge

Saigon, 1946. L’arrivée des troupes françaises en Indochine s’accélère pour reprendre cette zone capturée par les japonais durant la Seconde Guerre Mondiale. Parmi les premiers partants : La Légion Etrangère, composée d’ancien nazis, de résistants et de mercenaires  du monde entier. Encore traumatisé par la mort de sa femme, Charles Bareuil s’engage pour l’ « Indo ». Mais cette guerre va rapidement devenir un combat personnel, lorsqu’il décide d’enquêter sur un mystérieux tireur d’élite servant coté Vietminh…

(Source 10/18)

Les gribouillis de Grybouille :      « La 50iéme du P’tit Duc »

Pourquoi lire ce roman de 236 pages ?

Deux raisons à cela :

La première, je suis reparti quelques années en arrière lorsque j’avais la prétention de devenir professeur d’Histoire-Géo et que pour cela je voulais conduire mes recherches sur les conflits de l’après deuxième guerre mondiale.

Bien évidemment j’y incluais les guerres liées à la décolonisation. ..

Deuxièmement, ce jeune romancier dont j’avais entendu parler m’intriguait, alors lorsque je l’ai vu se lancer sur ce type de projet, je n’ai pu résister.

D’ailleurs de solides références en lecture ce Monsieur Jérémie Guez additionnées à une entrée en fanfare dans le monde du polar cela mérite que l’on s’y intéresse.

Donc le p’tit duc s’est porté volontaire pour cette mission à haut risque.

Oui, à haut risque car allait-il être capable de sortir du chemin tracé par ses ainés dont certains ont vécu cette guerre sur le terrain ?

Intelligemment Jérémie Guez n’a pas essayé de se mesurer à des écrivains comme Erwan Bergot ; Pierre Sergent ; Pin Yathay pour le Cambodge; Raymond Muelle ; Georges Fleury ; Jacques de Folin ; Paul Bonnecarrere ; Jean-Pierre Bernier ; Arthur Conte pour ne citer qu’eux…

L’auteur nous emmène sur son terrain, en gardant certaines références chronologiques et géographiques de la guerre d’Indochine en nous racontant une histoire dans la grande Histoire, intelligent. Quoi ? Je l’ai déjà dit ?

Je pense que l’on peut lire ce roman comme une intro autant que comme un polar sur cette période de notre Histoire. Dans les deux cas vous aurez plaisir à le lire.

L’histoire,

Le légionnaire Charles Bareuil fait parti des âmes brisées qui ce sont engagées dans la Légion Etrangère à la fin de la deuxième guerre mondiale au milieu des soldats perdus.

D’une famille de militaires, il se fait rapidement repérer pour son adresse au tir. Intégré dans une équipe de tireurs d’élite sa première mission.. .dissuader ses camarades de déserter en quittant le bateau qui les emmène en Indochine.

Lors d’une mission sur le terrain alors qu’il fait parti d’une équipe qui ouvre la route à son Régiment, il perd ses camarades tués par un tireur européen combattant au coté du vietminh.

Confronté à cet homme il n’a de cesse de venger ses camarades.. .Lors de ces années terribles il rencontrera des personnages qui seront importants pour son devenir.

Parallèlement, ce mystérieux tireur passé à l’ennemi  fera tout pour que sa route croise à nouveau celle de Charles Bareuil.

Une quête plutôt qu’une enquête mais ce n’est que l’avis de Grybouille.

Les personnages,

Luyen, le gardien bourreau comme il en existe dans toutes les guerres ;

Thuy, la paysanne vietminh ;

Hoa, une femme vietnamienne qui passera à l’ennemi par Amour ;

Gordov, l’ami fidèle qui partagera le meilleur et le pire des aventures de notre « héros » ;

Botvinnik, son engagement et son vécu le rende complexe et je vous laisse le découvrir ;

Bénédict Buisson, une certaine idée du monde des colons ;

Le Sergent Von Heigl, supérieur un temps de Charles et ancien Officier de l’armée allemande ;

Vous aurez même la chance d’être les témoins privilégiés de discussions avec le Général Giap.. .

J’ai pris plaisir à lire le roman de Jérémie Guez, à découvrir ses personnages et surtout j’ai apprécié qu’il ne tente pas d’écrire un roman en copiant ses prédécesseurs, intelligent.. . Ah, oui ! Je l’ai déjà dit.. .

@bientôt,

Grybouille.