Un grand merci à l'auteur d'avoir accepté cette interview et merci aux éditions Michel Lafon de publier un auteur aussi talentueux !
Léa Touch Book : Comment vous est venue l'idée de Territoires ?
Olivier Norek : J'avais
envie de parler de ces liens particuliers qu'entretiennent hommes
politiques et grands criminels. J'avais aussi envie de monter un
braquage historique, le plus important de l'histoire de France et dont
les acteurs seraient des policiers, des délinquants et des politiques.
Et par dessus tout, j'avais envie que mon flic, Victor Coste soit obligé
d'enquêter en pleine émeute urbaine, quand la ville ressemble une zone
de front. Pour faire court, je voulais placer mes policiers en plein
milieu de l'orage. Une enquête en enfer pour résumer.
LTB
: Votre métier est-il un avantage ou un handicap dans l'écriture d'un tel polar
urbain ?
O.N. : Un avantage, bien sûr. Je n’invente rien, ou
presque. Je sais de quoi je parle et j’invite le lecteur dans une histoire qui
pourrait être vraie… L’est elle ?
LTB
: Est-ce le fait d'être policier qui vous a donné envie d'écrire ou étiez-vous
un écrivain en devenir avant même d'être policier ?
O.N. : Vous savez, il paraît que
60% des français écrivent. Un blog, un journal, des nouvelles, des romans, une
correspondance par lettre ou mail… je faisais partie de ceux-ci… à tâtonner, à
essayer et un jour, Lafon m’a donné ma chance. De plus, le fait d’être policier
m’apporte un vivier d’histoires inépuisable.
LTB.
Avez-vous un processus particulier d'écriture ?
O.N.: Oui. Je
cadre tout, version méticuleux ! D’abord l’intrigue et surtout le final, que je
peaufine à l’extrême. Je ne veux pas entendre : le livre est pas mal, mais mon
Dieu, cette fin bâclée !!! Ensuite, les personnages. Chez moi, ils sont
l’oxygène du récit. Puis un chapitrage :
un chapitre c’est une bonne idée, une information, un brin d’action, un peu
d’humour et une relance pour le chapitre suivant.
LTB.
Aimeriez-vous une adaptation cinématographique ? Et si oui, quels acteurs ?
O.N. : Évidemment ! Qui ne voudrait pas qu’un de ses
romans ne soit pas adapté ? Pour Coste, je vois Thierry Neuvic depuis le début.
Julien Boisselier si Neuvic n’est pas libre :)
LTB
: Quelles sont vos références littéraires ?
O.N. : Elles sont nombreuses. Dantec. Irving. Follett.
Vargas. Salinger… Je ne lis pas un style de roman mais plutôt un auteur, pour
ce qu’il a dans l’âme et le cœur.
LTB
: Si vous ne deviez retenir qu'un seul de vos personnages, lequel serait-ce et
pourquoi ?
O.N.
: J’aime tous mes personnages. Ils vivent avec moi dans mon salon et je leur
parle souvent. Tout va bien. Mais parmi eux, Coste reste mon préféré.
Probablement parce que c’est celui qui me ressemble le plus. Quel
suffisance !
LTB
: Quels sont les ingrédients incontournables à un bon thriller ?
O.N.
: L’humour et les stases. Si tout va à fond tout le temps, c’est anxiogène.
L’œil du cyclone, le petit moment juste avant que cela n’explose… C’est
exactement cet instant que je travaille le plus. Sinon, une victime que l’on
aime et un salaud. Si en plus l’auteur réussit à faire aimer le salaud, c’est
tout gagné.
LTB
: En quoi le fait d'être écrivain à changer votre vie (en bien/en mal) ?
O.N. : Avant, j’étais sur le
terrain, entre enquêtes au bureau, filatures et surveillances, perquisitions et
interpellations. Passionnant. Maintenant je raconte des histoires de terrain,
de filatures, de perquisitions et d’interpellations. Passionnant à l’identique
mais tout se fait dans mon salon. En fait, ce que je regrette le plus de mon
ancienne vie, c’est l’équipe. On a été heureux ensemble, on a eu peur ensemble,
espéré ensemble… des liens indéfectibles se sont tissés.
LTB.
Un conseil pour les écrivains en herbe ?
O.N. : Simple. Court. Ne cherchez pas à montrer que
vous connaissez tous les mots, choisissez les bons. Souvenez vous que vos
personnages sont tout, chérissez les. Attention aux dialogues, lisez les à voix
haute et demandez-vous si votre personnage peut parler de cette manière.
L’humour est une arme à double tranchant sur laquelle on se coupe souvent,
soyez sûr de la manier correctement. Maintenant, j’écris du polar, ce ne sont
pas les mêmes codes que la fameuse “littérature blanche”. Chez moi, pas de descriptions à rallonge ni d’introspection
compliquée. En trois mots on peut décrire une pièce, et en trois mots, un
sentiment.
LTB.
Un message pour vos lecteurs ?
O.N.
: Mon moment préféré. Je ne dirai jamais assez le plaisir que j’ai à les
rencontrer et à parler littérature, mes bouquins, ceux des autres… ces moments
là sont la seule récompense d’un auteur, le reste, c’est des paillettes.
Encore un grand merci à l'auteur et surtout n'hésitez pas à vous précipiter sur Territoires !
ça me donne vraiment envie de découvrir cet auteur ! je fille voir ses livres ;)
RépondreSupprimermerci pour cette découverte
J'ai acheté Territoires suite à ta chronique : juste énorme ! Ce livre doit être dans toutes les vitrines de librairie ! Il faut que je prenne Code 93... :-)
RépondreSupprimerSuper super intéressant, ça me donne super envie de lire ses 2 livres. Et mention spéciale à ce qu'il dit de l'importance de l'écriture de la fin, il a raison, c'est essentiel !
RépondreSupprimerJe dois dire que je suis très tentée par le découvrir plus maintenant !
RépondreSupprimerUn grand merci à Léa pour cette interview et pour son blog ! Bravo et longue vie à Touch Book !!!!! Olivier Norek.
RépondreSupprimerIl a l'air très gentil, j'aimerais lire son roman et aussi le rencontrer ! Merci Léa !
RépondreSupprimerSuper cette interview... Ça donne envie de suivre de tes conseils et se précipiter sur le bouquin! Merci!
RépondreSupprimerTerritoires est dans ma wish, l'auteur me donne envie de le passer dans ma PAL ;)
RépondreSupprimerC'est vraiment génial que tu aies pu interviewer l'auteur. J'ai un faible pour les éditions Michel La fin donc je n'hésiterai pas à découvrir ce livre
RépondreSupprimerMerci pour cette interview ! Elle m'a permise de connaître un peu mieux cet auteur, et donne envie de lire ses romans ;)
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