Interview - Philippe Beyvin
Philippe Beyvin accompagne les éditions Gallmeister depuis la création de la maison et est entre autres le directeur de la collection Americana. Amoureux des littératures urbaines et héritières de la contre-culture américaine, Philippe Beyvin sélectionne les romans publiés dans sa collection, travaille avec les traducteurs et déniche de nouveaux talents. [Site Gallmeister]
Lien - Catalogue Collection Americana
Lien - Catalogue Collection Americana
Quel est votre rôle au sein des éditions Gallmeister ?
P.B. : Je suis directeur de la Collection Americana. Au-delà du titre qui fait très officiel et très sérieux, je suis éditeur au sein de la maison, ce qui implique notamment la recherche, la lecture et le choix de textes.
Comment s'organise votre collaboration avec Oliver Gallmeister ?
P.B. : De manière assez fluide. Je lis des textes – beaucoup de textes, et je lui présente ceux que je veux publier, nous en discutons. C'est un travail de conviction sur certains parce que nous n'avons pas les mêmes goûts (mais c'est aussi ce qui fait la richesse de la diversité éditoriale), sur d'autres, nous tombons d'accord tout de suite – magie de lectures partagées.
Pouvez-vous présenter la collection Americana ?
P.B. : La collection est née dans l'objectif d'apporter une troisième fenêtre sur la littérature américaine, en plus des deux existantes à la création de la maison – le Nature Writing et le roman noir. Le titre de la collection est un emprunt du titre du premier roman de Don Dellilo dont il a dit que c'était une prise de position pour affirmer son intention d'aborder l'ensemble du paysage, d’utiliser l’ensemble de la culture américaine. L'objectif de la collection rejoint ce point de vue : proposer de la fiction qui raconte l’Amérique à travers ses grands mythes comme ses petites histoires, une sorte d'anatomie littéraire de l'Amérique contemporaine.
Pourriez-vous faire votre top 3 des livres de la collection Americana ?
P.B. : Je n'ai pas de Top 3… j'aime tous les livres publiés dans la collection même si je les aime différemment. S'il faut en choisir trois : Comme la grenouille sur son nénuphar, de Tom Robbins – le premier livre de Tom Robbins que nous avons publié, un de mes auteurs de prédilection avant que je ne devienne éditeur, ensuite, Les douze tribus d'Hattie, de Ayana Mathis – un premier livre d'une grande maturité, et enfin Company K de William March, un classique paru aux États-Unis en 1934, jusque-là inédit en France. Ces trois textes représentent la diversité des publications de la collection : des auteurs de référence, de nouvelles voix et des classiques oubliés.
Pouvez-vous parler de vos choix de publication dans cette collection pour 2016 ?
P.B. : J'évoquerai les dernières parutions de la collection : La femme qui avait perdu son âme de Bob Shacochis et Landfall d'Ellen Urbani. Le premier est un roman qui commence comme un thriller, qui continue comme un roman historique puis un roman d'amour pour finir en roman d'espionnage et dont on se rend compte, en le refermant, qu'on vient de lire un grand roman américain tolstoïen. C'est un livre qui vous hante des jours après l'avoir fini. Landfall explore la théorie du chaos avec l’idée que toute destruction amène une renaissance Ellen Urbani s’interroge sur les forces qui nous permettent de nous reconstruire après avoir été exposés à un traumatisme majeur, en l’occurrence l’ouragan Katrina qui avait ravagé le Sud des États-Unis en août 2005.
Les éditions Gallmeister ont 10 ans à présent, que retenez-vous de votre expérience au sein de cette maison ?
P.B. : Des bonheurs de lecture, la richesse de rencontres que provoque la publication des livres - avec les écrivains eux-mêmes mais aussi avec les lecteurs, quels qu'ils soient. J'ai aussi appris que le métier d'éditeur est à la fois facile et très compliqué – faire le choix d'un livre et l'imprimer est facile, faire connaître les livres que l'on publie est un exercice compliqué qui repose sur un travail d'équipe et sans l'équipe presse et commerciale au sein de la maison, les livres que nous choisissons ne seraient pas lus.
Que représente pour vous la littérature américaine ?
P.B. : Ce que j'aime dans la littérature américaine, c'est qu'elle est l'expression d'une grande liberté – de ton, de pensée, dans les thèmes abordés, dans la forme comme sur le fond. C'est une littérature d'imagination, vivante et d'une incroyable richesse.
Un petit mot de fin ?
P.B. : Je répondrai avec les mots de Tom Robbins : “Peeple of zee wurl, relax !”
Merci à Philippe Beyvin !!
Merci pour cet interview et ce partage !
RépondreSupprimerMerci pour l'interview, je note La femme qui avait perdu son âme
RépondreSupprimerMerci pour cet entretien...
RépondreSupprimerLa femme qui avait perdu son âme... passées les 228 premières pages, ça va mieux...mais quelle densité ! J'en ai lu les 2/3, je suis incapable de dire si j'aime ou pas, je ne suis pas certaine de tout comprendre.... mais je n'ai plus envie de laisser; j'irai donc au bout .
Entretien passionnnant. Merci Léa pour tout ce travail autour de Gallmeister.
RépondreSupprimerSympa de découvrir le discret Philippe Beyvin !
RépondreSupprimerGénial ! Une maison d'édition que j'adore et dont j'aime découvrir les romans, qu'ils soient noirs ou nature writing.
RépondreSupprimerDe Shacochis, j'ai "au bonheur des iles".
Merci pour cet interview ! J'aurai un billet pour toi bientôt.
Passionnant ce monsieur ! J'espère qu'il va continuer ce boulot longtemps ;)
RépondreSupprimerMerci pour cette interview qui permets dans apprendre un peu plus sur cette collection.
RépondreSupprimerC'est très intéressant, merci beaucoup!
RépondreSupprimerMerci pour cette interview!!!!Très intéressant!!!!;)
RépondreSupprimer