Au pays de l'Ailleurs - Tahereh Mafi

Chronique de : Penny Dreadful
Résumé :

« Il était une fois une petite fille délaissée… »

Avec sa peau pâle et ses cheveux de neige, Alice détonne à Ferenwood, ce monde éclatant où les couleurs sont révélatrices d’un don magique. L’incolore jeune fille de douze ans n’a donc apparemment aucun intérêt, et les habitants de ce lieu en ont fait une paria. Aussi, lorsque Oliver lui propose de l’aider à chercher son père, la seule personne qui a toujours cru en elle, Alice accepte. Même si le garçon est son ancien ennemi de classe et que son talent consiste à tromper son monde. Même si, pour retrouver celui qui a disparu trois ans plus tôt, ils devront explorer le dangereux pays de l’Ailleurs… Un endroit où rien n’est ce que l’on croit, et où les pièges pullulent. Un endroit où ils trouveront peut-être plus que ce qu’ils sont venus y chercher.

Merci aux éditions Michel Lafon pour cette lecture !

 

Chronique :

Au pays de l’Ailleurs

J’ai cru comprendre que le dernier roman de Tahereh Mafi avait eu beaucoup plus de succès outre-Atlantique qu’il n’en a eu à sa sortie en France… Je dois avouer que, pour ma part, ce fut un véritable coup de cœur, pour ne pas dire un coup de foudre !

Et pour cause : moi qui suis une immense fan de ceux qui parviennent encore à me surprendre sur le plan de l’imagination, je peux dire que là, j’ai été servie. Peu, à mes yeux, sont capables de surpasser des maîtres en la matière tels que Lewis Carroll, Michael Ende ou encore C.S. Lewis… Et pourtant…

Vous voyez le passage du film Mary Poppins lorsque cette dernière entraîne tout le monde dans le monde d’une peinture ? Comme si la substance de la craie utilisée devenait palpable et réelle ! C’est la sensation que j’ai eu en lisant Au Pays de l’Ailleurs. J’avais derrière les mots de Tahereh Mafi tout un univers à part entière, empli de magie et de profonde originalité, qui se déployait sous mes yeux, et que j’avais envie de rejoindre. C’est là que je me suis prise pour Bastien Balthazar Bux rejoignant sa petite impératrice dans la Tour d’Ivoire, sauf que moi, je prenais la main d’Alice et d’Oliver pour rejoindre le Pays des Mille et Une Couleurs.

Oui, j’ai vraiment été happée dans ce roman, et j’ai une mention toute spéciale à faire pour les descriptions qui sont tout simplement époustouflantes ! J’avais tellement envie de sentir sous ma peau le soleil qui « s’était remis à pleuvoir », et goûter sur ma langue le parfum des fleurs dont les saveurs viennent de leurs couleurs… Mention spéciale aussi au traducteur, Jean-Noël Chatain, qui a su sublimer le texte de Tahereh Mafi dans la langue de Molière .

Maintenant que j’ai bien parlé de l’univers, il me reste à vous parler des deux héros, et plus précisément de l’héroïne : Alice. Difficile de ne pas faire le rapprochement avec celle de Lewis Carroll, encore que nous avons ici affaire à une demoiselle bien plus farouche et pleine de caractère. Je dois dire que je l’ai trouvé particulièrement touchante dans sa manière d’appréhender les douleurs de la vie au travers de ses yeux d’enfant. Elle souffre, oui, mais jamais elle ne se décourage. Et même si elle ne comprend pas tout de ce monde si ordonné des adultes, en dépit de la présence de la magie, ce n’est pas pour autant qu’elle va tout faire pour y laisser sa propre touche de fantaisie.

Oliver est son parfait compagnon pour l’aventure qui les attend, tout aussi touchant que sa partenaire.

Je finirais par dire qu’Au Pays de l’Ailleurs est un livre terriblement envoûtant de par sa poésie, son imagination sans limites (et fichtre ! Que c’est difficile quand on est adulte de retrouver le goût de l’imagination qu’on avait lorsqu’on était enfant !), et fantastiquement attendrissant.