CHRONIQUE DE SCARLETT
Résumé : On ne l’appelle jamais Antoine Orsini dans ce village perché au cœur
des montagnes corses mais le baoul, l’idiot du coin. À la marge,
bizarre, farceur, sorcier, bouc émissaire, Antoine parle à sa chaise,
lui raconte son histoire, celles des autres, et son lien ambigu avec
Florence Biancarelli, une gamine de seize ans retrouvée morte au milieu
des pins et des années 80.
Qui est coupable ?
On plonge à pic dans la poésie, le monde et la langue singulière d’un homme simple, jusqu’à la cruelle vérité.
Qui est coupable ?
On plonge à pic dans la poésie, le monde et la langue singulière d’un homme simple, jusqu’à la cruelle vérité.
Chronique :
« Le
lac, c’est plus grand que la douche. La
dernière fois que je me suis nettoyé, j’étais pareil qu’au palace. Plein aux
as ! Fallait voir le soleil qui mettait de l’or partout ! Me suis
penché au-dessus de la flotte et suis tombé nez à nez sur mon reflet : en
or massif !..Un super héros j’étais.»
« Simple » de Julie
Estève, c’est l’histoire d’Antoine qu'on surnomme le baoul dans son village, baoul
comme demeuré, idiot. Antoine lui nous raconte tout ce qui lui passe par la
tête, son passé, son village, les drames et les petits riens de sa vie mais
aussi son ressenti, ses sentiments avec ses mots à lui. Il nous parle des rêves
étranges qu’il fait ainsi que de l’avant, pendant et après drame, celui qui a marqué le village et changé sa vie à
lui le baoul. Antoine il est différent
depuis toujours, il aime Ayrton Senna, les belles voitures , les cailloux et
les figues entre autres . Il a de l’humour, un sens aigu de l’observation et
une logique très simple et tellement évidente. Et comme il ne reste plus
personne pour l’écouter et bien Antoine il parle à sa chaise. C’est le
personnage central de ce roman, et il est touchant mais il fait peur parce que
ce qui se passe dans sa tête il n’arrive pas à l’exprimer.
Dans son village en Corse il a
fait de belles rencontres comme Madame Madeleine l’institutrice et Magic un
dictaphone que lui ont offert son frère et sa sœur et qu’il considère comme un
ami comme sa chaise parce que finalement les objets ils ne vous jugent pas. Il
aime aussi beaucoup Florence Antoine, elle qui faisait rêver beaucoup de
garçons car elle était attentionnée avec lui avant de mourir dans les bois.
Dans le village il y a aussi tous
les autres, son père alcoolique qui lui reproche d’avoir tué sa mère en
naissant, son frère Pierre qu’il voit peu maintenant qu’il s’est fatigué de le défendre
contre tous, et sa sœur Tomasine qui est partie à Paris pour fuir le village et
aller à la rencontre de son rêve de devenir actrice.
La mère Biancarelli quant à elle,
l’insulte dès que possible car elle le pense responsable de la mort de Florence
sa fille. Il y a aussi Noëlle qu’Antoine surnomme la murène si désespérée de ne pouvoir enfanter qu’elle
en devient aigrie, Yvan « l’extraterrestre » fou d’amour pour Florence.
Et puis en prison, et oui Antoine fera de la prison pour une raison que vous
comprendrez en lisant le livre il rencontre Saguézé un taulard mafieux qui le protègera
tout le long de son séjour en taule parce qu’Antoine lui rappelle son frangin.
Ce roman est touchant et très drôle
parfois comme lorsque qu’Antoine décrit la « merde » qu’est Doumé, ce
pauvre mec qui fanfaronne , « engrosse » en douce une jeune femme
amoureuse tout en étant bien marié et se dégonfle et se débine quand surviennent
les problèmes. Antoine utilisera pas moins de 27 mots pour dire ce qu’il pense
de ce pauvre type, lui le simplet il peut aligner 27 termes différents pour
décrire un sombre nullard.
C’est un livre très agréable à lire,
qui vous fait sourire même si c’est de tristesse et les personnages sont réels,
vivants, tangibles quant à Antoine son rire, ses mots résonnent encore dans ma
tête.
« Son frère parlait aux arbres, aux
choses, au ciel. Il avait ce rire qui dévorait tout. Il faisait avec des fleurs
des bouquets qu’il donnait aux autres. Les autres le traitaient de fillette,
comme si être une petite fille était une vieille honte.»
27 termes différents : on doit apprendre du vocabulaire, alors.
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