lundi 25 février 2019

Le Chant des revenants - Jesmyn Ward

Lu en  : V.O. et V.F.
Traduction : Charles Recoursé
Résumé : Jojo n’a que treize ans mais c’est déjà l’homme de la maison. Son grand-père lui a tout appris : nourrir les animaux de la ferme, s’occuper de sa grand-mère malade, écouter les histoires, veiller sur sa petite sœur Kayla.
De son autre famille, Jojo ne sait pas grand-chose. Ces blancs n’ont jamais accepté que leur fils fasse des enfants à une noire. Quant à son père, Michael, Jojo le connaît peu, d’autant qu’il purge une peine au pénitencier d’État.
Et puis il y a Leonie, sa mère. Qui n’avait que dix-sept ans quand elle est tombée enceinte de lui. Qui aimerait être une meilleure mère mais qui cherche l’apaisement dans le crack, peut-être pour retrouver son frère, tué alors qu’il n’était qu’adolescent.
Leonie qui vient d’apprendre que Michael va sortir de prison et qui décide d’embarquer les enfants en voiture pour un voyage plein de dangers, de fantômes mais aussi de promesses… 




Chronique : Jesmyn Ward est une de mes romancières américaine préférées. Après le magnifique Bois sauvage, l'émouvant Ligne de fracture, et le très beau livre Les Moissons funèbres, je retrouve cette immense écrivaine avec Le Chant des revenants qui a remporté -comme Bois sauvage- le National Book Award.

Le Chant des revenants est un roman qui a su me marquer, me toucher, me bouleverser et m'émouvoir. Jesmyn Ward dépeint avec brio tout un pan de la société américaine en se concentrant sur des histoires personnelles qui touchent à l'universel. Chacun de ses livres possède une forme de nécessité, ce sont des récits fondamentaux pour comprendre, pour appréhender cette Amérique dont nous suivons l'actualité de loin.

Ce roman nous conte l'histoire d'une famille : une famille hantée par le passé, une famille bouleversée, une famille dont l'équilibre va se briser avec le retour d'un père, une famille dont les enfants se révèlent être les membres les plus matures face à des parents concentrés sur eux-mêmes. Au travers de ce livre, Jesmyn Ward nous parle aussi du racisme omniprésent, du racisme qui entraîne une cassure dans la paix d'une famille. C'est ainsi que Jojo le héros de cette histoire semble scindé en deux, en quête d'une identité alors que la famille de son père le rejette et que sa mère s'occupe essentiellement d'elle-même.

Ce qui est terriblement émouvant dans ce livre c'est le fait que cet amour viscéral entre les deux parents de Jojo entraîne une forme d'indifférence envers leurs propres enfants, ces derniers ne peuvent ainsi compter que sur leurs grands-parents maternels et eux-mêmes. 

Jesmyn Ward décide de faire entrer le passé dans cette histoire via une touche de fantastique, ce point ne m'a absolument pas dérangé (alors que j'ai parfois du mal avec le mélange des genres), le fait d'amener une atmosphère hantée à l'histoire renforce la puissance du récit, apporte une nouvelle dimension à l'ensemble.

Enfin ayant lu le livre en VO et VF je tiens à saluer la très bonne traduction de Charles Recoursé.

En définitive, une très belle lecture, je vous recommande vivement tous les livres de Jesmyn Ward !



3 commentaires:

  1. Une superbe découverte : et de ce récit et de l'auteure. :D

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  2. Coup de cœur! ❤️ J’ai hâte de découvrir ces autres romans!
    Conquise, alors je partage ton enthousiasme pour cette auteure talentueuse!

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  3. Coup de coeur aussi, j'ai adoré et j'ai hâte de lire "bois brûlé" et "lignes de fracture" ;-))

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