Résumé : “Les gens seraient-ils en réalité tous au bord du suicide, toute leur vie, obligés de survivre à chaque journée en jouant aux cartes et en regardant la télé et en mangeant, tant de routines prévues pour éviter ces instants de face à face avec un soi-même qui n’existe pas ?” Tel est l’état d’esprit de James Vann lorsqu’il retrouve sa famille en Californie – ses parents, son frère cadet, son ex-femme et ses enfants. Tous s’inquiètent pour lui et veulent l’empêcher de commettre l’irréparable. Car James voyage avec son Magnum, bien décidé à passer à l’acte. Tour à tour, chacun essaie de le ramener à la raison, révélant en partie ses propres angoisses et faiblesses. Mais c’est James qui devra seul prendre la décision, guidé par des émotions terriblement humaines face au poids du passé, à la cruauté du présent et à l’incertitude de l’avenir.
Chronique : Un poisson sur la Lune est sûrement le roman le plus intime, le plus fort et le plus percutant de David Vann. C'est le roman (ou le récit ?) qui permet d'appréhender d'autant mieux l'ensemble de son oeuvre. C'est un livre dont on ne sort pas indemne.
La fiction et la réalité ne sont pas des antithèses, elles peuvent être intimement liées comme le démontre David Vann. La fiction peut aider à sublimer la réalité et la réalité peut permettre d'apprécier d'autant plus la fiction, la réalité peut trouver écho en la fiction, la fiction peut être une forme de réalité. Toute cette introduction philosophique pour vous dire que ce livre est un très beau coup de coeur.
Il est rare que je laisse des bouts de papier dans un livre mais celui-ci en est truffé du début jusqu'à la fin. Cela arrive lorsqu'un auteur sait parfaitement poser les mots, lorsque cela fait écho d'une manière ou d'une autre à notre personne, notre vécu ou ce qui nous entoure.
Au travers de cette fiction/réalité, David Vann nous parle de son père, un père qui s'est perdu, un être brisé, qui n'arrive plus à vivre. Un être qui a toujours eu un plan, qui a toujours fait ce qu'on attendait de lui et pourtant en chemin il a déraillé et il ne sait plus comment retrouver la route.
Ce roman mêle la tragédie et l'humour, la vie et la mort, l'amour et la haine, la colère et la joie, la détresse et l'aide, la peur et le courage. Ce roman parle de la dépression et permet véritablement de comprendre ce que James Vann ressent, de comprendre que malgré sa volonté d'en finir il cherche encore un moyen de s'en sortir, de se battre. C'est un dernier voyage pour trouver une raison de continuer à avancer. C'est un roman avant tout sur le désir de vivre, sur la vie.
Je trouve ce livre extrêmement important car au travers de sa propre tragédie familiale, David Vann permet d'offrir une voix, de donner un nom, de poser les mots.
En définitive, le meilleur roman de David Vann !
Il faut décidément que je le tente !!
RépondreSupprimeroh super, j'ignorais qu'il avait sorti un nouveau roman, j'aime beaucoup cet auteur!
RépondreSupprimerJ'avais adoré "Sukkwan island" et ce livre lui fait écho. Il faut vraiment que je le lise.
RépondreSupprimerpas toujours fan des livres de David Vann (soit j'aime beaucoup soit je n'accroche pas) mais celui-ci me tente beaucoup
RépondreSupprimerJ'ai l'impression que la plupart de ses livres continuent de tourner autour de ce thème qui continue de le hanter.. Je le lirai certainement !
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