samedi 7 septembre 2019

Journal d'un amour perdu - Eric-Emmanuel Schmitt

Chronique de Scarlett

Résumé : « Maman est morte ce matin et c’est la première fois qu’elle me fait de la peine. »  Pendant deux ans, Eric-Emmanuel Schmitt tente d’apprivoiser l’inacceptable : la disparition de la femme qui l’a mis au monde. Ces pages racontent son « devoir de bonheur » : une longue lutte, acharnée et difficile, contre le chagrin. Demeurer inconsolable trahirait sa mère, tant cette femme lumineuse et tendre lui a donné le goût de la vie, la passion des arts, le sens de l’humour, le culte de la joie. Ce texte explore le présent d’une détresse tout autant que le passé d’un bonheur, tandis que s’élabore la recomposition d’un homme mûr qui n’est plus « l’enfant de personne ». Éric-Emmanuel Schmitt atteint ici, comme dans La nuit de feu, à l’universel à force de vérité personnelle et intime dans le deuil d’un amour. Il parvient à transformer une expérience de la mort en une splendide leçon de vie.





Chronique :





"Maman m’éclairait, je l’éclairais, nous rayonnions, invincibles, et les ténèbres s’écartaient, repoussées par notre flamme."



Eric-Emmanuel Schmitt nous invite dans son dernier roman à lire un journal, son journal pour conter l’ineffable sentiment de vide, de peur de chagrin que font naître la disparation d’un être cher.
Dans « journal d’un amour perdu » l’auteur nous parle de la mort de sa maman, sa très précieuse maman dont le départ fera éclore en lui des sensations d’absence de soi,  des moments de déni et de colère et aussi une grande  nostalgie.

« Maman » était merveilleuse, digne, pudique et raffinée, tout cela et plus encore. Elle était pour l’écrivain cette présence puissante et aimante qui lui a donné le gout de l’exigence  et du voyage, du théâtre et des arts.

Son départ terrasse Eric et Florence sa sœur malgré le soutien des amis Yann, Bruno et Nathalie et la douce présence des chiens confidents, sa majesté Fouki et Lulu et Daphné ces petits.

Pour quelqu’un qui a vécu une expérience similaire  et nous sommes nombreux dans ce cas, les mots justes posés avec une délicatesse retenue et un immense amour par E.E Schmitt sont un écho émouvant voir éprouvant de l’indicible sentiment de perte et de tristesse qu’on a déjà ressenti et cela réveille parfois des cicatrices à fleur de peau. L’auteur nous parle de chaque étape du deuil avec une grande puissance narrative tout en restant très intimiste dans le récit.

Au fil de ce roman, on voyage un peu de Lyon à Prague en passant par le Canada. Il est aussi question des souvenirs d’un père inquiet qui manquait de confiance parfois en son fils ce qui a engendré chez E.E Schmitt des interrogations et l’impression d’un rendez-vous manqué avec ce père à contrario de sa relation toute en symbiose avec sa mère. Il est aussi question  de musique, de théâtre, des compagnons canins, tous fidèles amis, folles passions.

J’ai vraiment beaucoup aimé ces confidences intérieures, ces cheminements discrets et sans ostentation dans les méandres d’une séparation inéluctable, d’une douleur. Un roman court sur les absences qui créent des abysses qu’il faut apprendre à dominer. La vie après la mort…


"Simplement, je cultive la confiance. Confiance dans le mystère qui nous fait exister. Confiance dans la vie. Confiance dans la mort. La vie fut une belle surprise, la mort sera une belle surprise. De quel ordre ? Aucune idée ! Croire ne revient pas à savoir. Croire consiste plutôt à habiter l’ignorance avec confiance."




1 commentaire:

  1. Je pense que celui-là, je vais le lire ! J'ai un soucis avec cet auteur depuis que j'ai dû aider ma petite soeur à faire une fiche lecture sur un de ses livres, on avait sué (moi je ne l'avais pas lu), on était à la bourre, j'y ai laissé une palanquée de fautes d'ortho (la honte), bref, l'auteur n'est pas responsable, mais j'ai jamais eu envie de le lire ensuite.

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