samedi 11 janvier 2020

Disparaître - Mathieu Menegaux

Chronique de Scarlett 

Résumé : Une jeune femme met fin à ses jours à Paris, dans le XVIII° arrondissement.
Un homme est retrouvé noyé sur une plage, à Saint-Jean Cap Ferrat, sans que personne soit en mesure de l’identifier  : le séjour en mer l’a défiguré, et l’extrémité de chacun de ses doigts a été brûlée.
Quel lien unit ces deux affaires  ? Qui a pris tant de soin à préserver l’anonymat du noyé, et pour quelles raisons  ? Qu’est-ce qui peut pousser un homme ou une femme à vouloir disparaître  ?










Chronique :


"Une jolie petite morale : mieux vaut réinventer son couple que tout envoyer valser, pour des futilités ou une aventure dont on se lasse aussi vite qu’on s’est entiché. Morale judéo-chrétienne ou pragmatisme ?"

A Paris, une jeune femme se suicide. Sur la plage des Fosses de St Jean Cap-Ferrat un homme est découvert noyé. Qu’est ce qui peut bien relier ces deux drames ? A Paris, il y a aussi Esther, cette jeune femme récemment promue de l’Ecole centrale et qui se voit sélectionner pour devenir un des membres de l’élite de l’économie à la banque Richter. Esther , jeune provinciale un peu solitaire et isolée qui rêve de reconnaissance et qui ne se sent pas vraiment légitime à obtenir le meilleur , elle qui pourtant est une perfectionniste pathologique. A Paris, il y a aussi, Etienne Sorbier, l’illustre PDG de la filiale française de la big banque Richter. C’est un homme qui vit , respire et mange au rythme des résultats financiers. Ayant des habitudes balisées et rassurantes, une femme qu’il aime raisonnablement et une fille qui ne lui pardonne pas ses absences abyssales ; chez lui la raison prime sur la passion.

A Nice , plus au sud, il y a Grondin, capitaine de la criminelle, un grand mec arrivant de Bobigny qui aime son job. Le noyé de St Jean l’obsède  et il veut comprendre qui il est , et comment il est arrivé sur cette plage.
A Paris, il y a aussi Richter and Co , cette banque internationale qui représente le monde de la haute finance , des managing directors , du rendement, de l’efficience, du « sans état d’âme, et de la réussite professionnelle comme mode de vie incontournable.

Disparaître de Mathieu MENEGAUX nous livre un roman court et concentré. Les chapitres nous amènent de  Paris à Nice ;du  monde select de la finance de haut vol avec ses codes, son élitisme , sa violence larvée à Nice au milieu d’une enquête policière sur un noyé inconnu des radars .Et que ce soit dans la capitale ou dans le sud, il s’agit toujours d’histoires de femmes et d’hommes simples ou complexes, de destins qui se croisent ou non.
C’est un livre ou l’écriture fluide avec des touches d’humour nous permet de rentrer rapidement dans l’histoire et d’approcher très vite les personnages.

Mathieu Menegaux aborde de nombreux thèmes que ce soit la difficulté et la violence de certaines conditions et certains milieux de travail, ou bien la possibilité ou non à notre époque de pouvoir disparaitre totalement sans laisser aucune trace. Et puis il parle beaucoup de passion, de relations, de ce que chacun  des partenaires y investit ou non. C’est vraiment un roman à plusieurs niveaux que j’ai lu très vite et qui au-delà d’une apparente simplicité, interroge, nous interroge. C’est tout un art d’écrire un livre à tiroirs qui questionne sur la dureté de notre société mais aussi sur la douceur que de nombreuses personnes y cherchent…
Très bon moment de lecture.

"Un cri. Une seconde et demie de cri, ce n’est rien, à peine le temps de se demander d’où cela vient et avoir le réflexe de lever la tête, mais c’est déjà trop tard."



1 commentaire:

  1. Je n'ai lu que "Un fils parfait", que j'ai bien aimé. Je vais déjà lire ceux qui sont en poche ;)

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