lundi 9 mars 2020

La route 117 - James Anderson

Chronique de Scarlett
Traduction : Clément Baude
Résumé : La neige et la glace ont envahi la route 117. Au milieu de ce décor lunaire, Ben, chauffeur routier, s’accroche à son volant comme à une planche de salut, pour oublier la disparition brutale, quelques semaines plus tôt, de la femme qu’il aimait. Mais un matin, à la station-service, un étrange colis l’attend… Un gamin et son chien, laissés là avec ce mot : « S’IL TE PLAÎT, BEN. GROSSE GALÈRE. MON FILS. EMMÈNE-LE AUJOURD’HUI. CONFIANCE À TOI SEULEMENT. PEDRO. » Pourquoi ce Pedro, un quasi-inconnu qu’il n’a pas revu depuis des mois, tient-il tant à lui confier son enfant mutique ? Tandis que Ben reprend la route en quête de réponses, accompagné de ses improbables passagers, un drame l’oblige à interrompre ses recherches : son ami John, prédicateur qui arpente la 117 avec une croix sur le dos, vient d’être laissé pour mort sur le bord de la chaussée. Dans ce coin perdu de l’Utah, les mystères et les dangers collent à l’asphalte. Pour Ben, c’est le début d’une enquête ahurissante, aux troublantes ramifications…

Chronique :


« Beaucoup de gens qui empruntaient la 117 n’allaient pas quelque part en particulier ; ils quittaient un lieu ou une personne en particulier. Et nulle part est toujours le meilleur des points de départ, c’est destination que seuls les égarés découvrent. Si vous restez assez longtemps dans le désert, vous finissez par ne plus savoir où se trouve la frontière entre vous et lui. »


La route 117 de James Anderson, vous mènera dans le désert de l’Utah, en compagnie de Ben, ce camionneur taiseux, bourru, observateur et humain aussi, de cette humanité ancrée dans la réalité et l’attention donnée à l’autre, de cette humanité faite de fêlures, d’erreurs et de questionnement.

Ben qui entre deux livraisons et un deuil à absorber se retrouve en responsabilité d’une jeune Juan silencieuse abandonnée dans une station-service avec son chien blanc, en responsabilité aussi d’une petite Annabelle et de ses biberons. Ben, qui  récupère sur la route un homme blessé  qui en temps ordinaire erre sur la 117 avec une croix et semble effectuer un pèlerinage étrange.

Notre personnage découvre que le père de la jeune fille au chien a surement été tué, ajouté à cela Walt un vieux camarade, ses silences, son Desert Diner , une flopée de personnages singuliers et énigmatiques dont les destins se mêlent plus ou moins violemment et vous suivez les aventures de ce camionneur solitaire, émouvant et touchant le long de cette route 117 qui recèle les secrets et les tourments des hôtes qu’elle véhicule.

James Anderson nous livre un roman attachant dans une atmosphère hypnotique et presque irréelle sur cette route 117 au milieu d’un désert glacé. L’auteur nous imprègne de cette région retirée de l’Utah et le lecteur visualise sans peine le camion de Ben dans cet hiver enneigé ou parfois un soleil rouge éclabousse le ciel.  

Il est possible de lire ce livre sans connaître Desert Home le premier opus de l’auteur mais c’est un peu dommage car on prend le risque d’être un peu perdu avec notre personnage et ses acolytes.

Bien que parfois je me suis un peu paumée dans les allées et venues de Ben sur cette route, je me suis dit que la neige de l’Utah, les vents du désert, les mystérieuses Ojos Negros valaient bien cet égarement.

En résumé j’ai beaucoup aimé l’ambiance, les personnages, le rythme de ce roman.

« Au fond, moi aussi j’avais toujours peur : de moi-même, de ce que j’avais fait, de ce que je risquais de faire, de ce que je pouvais faire. Chaque jour était un numéro d’équilibriste, et la plupart du temps je parvenais à rester sur le fil. » 




2 commentaires:

  1. Coucou, j'ai desert home dans ma PAL, il serait temps de le sortir, non ? Mais je n'ai pas encore mis la main sur Route 117, ce sera pour un peu plus tard.

    Kiss

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  2. Un roman pas désagréable du tout....

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