Résumé :
Ziad, 10 ans, ses parents, Anne et Bertrand, la voisine, Muriel,
grandissent, chutent, traversent des tempêtes, s’éloignent pour mieux se
retrouver. Comme les Indiens, ils se sont laissé surprendre ; comme
eux, ils n’ont pas les bonnes armes. Leur imagination saura-t-elle
changer le cours des choses ? La ronde vertigineuse d’êtres qui
cherchent désespérément la lumière, saisie par l’œil sensible et
poétique d’Isabelle Carré.
Chronique :
"Une seule certitude : on ne pourra pas revenir en arrière. Même dans les Survivals, ses jeux vidéo préférés, on s’achète des potions protectrices, des points de vie par centaines, les armures se réparent toutes seules, mais les erreurs ne s’effacent pas si facilement."
Ziad a dix ans et il aime particulièrement les chiffres qui le rassurent et le cinéma ; son père Bertrand aime aussi le cinéma et lui enfant il voulait savoir combien on l’aimait, ensuite il voulait savoir combien il gagnait pour au final comprendre que le plus important était combien de temps…
Isabelle Carré dans son roman « Du coté des indiens » nous fait côtoyer des personnages enchevêtrés dans toute la fragile complexité de la vie. Que ce soit la solitaire Muriel la voisine qui après une aventure sentimentale avec Bertrand s’attache à son fils Ziad. Muriel qui véhicule les fêlures de sa vie, les compromis de sa courte carrière d’artiste lorsqu’elle était encore une jeune femme assez ingénue. Ou alors Anne la mère de Ziad qui s’évade à un moment du roman pour pouvoir se retrouver, respirer, éclater.
À tour de rôle le lecteur entre dans la vie de chacun de ces personnages, l’auteur par touches délicates et intimes nous fait vivre les sensations, émotions que Ziad, Bertrand, Anne et les autres véhiculent tels des passeurs vers nous lecteurs.
C’est un livre à la fois doux comme l’enfance peut paraitre, douloureux aussi comme certains moments de vie , inattendu quelques fois et nostalgique parfois. Ce roman nous parle des non-dits, des batailles non menées par manque d’énergie combative et qui se transforment en acceptation passive et douloureuse. Il nous raconte aussi l’amour d’un enfant pour ses parents, d’un homme pour une femme, de l’attachement d’une femme pour un enfant.
Isabelle Carré nous fait voir les deux faces d’un miroir, la magie d’un tournage de film, les acteurs, le script mais aussi la réalité moins glamour des relations humaines et professionnelles.
Accompagné par des airs de chanson qui trottent dans la tête comme de douces rengaines le roman d’Isabelle Carré est indéniablement un très beau moment de lecture ou des personnages attachants nous rappellent notre inextricable et vulnérable humanité.
"Ce qu’elle ressentait n’avait de fait aucune valeur, le baiser avait eu lieu, avec ou sans elle. Et se reproduirait. Par la force des choses, elle devrait l’accepter puisqu’elle n’avait rien dit, qu’elle s’était laissé faire, sans émettre la moindre réserve, qu’elle avait même souri. Avait-elle souri, pour masquer sa honte, piégée par son propre silence ?"
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