Résumé : Soissons, printemps 806. Charlemagne annonce le futur partage de l’empire en faveur de trois de ses fils, en présence du pape Léon III. Au milieu de la foule, un homme tente d’assassiner celui-ci. Winigise, duc de Spolète, rattrape le coupable. Le duc a la confiance de Charlemagne, qui le charge alors de surveiller la révolte montante chez les belliqueux Vascons, responsables de la défaite de Roncevaux en 778. Sur place, dans les murs du fortin de Lapurdum, Winigise et ses alliés découvrent un inquiétant message écrit en lettres de sang, qui condamne un roi sans le nommer. On murmure que le responsable serait Johan de l’Ours, un monstre issu des légendes pyrénéennes. Winigise envisage pour sa part un crime habilement déguisé. Il ne se doute pas encore qu’une sanglante conjuration vient de débuter…
Chronique :
"Riquier sentit quelque chose craquer dans son esprit. Quelque chose qui provoquait un vacarme intérieur assez immense pour même terrasser ce dieu crucifié auquel croyait si peu son père. Pendant qu’il courait et bousculait les gens, Riquier prit conscience de sa méprise. Malgré tout, une certitude restait valable en ce monde. Une seule et unique : la mort. Blanche, pourpre, noire, verte."
Après le décès du seigneur Eudes de Lapurdum , Charlemagne envoie le duc Winigis de Spolète en Vasconie pour surveiller la région et éviter qu’elle ne sorte de l’Empire car des meurtres étranges se produisent et les rumeurs agitent la région. Des griffes d’ours, des éventrations, certains y voient la main du diable et d’autres la main de Johan de l’Ours le mythe à qui l’on prête des talents magiques de sorcier voire de démon.
On retrouve donc dans le roman « Le testament de Charlemagne » de Patrick Mcspare un fond historique mâtiné d’une enquête policière qui fait très légèrement penser au film «Le pacte des loups».
Charlemagne envoie donc Winigis enquêter. Celui-ci est un soldat intelligent avec une conscience aigue du devoir, c’est aussi un fin limier qui procède par déductions judicieuses. Il est aidé dans ses recherches par l’abbé Aymar et l’évêque Modoin. Il rencontrera en Vasconie (le sud Ouest français) la belle Oyarza une belle et sauvage guérisseuse et prêtresse aux dons et connaissances ancestrales.
Winigis trouvera en face de lui dans cette recherche de vérité Lothaire de Lapurdum le fils de feu Eudes dont on ne sait pas s’il est lâche ou retord ou bien les deux. Sa route croisera aussi celle de Riquier, ce mystérieux personnage qui vit avec le fantôme de son père et semble hanter par de sombres tourments.
L’auteur nous parle aussi dans ce roman de la Vasconie, cette région à l’ esprit rebelle et indépendant, de Bayonne de Dax et des Pyrénées. On entrevoit les luttes politiques entre régions et pouvoir central, les luttes entre pouvoir politique et religieux. On croise aussi Charlemagne, un de ses fils aussi avec au centre les luttes internes pour l’héritage de l’empire du roi des Francs.
La lecture de ce roman est plaisante, sans réelle tension policière ni historique, on se laisse porter gentiment par les personnages et l’environnement. J’aurais aimé croiser un Charlemagne ou autre personnage plus présent et plus charismatique.
"-Et si tu songeais à ton cœur plutôt qu’à ton devoir ?
-On n’échappe pas à son destin, Oyarza. Et le mien s’est établi dès ma naissance.
-Tu te trompes. Les mortels forgent leur destin à chacune de leurs décisions, même secondaires. Les dieux nous laissent libres, c’est à nous qu’il incombe de choisir l’essentiel. devant cette danse de bienvenue chez toi, grande femme boréale. Il n’y avait pas de mots assez souples et multicolores."
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