CHRONIQUE DE SCARLETT
Résumé : Dans la lignée des Mémoires de Zeus, Alexandre le Grand fait partie des œuvres les plus importantes de Maurice Druon. Il s’agit du récit détaillé du destin de cette figure historique majeure de la Grèce antique, qui a révolutionné son temps. Romancée par moments, l’œuvre bénéficie d’un travail de recherche historique méticuleux (inspirée d’historiens comme Plutarque), marque de fabrique de Maurice Druon, membre de l’Académie française. Le roman est ainsi enrichi de plus de cinquante notes qui apportent des commentaires précieux sur le parcours d’Alexandre le Grand, n’ayant rien à envier aux héros mythiques des grandes épopées.
Chronique :
« -C’est aussi le choix des dieux. Ce qu’on appelle liberté est cette disposition, que les dieux nous ont donnée, à préférer parmi tous les actes qui nous sont proposés ceux que nous devons accomplir. »
Après Zeus qui nous a conté son univers depuis l’Olympe, Maurice Druon nous présente Aristandre le prêtre devin qui nous amène suivre les pas d’Alexandre le Grand. Par sa voix on suit les premiers pas de l’enfant roi jusqu’à son apogée et puis vers son destin final.
Nous croiserons d’illustres personnages dans ce roman, Philippe de Macédoine, père nourricier d’Alexandre qui créa un empire grec qui s’étendit aux frontières de la Perse. Ce roi épousa une jeune prêtresse de Samothrace dont l’adoration allait au dieu Zeus-Amon et dont l’unique destin était d’enfanter un futur pharaon adorateur d’Amon.
Bien sûr Maurice Druon par la voix d’Aristandre nous fait vivre au côté d’Alexandre, ce jeune homme guidé par l’amour mystique de sa mère, initié aux récits d’Homère mais aussi à une grande rigueur et à une vraie maîtrise de lui-même par divers percepteurs tous choisis dans un but précis. Alexandre totalement imprégné de sa future destinée et qui durant toute sa courte vie recherchera toujours à ressembler plus à un dieu qu’à un roi.
Nous côtoierons les fidèles du jeune prodige comme Ptolémée, Méléague, Héphestion et les autres mais aussi ses ennemis comme Démosthène d’Athènes et surtout l’illustre roi des Perses Darius III qu’Alexandre respectait comme adversaire et dont la grandeur le fascinait.
Le roman alterne les faits historiques ou romancés avec de courts chapitres philosophiques dont les thématiques varient du divin à l’humain. Il est articulé en quatre parties chronologiques. La première nous présente l’assise de la Macédoine sur la Grèce grâce aux conquêtes de Philippe, la seconde voit arriver le crépuscule de celui-ci et les jeunes années d’Alexandre. Dans un troisième temps nous vivons le sacre d’Alexandre pharaon, la création de la grande Alexandrie, l’influence égyptienne sur le jeune roi et les conquêtes Perses jusqu’à la mythique Babylone. Enfin l’ultime partie nous conte l’obsession d’Alexandre pour le roi Darius, obsession à le vaincre qui se fit au détriment de tout ce qui le définissait, et puis le début du déclin, le mi-dieu qui redevient un homme, la fin..
Encore une fois, Maurice Druon m’a amenée dans une autre dimension, le voyage a été fantastique, malgré la complexité du personnage, de son histoire, l’écrivain a su nous offrir une superbe épopée riche en évènements mais aussi en émotions et réflexions.
Je vous conseille vraiment cette lecture c’est un pur ravissement.
« En cela, il ressemblait à tant d’ambitieux inspirés qui tirent leur confiance de leurs espérances accomplies, alors que cet accomplissement même devrait incliner à la prudence. Éblouis de leurs propres actions, ils vont à travers d’illusoires succès vers un désastre inexorable. Chaque mortel, fût-il un fils des dieux, doit rejoindre sa fin assignée »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire