Traduction : Isabelle Chapman
Résumé : Londres, 1914. Atteinte de la maladie des os de verre, Clara vit recluse depuis toujours, choyée par une mère qui lui raconte le monde. À sa mort, la jeune femme prend son destin en main et s’initie clandestinement à la botanique. Elle est bientôt engagée par Mr Fox pour créer sur son domaine une serre de plantes exotiques. Mais, à peine arrivée à Shadowbrook, elle ressent un étrange malaise. Le mystérieux maître des lieux brille par son absence, la gouvernante est terrifiée, et une présence semble hanter les couloirs de la demeure, où les fleurs fanent en quelques heures…
Chronique :
«Et si une telle chose que l’âme existait, celle de ma mère serait ici à cet instant, à coté de nous. Elle Se montrerait à moi. Pas parce qu’elle serait perdue, comme vous dites, mais par amour pour moi et parce qu’elle saurait qu’elle me manque. »
Lorsque vous tenez entre les mains un livre que vous ne voulez pas lâcher parce que vous savez que vous allez quitter des personnages qui sont devenus des proches, une atmosphère dans laquelle vous avez plongé avec délice, vous savez que vous lisez un excellent roman. Et « Un jardin de mensonges » de Susan Fletcher est un fabuleux roman. Si vous ne connaissez pas cette auteure, foncez et vous vous régalerez.
On est en 1914 et Clara jeune femme qui a longtemps été tenue à l’écart du monde par sa maladie des os de verre attrape au vol une proposition d’aventure. La jeune femme quitte Londres et son beau-père pour le charme des campagnes anglaises et un manoir du nom de Shadowbrook foisonnant de jardins et de fleurs magnifiques et s’y installe pour agrémenter une superbe serre de luxuriantes plantations. Clara est une jeune femme qui a beaucoup souffert de sa maladie et du décès de sa mère dont elle était très proche, c’est une personne intrépide et rebelle, entêtée dans le bon sens du terme et qui refuse d’être uniquement définie par les séquelles de son handicap, c’est une jeune femme très moderne et qui revendique haut et fort ses convictions.
Dans ce domaine à l’ambiance si particulière Clara croisera la route de personnages attachants, inquiétants, attirants, de Madame Bale la gouvernante à l’engouement surdoué à Monsieur Fox le discret propriétaire de Shadowbrook. Elle se confrontera à des préjugés, des fantômes mais aussi à des sentiments nouveaux, puissants pour Kit le voisin fermier, elle discutera de l’existence des âmes avec le pasteur Mathew et parlera de la vie et des plantes avec Hollis le jardinier. Elle reprendra le flambeau de Véronique Pettigrew l’un des personnages puissant de ce roman.
Susan Fletcher a écrit un roman intemporel dans ses thématiques. Il allie le romantisme d’une Jane Austen aux ambiances plus sombres des livres de Daphné du Maurier avec en plus tout ce qui fait le charme propre de cette romancière, la grâce infinie de l’écriture, les mots justes et la poésie dans la description des paysages, des sentiments. Il est question dans ce très beau roman d’amour, de deuil, d’absence et d’éveil sensuel à la vie, de nature flamboyante tout ceci mâtiné de suspens dans une Angleterre qui se prépare à la guerre.
J’ai adoré cette lecture, merci à cette merveilleuse conteuse et à la maison d’édition qui la publie de m’avoir permis de passer un si bon moment de lecture.
«Ces petits moments qui font basculer toute une vie. Ces chances qu’on laisse passer .Je levai les yeux vers ses fenêtres. Et tout en rebroussant chemin entre les empreintes d’animaux et les mottes de terre, je reconnus mes propres traces, imprimées à l’aller pendant que je préparais ce que je voulais lui dire. Fais le, Clara. Prononce les mots. Trop tard.».
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