vendredi 20 mai 2022

Peurs en eaux profondes - Olivier Descosse

CHRONIQUE DE SCARLETT

Résumé :  Au large de Marseille, dans les filets d’un chalutier, un corps de femme est retrouvé entièrement nu, couvert de morsures et le pied gauche sectionné. Pour Chloé Latour, commandante de la brigade criminelle, c’est le début d’une traque hors norme qui la conduit à s’immerger dans le monde opaque des plongeurs professionnels et des chercheurs d’épaves. Des spécialistes qui descendent à des profondeurs abyssales et affrontent les pires dangers. Parmi eux, Jean Sardi. Il est l’un des meilleurs et connaissait intimement la victime. Il pourrait bien avoir un mobile, lié à ce terrible secret qui l’a poussé à se réfugier dans le silence des fonds marins. Crime passionnel ou rituel dément ? La présence dans les poumons du cadavre d’un plancton inconnu en Méditerranée intrigue les enquêteurs de la Crim’. Pendant que le mystère s’épaissit, d’autres corps remontent à la surface et sèment l’effroi chez les plongeurs des eaux profondes.


Chronique :

 «Il y a de longues plaintes tenues parfois longtemps dans nos poitrines. Un jour elles trouvent le chemin et montent jusqu’à nos lèvres. Simon est seul et il pourrait hurler sur cette plage mais le son qui sort de sa bouche est bas, rauque. »

 

D’Olivier Descosse j’ai lu la plupart des polars et je me souviens particulièrement des Enfants du néant. Avec « Peurs en eau trouble »  l’auteur nous amène sur la côte méditerranéenne aux côtés de  plongeurs high level.

Une femme est retrouvée morte dans les eaux de Marseille, le pied sectionné. La commandant Chloé Latour qui cherche une sorte de rédemption intime ne croit pas en la thèse de l’accident. Chloé c’est une blonde à l’allure bourgeoise qui cache ses blessures profondes dont la perte de sa compagne dans des conditions qui ont bouleversé sa trajectoire et l’ont amené au métier de policière. Son intime conviction dans cette enquête et ses recherches l’orientent vers Jean Sardi spécialiste de la plongée sous-marine. Il est expert dans la plongée technique et en tant que copropriétaire de la société Tech med, il est reconnu dans le milieu avec son équipe de professionnels. Sardi, est un homme lui aussi au passé douloureux. Il est persuadé de semer la mort autour de lui et cela entraine chez lui une culpabilité intense ; si grande qu’il refuse de vivre pleinement ; il traîne des fantômes dans sa besace qui ont pour nom Lola, Marion ou bien maman…

L’un et l’autre pour des raisons très différentes et en même temps si proches vont rechercher pourquoi a eu lieu ce meurtre dans les eaux de Marseille. Ils sont  bien entourés tant Chloé avec sa sympathique équipe de flics ayant des personnalités bien trempées et Jean et ses plongeurs de l’extrême dont la belle Eve qui ne le laisse pas indiffèrent.

Bien évidemment Olivier Descosse nous balade dans Marseille mais aussi vers St Mandrier avec les tekkies ces plongeurs professionnels de haute technicité. Ce livre est baigné du bleu de la mer , il est question bien évidemment de plongée mais aussi de plancton, de recherches maritimes, de rituels Inuits avec en toile de fond le sentiment si particulier de la culpabilité.

Le style de l’auteur tout en étant décontracté est fluide, direct et très efficace. On trouve dans ce roman des petites phrases caustiques et décalées qui se marient bien avec les personnages comme la manière dont Chloé donne des surnoms aux personnes qu’elle connait ou rencontre tels le pittbull, le grizzly, Nabilla et Desireless. C’est un bon polar avec des personnages dont on se sent proche, l’intrigue est prenante, l’environnement spécifique de la plongée tek intéressant et c’est donc un roman que j’ai pris plaisir à lire, j’ai aussi été contente de retrouver l’auteur.

 

«On n’est maître de rien. On peut juste accepter et mettre tout son art, toute sa vie, à comprendre ce qu’est le fil de l’eau, le sens du bois, le rythme des choses sans nous. Et c’est un travail et c’est une paix que de s’y accorder enfin. La seule vraie liberté.».

 



 

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