Chronique : Attention arrêtez tout, prenez cinq minutes pour lire cette chronique (ou au moins deux secondes pour retenir le titre et l'auteure de ce polar), je vous présente : Les Malvenus d'Audrey Brière.
La collection Cadre Noir des éditions du Seuil possède une ligne éditoriale des plus fascinantes entre découvertes et confirmations, polars français et étrangers, il y a de quoi satisfaire tous les passionnés de polar. Cadre Noir vient à présent mettre en lumière le premier roman remarquable d'une jeune écrivaine.
Personnellement même si le résumé m'attirait, je pensais lire un roman policier sympathique mais sans plus, au final je suis en présence d'une véritable révélation du polar à mes yeux.
Même si quelques titres de comparaison me viennent en tête il serait injuste de vouloir identifier ce livre à d'autres car en réalité une de ses qualités premières est d'être totalement unique en son genre. Les Malvenus se déroule dans un cadre spatio-temporel fascinant : alors que la Première Guerre Mondiale fait rage nous sommes dans un village de Bourgogne où les coups de canon semblent bien éloignés et pourtant les traumas de la guerre sont en réalité bien présents via les souffrances de certains vétérans ou déserteurs.
Dès les premières pages, Audrey Brière imprègne son roman d'une atmosphère hors du temps, à la limite du surnaturel tout en gardant toujours un récit bien réaliste, c'est une ambiance à nulle autre semblable qui nous embarque et nous ensorcelle. Ajoutons à cela une enquête qui va jouer entre le passé et le présent, qui va s'entremêler aux secrets des différents personnages et offrir son lot de rebondissements.
Au niveau des personnages, ils ont tous une personnalité charismatique, tout cela mis en valeur par la narration brillante qui nous amène sur les chemins des souvenirs afin de mieux appréhender les comportements du présent. Matthias Lavau est un enquêteur intriguant, pas toujours sympathique mais indéniablement marquant, il n'hésite pas à sortir des sentiers battus pour mieux connaitre la vérité. Son assistante Esther est une femme pleine de mystères et déterminée, Thomas Sorel la victime est un être cruel et ambivalent, et il y a ainsi de nombreux protagonistes qui sont tous autant intéressants les uns que les autres.
La conclusion est parfaite, elle permet à ce livre de nous hanter longtemps après la fin, j'aurais aimé que ce polar continue encore pendant des centaines de pages mais je me console en attendant avec hâte le prochain roman d'Audrey Brière qui vient de signer un des plus émouvants et passionnants polars de l'année.
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