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mercredi 9 novembre 2016

Watership Down - Richard Adams

Lu en : V.F.
Traduction : Pierre Clinquart
Résumé : C’est dans les fourrés de collines verdoyantes et idylliques que se terrent parfois les plus terrifiantes menaces. C’est là aussi que va se dérouler cette vibrante odyssée de courage, de loyauté et de survie. Menés par le valeureux Hazel et le surprenant Fyveer, une poignée de braves choisit de fuir l’inéluctable destruction de leur foyer. Prémonitions, malices et légendes vont guider ces héros face aux mille ennemis qui les guettent, et leur permettront peut-être de franchir les épreuves qui les séparent de leur terre promise, Watership Down. Mais l’aventure s’arrêtera-t-elle vraiment là ?

Je remercie l'agence Anne et Arnaud et les éditions Toussaint Louverture pour cette merveilleuse lecture !






French Touch : This novel is great, amazing, wonderful ! I will never forget this odyssey, you must reat it!



Chronique : Des lapins, une grande aventure, un grand classique, un best-seller : c'est Watership Down

Grâce à la merveilleuse maison d'édition Toussaint Louverture qui a publié de nombreuses pépites, nous avons la chance de pouvoir (re)découvrir cet immense chef d'œuvre dans un format tout simplement magnifique. Je tiens à saluer la qualité de chacune des publications et l'amour des beaux mots qui transparaît dans le travail acharné de l'éditeur dans les couvertures et l'originalité de la promotion. Vous avez entre les mains un trésor tant dans le fond que dans la forme !

On lit rarement des romans aussi passionnants, des romans qui ressemblent à des contes, des romans qui ont de nombreux niveaux de lecture. C'est un classique incontournable, une œuvre maitresse de la littérature américaine ! Ce livre est une odyssée, un pèlerinage, un voyage initiatique et dangereux. Cela a la puissance et l'impact des livres qui forgent notre avenir de lecteur ! Ce n'est pas un roman jeunesse ni un roman pour adultes, c'est un roman qui transcende cette scission manichéenne. 

J'ai ressenti toutes les émotions de ces lapins courageux et intrépides, j'ai adoré Fyveer et Hazel, j'ai tremblé à leurs côtés. En effet leurs aventures sont véritablement terribles, effrayante et cruelles. Elles ne laisseront pas le lecteur indemne ! On est happé dans le récit, on savoure les mots tout en voulant dévorer les pages. Le style est vraiment magnifique et très bien traduit, c'est tout simplement un bonheur à lire !

En définitive, à lire absolument ! Ce livre est un des plus grands romans de tous les temps !


mercredi 2 novembre 2016

Nos âmes la nuit - Kent Haruf

Lu en : V.F.
Traduction : Anouk Neuhoff
Résumé :Dans la petite ville de Holt, Colorado, dans une Amérique profonde et isolée, Addie, une septuagénaire, veuve depuis des décennies, fait une étrange proposition à son voisin, Louis, également veuf : voudrait-il bien passer de temps à autre la nuit avec elle, simplement pour parler, pour se tenir compagnie ? La solitude est parfois si dure... Bravant les cancans, Louis se rend donc régulièrement chez Addie. Ainsi commence une très belle histoire d'amour, lente et paisible, faite de confidences chuchotées dans la nuit, de mots de réconfort et d'encouragement. Une nouvelle jeunesse apaisée, toute teintée du bonheur de vieillir ensemble.
Mais voilà, les choses ne vont pas se passer si simplement, les cancans vont bon train, et les familles s'en mêlent... Que va-t-il advenir de cette bulle de douceur si précieuse qu'Addie et Louis avaient réussi à construire ?



Je remercie les éditions Robert Laffont pour cette lecture !


French Touch : This is a beautiful last novel by this great and wonderful author : Kent Haruf. This story is so moving, beautiful... I will never forget Addie & Louis !



Chronique : Jusqu'au bout, jusqu'au dernier chapitre, jusqu'au dernier mot, Kent Haruf aura su me surprendre et m'émouvoir.

Avec Nos âmes la nuit, ce grand romancier américain tire sa révérence, nous livre une dernière histoire. Cette dernière fait d'ailleurs écho à ce message : il s'agit du récit de deux êtres au crépuscule de leur vie, deux êtres qui décident de vivre un dernier instant de bonheur, ensemble, la nuit. Si au début je trouvais le rythme très saccadé car le texte est principalement composé de dialogues courts, au final j'ai été vraiment conquise par l'intrigue.

Comme une pièce de théâtre, le lecteur est témoin de tous les échanges des deux principaux protagonistes, des échanges qui vont devenir de plus en plus intimes et douloureux; des non-dits qui doivent sortir, un échange cathartique de fin d'existence. Pourtant si cela paraît triste de prime abord, Addie et Louis sont plein d'enthousiasme, d'amour dès qu'ils sont à deux. L'auteur met ainsi en avant la plus grande source de malheur lorsqu'on vieillit : le risque de solitude.

Alors même si leur vie n'a pas toujours été merveilleuse, ces précieux moments à deux sont pour eux comme un baume au cœur, un pur délice et c'est tout ce qui compte. L'arrivée du petit-fils d'Addie -Jamie- ne fait qu'ajouter de la joie à l'ensemble. Ce sont de très beaux moments de partage. Malheureusement les rumeurs vont bon train dans la petite ville, les langues se délient et la question reste à savoir si cet amour pourra survivre au regard de l'autre ? Les dernières pages ont été terriblement déchirantes et très émouvantes, en moins de 200 pages, Kent Haruf bouleverse le lecteur avec une prose incomparable et poétique.

En définitive, un très beau dernier roman, un roman court et intense ! 


lundi 31 octobre 2016

A la fin le silence - Laurence Tardieu

Chronique de Scarlett 
Résumé : Décembre 2014. Depuis plusieurs semaines, la narratrice sait qu’elle va devoir vendre la maison de son enfance. Lieu des origines et de l’ancrage, de la mémoire familiale et de sa propre mémoire. Face à ce chagrin intime, écrire un livre lui semble la seule chose encore possible : trouver les mots pour, peut-être, sauver un peu de la maison avant qu’elle ne disparaisse de sa vie, lui restituer une part d’éternité. Janvier 2015. La vague d’attentats qui frappe la France la laisse sans mots, comme dépossédée du monde tel qu’elle le connaissait. En elle, l’urgence s’est déplacée : que faire d’autre qu’écrire, pour tenter d’affronter l’innommable ? Au fil des semaines, sa vie va se jouer entre ce sentiment de fissuration du monde extérieur, que les attentats de novembre ne vont qu’intensifier, et celui de dépossession de son monde intime. Jamais le dehors et le dedans ne lui ont paru à ce point liés. Contrepoint paradoxal, insensé, de cet effondrement généralisé : tout au long de ces mois elle a porté un enfant, puis elle l’a mis au monde.


Merci à Price Minister et aux éditions du Seuil pour cette lecture !
#MRL16



Chronique :
« Il m’a semblé, durant tout le temps si long, si lent, si morcelé qu’ont duré les assauts, que quelque chose du monde s’effondrait et tombait dans le vide. Et cette intuition que je ne parvenais pas à dissiper, que quelle que soit l’issue des deux assauts nous aurions perdu, et que cet instant marquerait un commencement.»

Écrit avec des chapitres de deux à trois pages, l’auteur nous décrit dans ce roman tour à tour deux moments et évènements émotionnellement intenses et essentiels de sa vie. 

Tout d’abord, la Cybèle, cette maison du sud de la France qui englobe toute une partie de l’enfance de Laurence Tardieu. Une maison refuge, doudou qui reflète cet état bienheureux de certains moments de la toute première jeunesse. Cette maison que sa famille veut vendre et qu’elle, a peur de perdre.

Ensuite , les attentats qui ont frappé la France début 2015 en créant une vague de stupeur, d’effroi et de chagrin qui résonne encore maintenant. L’auteur est enceinte au moment de ces tragédies et elle vit ces évènements avec des sensations exacerbées. Pour beaucoup d’entre nous ; qui jusqu’à présent et ce depuis plus de soixante-dix ans vivaient sur une terre pacifiée ; le choc de ces attaques a été violent, brutal et perdure, tout d’abord du fait de l’horreur, de la gratuité de ces assassinats et aussi parce que cela remet en question la tranquillité, la confiance dans notre environnement jusqu’alors paisible. Parce qu’au-delà de l’absurde et terrible disparition d’êtres humains qu’ont engendré ces actes barbares, ils nous ramènent à ce que l’auteur appelle « l’imprévisibilité » de chaque vie et ce dès notre naissance.

Laurence Tardieu décrit avec ses mots les sentiments que chaque lecteur peut avoir éprouvé devant les attentats tragiques et qui ont laissé des traces indélébiles de peur, de confusion, d’incompréhension. Elle nous parle avec justesse aussi, de ce qu’un refuge d’enfant a de précieux ; que ce soit un lieu, un doudou, un être vivant, la plupart d’entre nous avons eu besoin d’un sanctuaire qui assure la permanence, et la perte de celui-ci peut être un moment délicat à gérer dans une vie. Et la perte d’un refuge, c’est aussi entre autres, le sentiment qu’ont engendré les assassinats de ces derniers mois.

Comme toujours, les mots de l’auteur sont du domaine des sensations, de la résonance en soi des évènements extérieurs. Et elle sait parfaitement poser sur le papier ce qui relève de l’intime, du très intime, c’est ce qui fait ses fêlures, sa fragilité et sa force d’écrivain aussi. Sa prose nous amène à réfléchir sur notre vie, son coté imprévisible, sur la non-permanence des choses, sur notre propre non-permanence mais aussi et surtout sur le «  il faut vivre au contraire, il faut continuer à vivre, il faut savoir plus que jamais la jouissance d’être vivant, la beauté d’être vivant ».

Le livre de Laurence Tardieu est à la fois une trace à la mémoire de la Cybèle et aussi sa « trace » des instants de Janvier 2015 , de pendant et d’après…

« Il faut retrouver le sentiment de joie intérieure»