Un grand merci aux éditions Piranha et à Madame Moennard pour offrir aux lecteurs des ouvrages de grande qualité !
1812
La Campagne tragique de Napoléon en Russie
Essais, histoire - Traduit de l'anglais par Laurent Bury
L’invasion de la Russie par Napoléon et la terrible retraite depuis Moscou en grande partie détruite par les flammes furent une épopée militaire et une tragédie humaine d’envergure : le premier exemple historique de la guerre totale.
1812 est le récit magistral de ce tournant décisif de l’histoire, moment fondateur de l’Europe moderne. Il retrace le destin poignant des dizaines de milliers de soldats venus de toute l’Europe et détaille les événements de cette période tumultueuse.
En puisant dans une abondante documentation de témoignages contemporains (en français, en russe, en allemand, en polonais et en italien – pour la plupart inédits), Adam Zamoyski réussit à reconstituer d’une main de maître une fresque brillante et fait revivre au lecteur le quotidien dramatique des soldats jetés sur les routes gelées et la tragédie vécue par les civils fuyant l’avance des armées. (Source Édition Piranha)
Adam Zamoyski
Bien que né à New York, Adam Zamoyski a passé la majorité de sa vie en Angleterre.
Après des études au Queen’s College à Oxford, il est devenu historien indépendant. Il a écrit une histoire de la Pologne, devenue un best-seller, des livres consacrés à l'histoire militaire et trois biographies.
Sa maîtrise de plusieurs langues lui permet une approche nouvelle et globale de la période napoléonienne à laquelle il a déjà consacré deux livres et il travaille actuellement à une monumentale biographie de Napoléon.
Sa maîtrise de plusieurs langues lui permet une approche nouvelle et globale de la période napoléonienne à laquelle il a déjà consacré deux livres et il travaille actuellement à une monumentale biographie de Napoléon.
(Source Édition Piranha)
Bibliographie:
· Chopin : a biography (traduction française : Perrin)
· Poland : a history
· Warsaw 1920 : Lenin’s Failed Conquest of Europe
· Rites of Peace : The Fall of Napoleon and the Congress of Vienna
· Holy Madness : Romantics, Patriots and Revolutionaries, 1776-1871
· The Last King of Poland
· The Forgotten Few : The Polish Air Force in WWII
Site internet : http://www.adamzamoyski.com
(Source Édition Piranha)
Grybouille et ses gribouillis :
Bon, bah voilà, fallait bien que cela arrive un jour à force de nous faire des manuels d’Histoire frustrants, nous venons de nous faire griller la priorité, pas par le premier venu heureusement c’est déjà çà !
Adam Zamoyski débarque, nous envahit, nous renvoie à nos chères études. Mais oui, mais aussi, il n’était pas là lorsque j’étais au collège alors évidemment moi je n’ai gardé de cette période Napoléonienne que le stricte nécessaire…. « Il vaut mieux tard que jamais ! » me direz-vous, mais quand même cela aurait été beaucoup plus facile d’étudier avec ce type d’ouvrage !
Tout y est décortiqué, rendu digeste, les petites histoires rendent compréhensible la grande Histoire. C’est superbe ! Le style de l’écrivain est d’une maitrise parfaite dans ce type d’ouvrage.
Pour un ex-futur prof. d’Histoire, Grybouille a pris un très grand plaisir en lisant ce pavé.
« La vie est une grande école pour celui qui sait garder les yeux et les oreilles ouverts et le cerveau en mode recherche, jour après jour faire un pas de plus vers la lumière ».
Imaginez vous assister à un colloque confortablement installé, le thème vous plait, vous l’avez choisi. L’intervenant vole à un niveau stratosphérique et vous comprenez tout, c’est intéressant, c’est clair, rendu vivant par des notes personnelles rédigées par des participants de l’époque.
Mais comment une telle somme d’informations passent-elles aussi bien ? C’est l’orateur qui intelligemment rend accessible le contenu de son exposé. Quoi c’est déjà fini ? « Eh, ne le laissez pas partir j’ai des questions à lui poser ! »
L’action elle, est énoncée dans le titre du livre « La Campagne tragique de Napoléon en Russie », à ce moment là vous vous dites « Ah, oui cette déroute d’une armée de grognards, commandée par ce dictateur, Napoléon, qui a fait périr des milliers de soldats lors d’une campagne en plein hiver russe au 19éme siècle… »
Bon dans cette nébuleuse de souvenirs remettons un peu d’ordre, j’en vois deux qui ne suivent pas au fond.
En 1799, la prise de pouvoir du Général Napoléon Bonaparte brise un cercle vicieux celui de la peur et de l’agressivité issues des années de révolution.
Car depuis 1792, la Prusse, l’Autriche, la Grande Bretagne, l’Espagne, la Russie s’étaient liées contre la France révolutionnaire et voulaient remettre en place dans cette jeune République un Roi Bourbon.
Et oui, dans cette Europe du 18e siècle les pays étaient gouvernés par des « Sangs bleus », tous cousins ou liés par des mariages de convenance.
1805, la société européenne a besoin de vivre en bonne intelligence, il faut un code européen, une cour d’appel, la même monnaie, les mêmes poids et mesures, «Visionnaire, vous avez dit ! ». Napoléon voulait faire de tous les peuples européens le même peuple et de Paris la capitale du Monde. Et pour cela la France devait exercer un pouvoir sans précédent sur le continent.
Pour les Français, Napoléon a gardé les acquis positifs de la révolution. Il a mis en place le code Napoléon (Nous vivons encore sous certains de ces articles…), l’ordre et la stabilité garantis par la naissance du Roi de Rome, son fils issu de son deuxième mariage avec Marie-Louise fille de l’Empereur d’Autriche. « On espérait de bonne foi une paix profonde, on n’admettait plus parmi les idées raisonnables aucune guerre… » Général Savary.
Pour Napoléon « Maintenant commence la plus belle période de mon règne ».
Mais voilà, l’Angleterre maîtresse des mers et agitatrice de mauvaises ondes perturbe cette belle architecture. Et l’Espagne se révolte contre l’Empire.
La clé de la stabilité était la Russie, le Tsar Alexandre poussé par sa sœur Catherine, pense que la guerre est inévitable, Napoléon veut montrer sa puissance en plaçant la plus grande armée jamais mobilisée aux frontières de la sainte Russie, à ce jeu dangereux la guerre éclate monstrueuse, horrible, inhumaine.
Pour cette génération de guerriers où une bataille est un spectacle son et lumière, le sublime de l’horreur, la marche sur Moscou est déjà un chemin de croix….Des marches de 50 kilomètres par jour en guenilles, les chaussures n’y résistant pas, le ravitaillement ne suit pas, le choc des cultures et des mentalités (La France sort du siècle des lumières et les Russes sont à l’époque des serfs tyrannisés par l’église, les propriétaires terriens, les bourgeois et l’aristocratie), la grande armée constituée de nombreuses nationalités, les soldats qui se mettent en grande tenue pour livrer bataille restant sans bouger sous la mitraille attendant les ordres, les soldats Russes qui sont enrôlés ou même vendus de force pour 25 ans de service sans espoir d’avoir une autre vie, les nobles Russes qui parlent un français distingué ne se font pas toujours comprendre de leur peuple, les manœuvres de palais, des officiers de 15 ans qui commandent sur les champs de bataille, la médecine « moderne » qui officie, etc.…. C’est à peine croyable, des surhommes, oui pour endurer tout cela ils étaient tous des surhommes.
Arrivée à Moscou, les soldats Russes y ont mis le feu avant de s’enfuir….
L’hiver arrive dans l’insouciance totale, il ne vous reste plus qu’à lire la suite….
Une histoire d’hommes et aussi de femmes car la grande armée ce n’est pas que des combattants, les colonnes de marche où se côtoient soldats, cantinières, médecins et personnel soignant, blessés, déserteurs, voleurs,…. Une cité en plein naufrage, battue, terrassée, décimée par les conditions climatiques et les errements des grands de ce monde.
Napoléon n’était plus Bonaparte pour des raisons que vous découvrirez dans cet excellent ouvrage.
A vouloir stabiliser l’Empire, il l’a mené à la « Bérézina ».
« L’enfer est pavé de bonnes intentions » en Français ou « благими намерениями вымощена дорога в ад » comme disent nos amis russes.
Deuxième livre que je lis de cette jeune maison d’édition Piranha, avec Adam Zamoyski encore un très bon choix.
Moi je verrai bien soit Warsaw 1920 : Lenin’s Failed Conquest of Europe ou Holy Madness : Romantics, Patriots and Revolutionaries, 1776-1871 du même auteur traduits et édités, non ?
Serviteur Grybouille,
@Bientôt,
Un livre qui pourrait me plaire et comme disait mon professeur en licence d'histoire : un livre à lire avec un cachet d'aspirine et un verre de vieux whisky ;) Je note le titre ! Merci pour la découverte :D
RépondreSupprimerMerci pour cette chronique, je sais quoi offrir à mon frère pour noël, il est fan de la période napoléonienne, et je le lirais peut-être aussi ^_^
RépondreSupprimerUne chronique de Grybouille ça se dévore !! Décidément cette nouvelle maison d'ed réserve de bonnes surprises !
RépondreSupprimerCe livre pourrait vraiment m'intéresser, c'est une partie de l'histoire de Napoléon que je ne connais pas bien : merci !
RépondreSupprimerCela a l'air d'un livre assez imposant, ce n'est pas ma partie préférée de l'histoire mais tu le défends bien ! A réfléchir !
RépondreSupprimerC'est amusant je cherchais des chroniques sur ce livre et en plus je tombe sur ce blog avec des références très variées, une chronique complète : bravo à ce Grybouille !
RépondreSupprimerAssez curieuse de le découvrir ! ;)
RépondreSupprimerComme Grybouille, de cette époque napoléonienne il ne me reste que de vagues souvenirs scolaires, mais je ne suis pas sûre d'avoir envie de me replonger dans ce pan de l
RépondreSupprimer*l'histoire...
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