Merci aux éditions Fayard pour cette très bonne lecture !
Six
jours
29
avril-4 mai 1992.
Pendant
six jours, l’acquittement des policiers coupables d’avoir passé à tabac Rodney
King met Los Angeles à feu et à sang.
Pendant
six jours, dix-sept personnes sont prises dans le chaos.
Pendant
six jours, Los Angeles a montré au monde ce qui se passe quand les lois n’ont
plus cours.
Le premier jour des émeutes, en plein territoire revendiqué par un gang, le massacre d’un innocent, Ernesto Vera, déclenche une succession d’événements qui vont traverser la ville.
Dans les rues de Lynwood, un quartier éloigné du foyer central des émeutes, qui attirent toutes les forces de police et les caméras de télévision, les tensions s’exacerbent. Les membres de gangs chicanos profitent de la désertion des représentants de l’ordre pour piller, vandaliser et régler leurs comptes.
Le premier jour des émeutes, en plein territoire revendiqué par un gang, le massacre d’un innocent, Ernesto Vera, déclenche une succession d’événements qui vont traverser la ville.
Dans les rues de Lynwood, un quartier éloigné du foyer central des émeutes, qui attirent toutes les forces de police et les caméras de télévision, les tensions s’exacerbent. Les membres de gangs chicanos profitent de la désertion des représentants de l’ordre pour piller, vandaliser et régler leurs comptes.
Au cœur de ce théâtre de guerre urbaine se croisent sapeurs pompiers, infirmières, ambulanciers et graffeurs, autant de personnages dont la vie est bouleversée par ces journées de confusion et de chaos.
Six jours est un roman choral magistral, une sorte de The Wire (Sur Écoute) transposé sur la côte Ouest, un texte provocant à la croisée de Short Cuts et Boyz N the Hood.
Un récit épique fascinant, une histoire de violence, de vengeance et de loyautés.
Ryan Gattis
Ryan Gattis est un romancier américain qui vit à Los Angeles.
Cofondateur de la société d’édition Black Hill Press, il est également
intervenant à la Chapman University de Californie du Sud et membre du collectif
d'arts urbains UGLAR.
(Source : Éditions Fayard)
Grybouille
En mai 1992, je me souviens des images relayées par les télévisions du
monde entier, des scènes de guérilla urbaine : La colère lors de l’énoncé
du verdict, les feux, ce chauffeur routier descendu de force de son camion et
roué de coups par une bande de lâches, des commerçants d’origine coréenne sur
le toit de leur magasin, armés de fusils automatiques près à défendre leurs
biens… Tout n’est pas tout blanc, tout n’est pas tout noir.
Voilà les « flashs » que le Grybouille a en tête lorsque l’on
parle de la déconfiture d’une des plus grandes mégalopoles mondiale, Los
Angeles !
Pensez donc même la politique du « No broken windows »
New-Yorkais s’y est cassée les dents… Résoudre les problèmes d’une cité si
étendue semble être une gageure !
Dans ce très beau récit que nous propose Ryan Gattis nous sommes téléportés en pleine action, gilet
pare-éclats de rigueur et port du casque conseillé, baissez la tête c’est par
là, pas un bruit, nous restons des observateurs… Bon le p’tit duc prend la batte
de baseball, on ne sait jamais et puis si on est pris on dira qu’on allait à
l’entrainement !
Les faits historiques,
Le 29 avril 1992 à 15h15, Los Angeles, quatre agents du LAPD (Los
Angeles Police Département), sont acquittés suite à leur procès pour violences
sur un civil, Rodney King citoyen de couleur des États-Unis d’Amérique, lors de
l’interpellation de ce dernier.
17h00, le début des émeutes…
Début du roman.
A cette occasion Daryl Gates, Patron du LAPD, dit lors d’une de ses conférences
avec la presse dans les premières heures : « Il va y avoir des situations où les gens ne bénéficieront pas de
secours. C’est un fait. Nous ne sommes pas assez nombreux pour être partout.»
Bilan : 10904 arrestations ; 2383 blessés ; 11113
incendies ; 60 morts ; 1 milliard de dollars de dégâts !
Et pendant ce temps là les comptes se règlent… Le bien, le mal oubliez
cela tout de suite, une seule mission vivre, survivre, tous vos choix, il
faudra les payer ! Certains seront meilleurs que d’autres mais tous ne seront
que des pis aller.
Pour qui a déjà vécu des situations où la raison des plus nombreux
l’emporte sur l’humanité de l’être seul, on ne peut qu’être pris par
l’histoire. Les autres découvriront ce sentiment de n’être qu’une cible, qu’une
proie pour certains prédateurs en mal de repères.
Et pas besoin de traverser l’atlantique pour connaitre ces situations
de stress extrême, demain en bas de chez vous…
Le p’tit duc pourrait rester sur l’appréciation de Denis Lehane, souvenez-vous
l’auteur d’« Un pays à l’aube », en 4ème de couverture qui
dit : « Six jours est une
réussite monumentale. Ryan Gattis emmène le lecteur au cœur du Los Angeles
brisé et outragé des émeutes de 1992, et pas une fois il ne flanche face à ce
qu’il y trouve. » Une tirade de première importance lorsque l’on connait
le niveau d’écriture de Mister Lehane, une sacrée carte de visite.
Mais c’est mal le connaître.
L’écriture y est nerveuse,
teintée des cultures qu’elle rencontre, une réussite. Chacun à leur tour les
narrateurs prennent la parole et vous racontent à vous, à nous les lecteurs,
l’action qui s’y déroule, superbe, ils nous tutoient, nous devenons leurs
confidents, pris en otage. « je te
raconte… Tu vois… »
Pourvu que la prochaine balle ne soit pas pour moi… Pour vous… Mais
justice doit être faite !
Les personnages sont
parfaits, nous y retrouvons leurs manières de parler, leurs raisonnements,
leurs aspirations, leurs comportements, leurs vies dans les quartiers, les
gangs, les sauveteurs, les flics, les membres des services médicaux, les
commerçants coréens, les blacks, les chicanos, les irlandais, tout ce
« melting pot », un pot un peu fêlé et pas vraiment mêlé.
Les junkys, les dealers, n’en
ont rien à foutre, près à semer leur zone, c’est la seule raison qu’ils ont
de continuer à vivre « connaître des jours où tu finis par enculer les
enculeurs »
Les vendeurs d’armes qui se
repaissent des instincts meurtriers liés au business des gangs.
Les membres des gangs,
adolescents paumés à la sortie de l’enfance, livrés à eux-mêmes très jeunes,
n’ayant connu que des ersatz de famille,
ils se regroupent pour se créer leur famille avec des repères faussés,
ivres de violence, soumis à l’effet de groupe, certains s’en sortent,
s’enfuient. Ne pas en faire partie ? Même pas un gage de réussite !
Les forces de l’ordre, simple
agent, ne pas répondre à la violence par la violence… Comment se préserver par
cette facilité lorsque jour après jour vous êtes menacé, vos collègues
tués ? Le port de l’uniforme n’est pas une armure contre un membre de gang
de 12 ans armé d’un pistolet automatique.
Les « firefighter »,
difficile lorsque vous vous présentez sur une intervention avec pour mission de
sauver d’être la cible de tirs, victime d’embuscades, de coups. Après cela
comment continuer à sauver un individu qui a blessé votre collègue dans l’heure
passée ?
Les graffeurs et leurs
messages d’espoir ou de haine.
Le personnel soignant qui
voit se présenter dans les hôpitaux les victimes de cette folie.
Maelstrom de destins mêlés, magnifiquement
mis en scène par Ryan Gattis. Il n’y aura pas de vainqueurs, pas de perdants
que des survivants…
Survivants économiques, survivants parce qu’il le faut, survivants pour
l’espoir que l’on porte, survivants tout court !
Des moments :
« Le feu nettoie, il brûle,
il transforme tous ces trucs sales et fait place à du neuf »
« Le bordel se propage…
L’émeute, le pillage, les incendies… La nuit du Diable mais en plein jour »
« Homme protège ce qui
appartient à lui… Ici, Amérique »
« Tout a un contexte. Si tu
comprends le contexte, tu comprends la cause, et les effets qui en découlent »
« On ne peut pas sauver tout
le monde. Il y a des fois où l’on doit se contenter d’être présent, un simple
témoin, afin que les gents ne meurent pas seul »
Pour expliquer le monde où ils vivent : « Les hommes sur terre, jusqu’au dernier,
tenteront de vous déposséder, de vous casser la figure et de vous plumer
jusqu’à la trogne ! »
Le p’tit duc ne peut que vous conseiller de vous précipiter sur ce
livre qui vous comblera dans la famille des thrillers liés à un moment
historique de notre planète bleue où tout n’est pas rose.
Mais il y a de l’espoir, à vous de le découvrir car après
le Sixième jour, le Septième arrive…
Bonne lecture aux enfants de la liberté.
@bientôt pour de nouveaux gribouillis,
Grybouille.
Je le note celui ci ;)
RépondreSupprimerJ'ai décidé de ne prendre que 5 romans de cette rentrée littéraire, je vais prendre celui là, d'autres à me conseiller ? :-)
RépondreSupprimerHou Hou, je serais bien incapable d'en extraire cinq de ceux que j'ai lu... Tous bien trop différents par les thématiques abordées ! Et Léa n'arrête pas de m'en rajouter :) Alors je laisse jouer ton libre arbitre, écoute ton cœur et je respecterai tes choix. @bientôt, Grybouille.
SupprimerJe vais surtout suivre les avis de Grybouille car si je suis mon coeur je suis mal barré avec une liste de 200 romans :-)
SupprimerHou Hou, que 200 :) Bonne rentrée Kevin et @bientôt, Grybouille.
SupprimerTrès bon livre !
RépondreSupprimerIl me tente depuis que j'ai lu les premières critiques et en même temps le sujet m'effraie un peu ... Comment finir de me convaincre ?
RépondreSupprimerHou Hou, pas facile de convaincre, le p'tit duc propose, le lecteur dispose... La thématique abordée, tu ne la retrouveras pas ailleurs? Un éclairage sur le monde des émeutes, les origines et les motivations des éléments qui se mettent en mouvement peut te donner envie de savoir ? L'analyse, pourquoi tous ces feux ? Réelle rébellion, arnaque, colère, calcul.... @bientôt, Grybouille.
SupprimerOh oui j'ai entendu de jolies choses de celui ci, contente de voir que tu as passé un bon moment aussi.
RépondreSupprimerJ'ai adoré aussi et je le conseille vivement, comme toi ;)
RépondreSupprimerJe vais me le prendre ^^
RépondreSupprimerJ'ai très envie de le découvrir celui ci !
RépondreSupprimerIl a l'air génial !
RépondreSupprimerJe l'ai repéré et il me tente vraiment!
RépondreSupprimerQue j'ai aimé ce roman... J'y pense encore parfois d'ailleurs. Une vraie lecture coup de poing pour moi, mais un vrai coup de coeur.
RépondreSupprimerUne ville comme cela qui part en live, honnêtement ça met les chocottes rien que d'y penser, et le bilan confirme cette sensation de froid dans le dos... Je le note pour une future découverte, ne serait-ce que pour ce septième jour porteur d'espoir ^^ Merci à toi Gryboulle d'avoir risqué tes plumes dans ce moment de folie générale made in L.A. :)
RépondreSupprimerUn livre qui me paraît des plus intéressants!
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