La contre-heure - Sébastien Hoët

Lu en : V.F. (Kero)

Résumé : Gilles est professeur de philosophie dans un lycée. Il est séduisant, brillant, un brin iconoclaste, témoin halluciné de la médiocrité moderne. Ce jour de rentrée commence bien mal puisque Victoire, une élève de première, s’est défenestrée du troisième étage du lycée. Une nouvelle année de débâcle dans les couloirs de l’Éducation nationale ? Une jeune femme aux yeux verts y apparaît pourtant, qui pourrait changer le monde. D’une écriture claire et féroce, Sébastien Hoët réussit un premier roman à la forte personnalité, qui, avec intelligence et humour, n’épargne pas grand monde.

Je remercie les éditions Kero pour cette lecture !

French Touch : A lukewarm reading: the story is not what I expected; the writing is pleasant but the main character is so disenchanted...

Chronique : La contre-heure m'intriguait pour sa thématique d'actualité : une rentrée littéraire chez Kero qui ne pouvait que m'intéresser !

Je dois avouer que la tournure de ma lecture est loin d'être celle à laquelle je m'attendais : la thématique inhérente au suicide d'une adolescente est vite écartée au profit du regard désabusé d'un professeur sur son époque et ses contemporains; une insatisfaction chronique, un être complètement écœuré par ce qui l'entoure : un antihéros qui ne plaira pas à tous. Ses nombreuses critiques ne m'auraient pas gênée si cela était tinté d'un humour sarcastique plus prononcé plutôt qu'au travers d'un pessimisme omniprésent. L'humour est là mais il ne contrebalance pas tout l'aspect tragiquement désenchanté (ou "blasé") du personnage central.

J'aurais ainsi préféré que cela soit centré sur une forme d'enquête sur le suicide inexplicable de Victoire mais en fait cet acte est plutôt le point de départ de la prise de conscience de Gilles, le professeur. Ce livre se lit vite et bien, l'écriture est fluide, agréable mais cela ne m'a pas marquée comme je l'aurais souhaité...

Est-ce une façon pour l'auteur de décrire tout ce qu'il ressent au travers d'une fiction ? Est-ce le portrait d'une société perdue ? Je ne pourrais le dire, mais ce que je sais c'est que le point fort de ce roman est aussi son point faible (selon le lecteur) : ce protagoniste central qui ne peut vous laisser indifférent. Si ce n'est pas un être pour qui j'ai ressenti de l'empathie, il n'en reste pas moins que cet homme est un sacré personnage...

En définitive, une lecture en demi teinte que je retiendrai pour son antihéros atypique !