Merci aux éditions Belfond ainsi qu'à Madame Semler pour cette excellente lecture !
Tout ce qui est solide se dissout dans
l’air
Darragh McKeon
Traduit par Carine Chichereau
Août 2015
Éditions Belfond
« Débordant de
passion, d'héroïsme, de musique, de drames, un Docteur Jivago qui aurait pour toile de fond Tchernobyl. »
The Bookseller
Dans un minuscule appartement de Moscou, un petit prodige de neuf ans joue silencieusement du piano pour ne pas déranger les voisins.
Dans une usine de banlieue, sa tante travaille à la chaîne sur des pièces de voiture et tente de faire oublier son passé de dissidente.
Dans un hôpital non loin de là, un chirurgien s'étourdit dans le travail pour ne pas penser à son mariage brisé.
Dans la campagne biélorusse, un jeune garçon observe les premières lueurs de l'aube, une aube rouge, belle, étrange, inquiétante.
Nous sommes le 26 avril 1986. Dans la centrale de Tchernobyl, quelque chose vient de se passer.
Le monde ne sera plus jamais le même.
The Bookseller
Dans un minuscule appartement de Moscou, un petit prodige de neuf ans joue silencieusement du piano pour ne pas déranger les voisins.
Dans une usine de banlieue, sa tante travaille à la chaîne sur des pièces de voiture et tente de faire oublier son passé de dissidente.
Dans un hôpital non loin de là, un chirurgien s'étourdit dans le travail pour ne pas penser à son mariage brisé.
Dans la campagne biélorusse, un jeune garçon observe les premières lueurs de l'aube, une aube rouge, belle, étrange, inquiétante.
Nous sommes le 26 avril 1986. Dans la centrale de Tchernobyl, quelque chose vient de se passer.
Le monde ne sera plus jamais le même.
(Source Éditions
Belfond)
Darragh McKeon
Né en 1979,
Darragh McKeon a grandi dans un village des environs de Dublin. Passionné de
théâtre, il dirige une troupe et voyage en Europe au gré des différents
engagements de la compagnie. Parallèlement, il entame la rédaction de ce qui
deviendra son premier roman. Immédiatement salué par ses pairs, Colum McCann et
Colm Tóibín en tête, et par la critique, Tout ce qui est solide se dissout dans l'air révèle un
immense talent littéraire.
Darragh McKeon vit aujourd'hui à New York.
Darragh McKeon vit aujourd'hui à New York.
(Source Éditions
Belfond)
Grybouille
Tout ce qui est solide se dissout dans l’air, un
roman découverte, je ne connaissais pas cet auteur Darragh McKeon qui m’a bien surpris par son style agréable
et sa maturité dans la construction de son récit, dans la grande tradition
anglo-saxonne.
La couverture, un mot
« géniale », ces teintes de
gris sans aller jusqu’au noir qui écrasent les reliefs, uniformisent le
paysage. La neige, oui, mais pas immaculée, un objet solide qui est en train de
se dissoudre et qui inévitablement va souiller cette étendue blanchâtre.
Le récit, à travers la
vision des personnages nous découvrons ce qui a pu être la vie des habitants de
l’Ex-Union Soviétique. L’action se passe en grande partie dans les années 80.
La période, l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine.
Mais nous avons droit à des « flash-back » pour expliquer
comment la vie des personnages s’est
construite de cette manière et pourquoi à ce moment précis ils en sont
arrivés là.
Une mise en place intelligente, à aucun moment je n‘ai été mis en
difficulté dans ma lecture. Le récit est clair, l’histoire des personnages est
crédible et les points historiques respectés.
L’écriture, une alternance
de paragraphes et de dialogues qui rythme l’histoire, l’équilibre est parfait.
Une plume mature, plaisante, sans compromis.
La lecture est enrichissante et agréable.
L’auteur a su retranscrire un monde que le pouvoir a rendu sans saveur,
un système qui nivelle les personnes, une vie d’amertume, la peur toujours
présente.
Les personnages, ils ont
tous une histoire qui ne laisse pas insensible et cette épreuve va les révéler
à leurs destins.
Evgueni, 9 ans, surdoué
lorsqu’il s’assoie devant son piano
M. Leibniz, et son épouse,
professeur de piano d’Evgueni, une histoire qui le lie à sa femme
Grigori, 36 ans, chirurgien,
séparé de Maria, une belle personne dévouée au service des autres
Maria, ex-journaliste prise
dans les griffes du pouvoir des hommes, tante d’Evgueni
Alina, la mère d’Evgueni,
trouver de l’argent pour subsister
Vassili, l’ami de Grigori,
leur passé lors de leur service militaire et leur métier les rapprochent
Artiom, 13 ans, un gosse de
la campagne, une famille qui s’aime
Vygotsky, représentant du ministère, le poids du silence
…
Tous vont être confrontés directement ou indirectement à ce rouge
profond bizarre, cette invisible libération… Cette vapeur qui noie les sens…
Témoins de la force brute de cette mystérieuse énergie… Une catastrophe
d’ampleur inimaginable !
C’est bien là le nœud du problème car pour la population aucune
information ne transpire.
Tout est tu !
Le monde Soviétique en concurrence directe avec le « monde
occidental » ne peut pas avoir engendré cette abomination.
Faire moins bien que l’Ouest est tout simplement inenvisageable. Les
enjeux politiciens sont énormes, l’image même du monde Soviétique est en jeu…
« Aucun système de pensée ne
peut justifier pareille réalité. »
Alors on envoie l’armée et les nettoyeurs à qui on donne de la
vodka : « La Vodka, çà guérit
tout ! », à eux de gérer en première ligne l’Apocalypse…
Des passages,
Une loi universelle, « Plus
on est jolie, plus les choses vont dans
votre sens. », Maria
L’arrivée des réfugiés qui se présentent en ville, « Lilya, je suis ta sœur laisse nous rentrer »
« …vous êtes contaminés. Foutez le
camp d’ici… »
Les principaux intéressés, « J’en
sais rien. Eh quoi, tu crois que je sais tout ? J’en sais rien. »
Le bilan, 100 pastilles d’iode pour une ville de 100.000 habitants… Des
privilégiés qui doivent subir des lavages d’estomac pour en avoir trop pris et
le peuple qui n’en a pas…
Dans la centrale, une infirmerie, à l’intérieur… un brancard ! Car
pourquoi prévoir ce qui ne peut arriver…
Vygotski, le représentant de l’état, « C’est à nous de fermer les portes de l’étable. »
« Le passé exige qu’on lui
soit fidèle. Je me dis souvent que c’est la seule chose qui nous appartienne
vraiment. »
En aparté, rattrapage d’été, en cours
d’Histoire-Géo en terminale_ 1986_ Source les manuels.
« Pour ceux qui avaient séché le cours, j’en
vois là-bas qui se cachent près du radiateur, non loin de la fenêtre… »
G.
« La catastrophe de
Tchernobyl n’a pas seulement eu lieu en Ukraine, elle a agit sur l’ensemble du
monde à cause de l’importante radioactivité qui s’est déplacée dans les vents,
touchant les pays alentours et dévoilant aux yeux du monde que le système
soviétique n’était pas fiable.
Il est clair que l’explosion du réacteur de Tchernobyl
fut rendu possible par les multiples travers du système soviétique. On peut
donc dire que le volet « accident de l’évènement Tchernobyl » fut
d’abord soviétique avant d’être nucléaire.
A cause de cet incident incontrôlé, le système soviétique a perdu pied face à la bataille virtuelle qu’il menait contre le système américain et s‘est décrédibilisé aux yeux du monde, cette catastrophe est devenu un symbole de l’effondrement soviétique.
A cause de cet incident incontrôlé, le système soviétique a perdu pied face à la bataille virtuelle qu’il menait contre le système américain et s‘est décrédibilisé aux yeux du monde, cette catastrophe est devenu un symbole de l’effondrement soviétique.
Mais parlons un peu des conséquences engendrées par la
catastrophe sur la France.
Le nuage radioactif issu de la catastrophe de Tchernobyl atteint la France le 29 Avril 1986, détecté par les systèmes de la centrale nucléaire près de la frontière Luxembourgeoise.
Le nuage radioactif issu de la catastrophe de Tchernobyl atteint la France le 29 Avril 1986, détecté par les systèmes de la centrale nucléaire près de la frontière Luxembourgeoise.
Une polémique s’ensuit, souvent résumée par « le
nuage s’est arrêté à la frontière ». Certains pourtant affirment que les
pouvoirs publics ont menti en France (Libération). Malgré tout, Le gouvernement français estime alors
qu’aucune mesure particulière de sécurité n’est nécessaire. Cependant, la
France a été contaminée autant que ses voisins européens par le nuage. » Fin, inter
classe...
Un livre à ne pas manquer, pour ceux qui trop jeunes n’ont pas connu le rideau de fer et les deux
« Blocs » ce sera une
découverte à travers l’une des catastrophes industrielles les plus marquantes
du XXème siècle.
Pour ceux qui étaient présents
en Europe à l’époque, une piqure de rappel sur les dysfonctionnements et les
mensonges dont sont capables les personnes en charge de notre sécurité…
Et enfin pour tous les
lecteurs, pourquoi les médecins prescrivent des écographies et des analyses de
sang dès que votre tyroïde est un peu grosse ?
Car le nuage est bien passé
au-dessus de nos têtes en essaimant ici ou là des particules radioactives !
Merci à Darragh McKeon en
cette rentrée littéraire pour ce roman émouvant et plein d’humanité, car il
faut bien continuer…
@bientôt chers tous,
Grybouille
Immédiatement dans ma liste d'envie, je suis sûre que je pourrais aimer !
RépondreSupprimerHou Hou, un roman sans compromis, tu vas aimer. @bientôt, Grybouille.
SupprimerÉgalement dans ma Wish-List, j'espère recevoir ma commande très vite !!
RépondreSupprimerHou Hou, le p'tit duc a demandé au livreur de se dépêcher :) @bientôt, Grybouille
SupprimerCe roman a retenu mon attention un peu partout, pourquoi pas ?
RépondreSupprimerHou Hou, "Why not..." c'est le mode découverte, le meilleur ! Bonne lecture, @bientôt, Grybouille.
SupprimerBon... et bien j'ai ma liste des 5 titres à lire pour ma rentrée littéraire avec celui-ci pour terminer, enfin je peux en rajouter encore 1 ou 2 après tout... :-)
RépondreSupprimerHou Hou, bon je suis désolé pour la limite de 5, j'ai un "petit" roman français qui va arriver sur le blog cette semaine, alors un petit rajout de 1 est à prévoir :) @bientôt, Grybouille.
SupprimerCoucou, sujet absolument passionnant, je le mets direct dans ma wish list de la rentrée ( fort longue au demeurant ... et à peine démarrée côté achats et lectures ) . Bisous
RépondreSupprimerHou Hou, Tu as trouvé le qualificatif "passionnant" mais terrible dans les conséquences... Bishouhou, @bientôt, Grybouille.
SupprimerEn cours de lecture ! Je suis page 134 et je trouve ça tres tres intéressant !
RépondreSupprimerHou Hou, une première, un commentaire en cours de lecture, merci à toi :) Tu ne seras pas déçu (e) par les pages suivantes... @bientôt, Grybouille.
SupprimerTu me donnes envie de le découvrir :D
RépondreSupprimerHou Hou, merci Boom, il faut que cela reste entre nous mais c'était un peu le but :) @bientôt, Grybouille.
SupprimerJe viens de le terminer, et je suis entièrement d'accord avec ton avis :)
RépondreSupprimerHou Hou, l'échange d'impressions est toujours riche d'enseignements :) @bientôt, Grybouille.
SupprimerJe compte le lire cette semaine. Je suis très curieuse de voir ce que ça donne :)
RépondreSupprimerHou Hou, tu ne seras pas déçue, parole de p'tit duc :) @bientôt, Grybouille.
SupprimerDe tous les livres de la rentrée littéraire que je vois sur les blog, c'est celui qui me fait le plus envie...
RépondreSupprimerHou Hou, alors ta lecture n'en sera que plus gratifiante :) @bientôt, Grybouille.
SupprimerTrès belle chronique, la couverture est super belle, (moi et ma passion pour les couvertures de livres ^^)
RépondreSupprimerHou Hou, la couverture c'est la porte de l'édifice et comme toi le p'tit duc y est sensible :) @bientôt, Grybouille.
SupprimerJe suis assez d'accord avec ton avis, mais je dirais qu'il avait en plus une magnifique poésie dans ses mots derrière l'horreur de ce pan d'Histoire.
RépondreSupprimerUn livre à ne pas manquer!!!!!;)