Merci aux éditions Albin Michel pour cette très bonne lecture !
La Brigade du Rire
« Ce
ne serait pas la première fois qu’une jolie blonde kidnappe un célèbre
chroniqueur… »
Il y a Kowalski, dit Kol, né en colère. Betty,
licenciée de l’imprimerie où elle travaillait. Dylan, prof d’anglais et poète.
Les jumelles Dorith et Muriel, pour qui la vie est une fête permanente.
L’Enfant-Loup, coureur et bagarreur. Suzana, infirmière en psychiatrie.
Rousseau, beau gosse et prof d’économie. Hurel, industriel, lecteur de Marx et
de Kropotkine. Isaac le rouquin, distributeur de films, et Victoria que
personne n’attendait…
Constitués en « Brigade du rire », par jeu, ils
kidnappent Pierre Ramut, l’éditorialiste vedette de Valeurs françaises,
et, dans un bunker transformé en atelier, l’installent devant une perceuse à
colonne. Forcé de travailler selon ce qu’il prescrit dans ses papiers
hebdomadaires – semaine de 48h, salaire de 20% inférieur au SMIC, productivité
maximum, travail le dimanche –, Ramut saura désormais de quoi il parle…
Dans une grande fresque tragi-comique, fidèle à
son univers – Vive la sociale, Les Vivants et les Morts – Gérard
Mordillat parle du monde d’aujourd’hui, de ses injustices, de ses luttes, de
ceux qui refusent de se soumettre et se vengent d’un grand éclat de rire.
Gérard Mordillat
Auteur d’une trentaine de livres – romans,
essais, recueils de poèmes- dont Vive la
sociale ! (1981), Rue des rigoles (2002), Les Vivants et les Morts
(2005), Gérard Mordillat est
également collaborateur Des Papous dans la tête, la célèbre émission de France
Culture, et réalisateur de télévision et de cinéma.
(Source : Éditions Albin Michel)
Grybouille et ses
gribouillis
Les
premières lignes, l’auteur-chroniqueur
Pierre Ramut de « La France debout », subjugué par une groupie blonde
dès sa sortie de l’hôtel, ne peut résister à monter en voiture avec elle.
Ensuite… « Ce fut la nuit.»
En résumé, une poitrine, un parfum, une blonde
et hop, l’affaire est dans le sac… Heu, dans la voiture ! Pauvres de nous
les hommes…
La
couverture est une réussite. Ces
trois faces grimées, jeux de couleurs et d’ombres, sur fond gris avec les
lettrines blanches sont déjà une ouverture, une invitation à lire ce roman.
J’irai jusqu’à dire un tableau que je verrais bien accroché dans le nid du
p’tit duc.
L’intrigue, l’enlèvement d’un de ces chroniqueurs qui
fleurissent dans la presse à sensation « …du vomi d’informations…l’intelligence borgnesse de la presse… »
Ce Pierre Ramut c’est « Une tête de rat, des yeux chiasseux et des
joues en peau de fesses mal rasées… une ordure. »
Mais c’est sans compter sur « La brigade du rire. »
Une
histoire d’amitié à travers une bande de copains. L’histoire d’êtres liés par
des colères qui ne font qu’un face à l’adversité.
« J’ai
tant de colère en moi, que rien ne saurait l’éteindre, ni l’amour d’une femme,
ni la tendresse d’une autre, ni l’amitié de ceux qui me ressemblent. »
Dur réveil pour Pierre Ramut… « Qu’est-ce qui peut arriver de pire à un type
comme çà ? … Si on fait çà,
on va se marrer »
Le style, comme une belle pâtisserie dont le glaçage donne
déjà en lui-même envie de croquer dedans. Vos dents viennent juste de traverser
la croute appétissante que votre langue plonge dans le succulent, la garniture…
Et là çà balance… La presse, les politiques, les faiseurs de fric, les
représentants syndicaux vendus, les employeurs indélicats, les employés mous du
genou…
Ce qui fait notre société d’aujourd’hui, vous
savez le « Capitalisme-Libéral » que l’ON nous vend tous les jours,
vous voyez « ON ne peut pas revenir en arrière » qui est ce
« ON » qui ne VEUT pas revenir en arrière…
La grande
richesse de ce livre, hormis ses qualités d’écriture
et de construction, c’est de faire parler à cœur ouvert les personnages d’une
réalité que des millions de personnes vivent.
De poser sur le papier des faits que les
journalistes spécialisés dans le « Drive-in » de la petite fenêtre de
l’info n’ont plus le temps, ni l’envie de développer.
« La
révolte gronde mais la peur règne. D’un métier on est passé à un travail puis
un emploi et maintenant un job pour finir avec un stage ! C’est dire la
misère. »
Les
personnages, là j’avoue, j’ai pour la
première fois, depuis que je livre des chroniques, peur de trop vous les faire découvrir car cela
retirerait à votre lecture une part importante du plaisir.
Oui, bon, alors juste le triangle, le trio, le socle de ce groupe de sept amis.
KOL, licencié, sa femme le quitte, « Il n’avait plus rien à perdre. La mort ne
pouvait plus rien lui prendre. » Mais, « Regarder un bébé dans les yeux, c’est voir Dieu en face », il
y a de l’espoir.
DYLAN, professeur d’Anglais qui s’épanouit dans la
littérature, l’écriture et ses deux amours.
L’ENFANT
LOUP, le patron d’un garage, « Les socialistes désormais si ouvertement de
droite étaient disqualifiés à ses yeux. Quant à la droite conservatrice, elle
s’accouplait sans vergogne ave les néo-fascistes. »
Des
extraits, je pense en avoir mis
assez au long de cette chronique donc juste un petit en passant.
« C’est
devenu un métier de recevoir les chômeurs pour leur dire qu’il n’y a rien à
espérer… çà rapporte. »
Un voyage
dans le temps, l’amitié et l’action… « Sans Dieu, ni Maître »
Un livre
comme le p’tit duc les aime, divertissant, instructif, écrit par une belle
plume, pas de langue de bois et des pistes à étudier.
Un
« chouette » de roman, bien cultivant, voir un extrait du discours de
Rousseau page 423, du 2 décembre 1792.
Le p’tit duc en plein délire révolutionnaire
vous salut,
« Nul
ne règne innocemment… » Saint Just.
@bientôt,
Ca a l'air vraiment amusant, je vais me le noter !
RépondreSupprimerIl a l'air tip top !
RépondreSupprimerPS : Si seulement les hommes voyaient les autres femmes aussi :p
Et moi qui ne devais lire que 5 livres pour cette rentrée... Je vais dépasser mon quota à cause de toi Grybouille :-)
RépondreSupprimerMerci pour cette chronique, ça a l'air vraiment bien!
RépondreSupprimerPourquoi pas, il me tente bien :D♥
RépondreSupprimerje l'ai lu il y peu de temps et j'ai bien aimé !
RépondreSupprimerje l'ai lu il y peu de temps et j'ai bien aimé !
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