samedi 23 avril 2016

Rural Noir - Benoît Minville

Lu en : V.F.
Résumé : Ados, Romain, Vlad, Julie et Christophe étaient inséparables, ils foulaient leur cambrousse dans l'insouciance.
Tout a changé cet été-là. Un drame, la fin de l'innocence.  Après dix ans d'absence, Romain revient dans sa Nièvre désertée, chamboulée par la crise, et découvre les différents chemins empruntés par ses amis.  Oscillant entre souvenirs de jeunesse tendres ou douloureux et plongée nerveuse dans une réalité sombre, Rural noir est la peinture d'une certaine campagne française. Un roman noir à la fois cruel et violent, mais aussi tendre et lumineux ; évoquant la culpabilité, l'amitié et la famille.  Dans la tradition du country noir américain, territoires ruraux et laissés-pour-compte côtoient ceux dont on parle peu au milieu d'une nature «préservée» – ou en friche.





Chronique :
Je dois tout de suite avouer un de mes défauts de lectrice : pour que je puisse -a priori- lire un roman noir il faut qu'il soit écrit par un Américain, que cela se passe aux États-Unis et de préférence dans un coin paumé. Alors comment Rural Noir est arrivé entre mes mains ?
 
1. J'avais adoré Les Géants de Benoît Minville, je sais donc qu'il avait un talent certain, une plume qui frappe droit au cœur, une imagination au service de la réalité.
2. J'ai très vite vu que Monsieur Minville a une connaissance approfondie et passionnée de la littérature américaine, du country noir et comme tout passionné de ce genre il saurait le respecter et aussi s'en inspirer, lui rendre hommage.
3. Il n'y a pas de troisième raison en fait mais comme on dit "jamais 2 sans 3"... :D Ou alors la troisième raison est tout simplement que je sentais du fait de l'engouement de mes amis que ce livre devait être bon, très bon... L'auteur allait me démontrer (tout comme l'avait fait Jérémy Fel avec Les Loups à leur porte) que les écrivains français peuvent faire tout aussi bien voire mieux que les Américains dans le genre du roman noir...

Maintenant que j'ai tout expliqué, il est temps de rentrer dans le vif du sujet : le livre. Rural Noir est un mélange entre la noirceur d'un Que la mort vienne sur moi (J. David Osborne) et la lumière, la douceur d'un Retour à Oakpine (Ron Carlson) : on oscille entre la violence d'un coin désœuvré où le chômage est la meilleure compagne de l'homme et la bonté de ses habitants qui cherchent à s'en sortir tout en restant fédérés, prêts à tout pour aider les uns et les autres. Le lieu est posé nous voici dans la campagne française ! 

[P.S. Vivant moi-même dans un village je peux vous assurer que tout ne se passe pas comme dans ce roman (je préfère prévenir...) :p ].

Un Géant du country noir est né ! 

Les personnages ? Une petite bande de quatre amis : Vlad le leader charismatique; Romain son second, narrateur de l'histoire; Chris le frère de ce dernier et Julie la fille du groupe, l'objet du désir adolescent... Entre passé et présent l'auteur nous livre leur histoire, leurs déboires, leurs grands moments, leurs erreurs et surtout ce lien indéfectible malgré le temps et les trahisons. Autour d'eux gravitent Cédric, petite terreur celui qui changera à jamais Vlad; le terrible Dalton personnage mystérieux qui ère dans le coin et enfin tous les membres de la communauté. 

Entre passé et présent, entre narration interne et externe Benoît Minville nous conte le monde rural, la crise, le soutien perpétuel, les idiots du village, les espoirs d'en sortir, d'y rester et bien sûr les problèmes pour survivre de façon légale : le trafic de drogue... Un secret dans le passé, une agression dans le présent, le retour de Romain suite à dix années de silence, un village sur le point d'exploser dans le sang... C'est cette écriture vive, précise, incisive et sincère qui va tout vous raconter. 

Asseyez-vous, ouvrez les yeux : aujourd'hui vous entrez dans le Gang. Vous n'en sortirez pas indemne.

Comme dirait le Géant : "Rock' n' read" ;)


10 commentaires:

  1. Une de mes prochaines lectures ! Content de voir que tu as adoré !

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  2. Je suis une campagnarde profonde, donc je pense que le cadre du livre pourrait me plaire. ^^ Je ne pense pas le lire maintenant, mais si je peux l'emprunter plus tard, pourquoi pas.

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  3. Wahou, quelle chronique :) Je prends note :)

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  4. Comme quoi, tu vois, la nationalité de l'auteur n'est pas si importante ;-).
    J'ai beaucoup aimé ce livre aussi

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  5. Oui, un petit français (écoutez la grande belge, ici) peut écrire un excellent roman noir sans pour autant le placer en Amérique !

    Les premiers romans noirs - comme je l'écrivais dans deux articles que j'ai consacré au "Noir" - étaient français et on peut citer Balzac : "Une ténébreuse affaire" (1843) ou Eugène Sue et ses "Mystères de Paris" (1842-1843), Zola pourrait peut-être s'en réclamer aussi pour "L'Assommoir", voire "Thérèse Raquin".

    Même si le genre naît véritablement aux États-Unis dans les années 1920...

    J'aime tout roman noir, qu'importe son origine ou son lieu de déroulement. J'ai fait quelques Américains du Sud, j'ai aimé et je compte continuer avec d'autres, faire des espagnols aussi, des italiens... le tour du monde, quoi ! mdr

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    1. Je préfère lire les romans noirs américains non pas parce qu'ils sont à l'origine (ou non) du genre, ou qu'ils sont "meilleurs" mais parce que cela me fait voyager, m'évader plus facilement car je rêve de vivre aux USA ou au moins y aller très souvent :D

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  6. Tout pour me plaire ce polar rural !

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  7. Allez encore une de belle chronique sur ce roman, je n'y vais plus tenir à ce rythme!!!!!Il me le faut donc!!!!;)

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  8. Je suis intriguée par ce que tu dis en PS ! J'ai vécu 10 ans dans un petit village et pour le coup ça m'intéresse ^^ Je le met dans ma wishlist

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