Rever - Franck Thilliez

Chronique de : Scarlett

Résumé : Si ce n’étaient ses cicatrices et les photos étranges qui tapissent les murs de son bureau, on pourrait dire d’Abigaël qu’elle est une femme comme les autres. Si ce n’étaient ces moments où elle chute au pays des rêves, on pourrait jurer qu’Abigaël dit vrai. Abigaël a beau être cette psychologue qu’on s’arrache sur les affaires criminelles difficiles, sa maladie survient toujours comme une invitée non désirée. Une narcolepsie sévère qui la coupe du monde plusieurs fois par jour et l’emmène dans une dimension où le rêve empiète sur la réalité. Pour les distinguer l’un de l’autre, elle n’a pas trouvé mieux que la douleur. Comment Abigaël est-elle sortie indemne de l’accident qui lui a ravi son père et sa fille ? Par quel miracle a-t-on pu la retrouver à côté de la voiture, véritable confetti de tôle, le visage à peine touché par quelques bris de verre ? Quel secret cachait son père qui tenait tant, ce matin de décembre, à s’exiler pour deux jours en famille ? Elle qui suait sang et eau sur une affaire de disparitions depuis quelques mois va devoir mener l’enquête la plus cruciale de sa vie. Dans cette enquête, il y a une proie et un prédateur : elle-même.

Je remercie les éditions Fleuve pour cette lecture !

Chronique :

« Elle n’en pouvait plus d’osciller entre le monde des rêves et la réalité sans être capable d’en définir la frontière. Où naissait le rêve ? Quand se terminait-il ? « Il y a toujours un rêve qui veille ».  »

Ha Ha me suis-je dit, un Thilliez à lire, un « one-shot » entre deux Hennebelle-Sharko , chouette !

Et bien pas déçue la Scarlett, ce livre, ce thriller je l’ai lu en 48 heures chrono et c’est un très bon cru.

 

L’auteur nous présente d’un coté Abigaël, jeune femme de 33 ans atteinte de narcolepsie (rassurez-vous comme d’hab Franck Thilliez vous expliquera de quoi il s’agit) .La jeune femme est psychologue intervenante dans des enquêtes criminelles sensibles mais sa maladie semble s’aggraver et Abigaël en arrive même parfois à se mutiler pour s’assurer d’être éveillée et non en plein cauchemar ou dans un  rêve selon la situation. En parallèle, nous suivons une enquête sur la disparition de quatre enfants à laquelle participe en tant que psychologue notre charmante Abi. Ces derniers semblent avoir été kidnappés par un personnage que les enquêteurs surnomment Freddy pour certaines raisons que vous découvrirez avec angoisse.

Le personnage principal de ce roman haletant est, vous l’aurez compris, Mademoiselle Abigaël. Cette jeune femme qui cherche à surmonter la maladie qui lui empoisonne la vie. Elle ne peut pas se faire confiance puisqu’elle peut confondre à  tout moment rêve et réalité mais elle reste pugnace et vaillante devant l’adversité que représente sa maladie et le regard des autres.

Abigaël est entourée des enquêteurs dont Frédéric, gendarme amoureux d’elle simple et efficace dans la recherche des enfants et dans l’aide qu’il apporte à la jeune femme avec bienveillance. On croise aussi durant ce thriller Léa, la fille d’Abigaël ainsi que son papa et toutes les personnes qui croiseront la route de notre héroïne tenace et digne devant l’adversité bien qu’elle semble parfois en plein cauchemar  ou en plein délire…

C’est un vrai talent de pouvoir faire dans un récit des retours en arrière qui s’imbriquent dans le présent qui parfois se révèle être un rêve. Et donc une fois de plus Monsieur Thilliez m’a bluffée.

On a en effet une excellente intrigue, le rythme est soutenu, on se balade en Belgique, en Normandie, en Bretagne, à Dunkerque, dans des coins qui font flipper, et aussi dans des rêves qui ressemblent à la réalité qui se mêle aux rêves (vous vous êtes surement un jour réveillé en sueur parce que ce que vous rêviez était plus fort que le sommeil).

L’auteur, après nous avoir emmenés dans l’univers complexe de la mémoire, du mental ; nous questionne aujourd’hui sur le sommeil et les rêves. Tous ces domaines qui nous construisent et nous définissent autant que ce que l’on convient d’appeler Réalité.

Merci Monsieur Thilliez pour ce très très bon moment de lecture. Et merci aussi à vous pour vos personnages féminins si attachants, ces nanas qui s’accrochent malgré les vicissitudes et aléas de la vie et qui ballotées, esquintées ne sont jamais défaitistes ou geignardes.

« Abigaël savait qu’un hasard n’était pas « Dieu qui se promenait incognito », comme disait Einstein, mais qu’il était provoqué par des processus souvent indépendants qui, tout à coup, concordaient et dans le temps et dans l’espace. »

Chronique de : SCARLETT