Merci aux éditions Points pour cette lecture !
Ciel d'acier
Michel Moutot
Chalumeau
en main, John LaLiberté, ironworker comme ses ancêtres, sectionne
l’acier à la recherche de survivants. Les Twin Towers viennent de s’effondrer
sous ses yeux. Depuis le premier rivet porté au rouge dans un brasero, jusqu’à
la construction de la Liberty Tower, six générations de Mohawks ont bâti
l’Amérique. La légende dit qu’ils n’ont pas le vertige. Peut-on apprendre à maîtriser
sa peur ?
Michel Moutot, est
reporter à l'Agence France Presse, spécialiste des questions de terrorisme
international. Lauréat du prix Albert-Londres en 1999, correspondant à New York
en 2001, il a reçu le prix Louis-Hachette pour sa couverture des attentats du
11 Septembre.
Grybouille,
Trois grandes époques, deux dynasties les Rochelle
et les LaLiberté, que vous suivrez en
lisant ce roman à la gloire des indiens Mohawks qui ont, par leur
investissement, participé à la réalisation des constructions majeures de
l’Amérique du nord.
De pilotes de bois flotté en passant par capitaine
de bateau à aube sur le Saint Laurent, « Mon steamboat, c’est un gros canoë », à bâtisseurs de building
comme « ironworker » six générations d’indiens qui loin de leurs
réserves ont tout donné.
11 septembre 2001, les Twin Towers
s’écroulent, « Qui peut nous haïr à
ce point ? ».
Témoin parmi la foule, John LaLiberté, 43 ans,
encore plus sensible à ce qui se passe car son père Jack a participé à la
construction de ces tours jumelles.
John est de la 6ème génération de
« skywalkers », ces indiens
que l’on dit insensibles au vertige. Son vrai nom indien ? « O-ron-ia-le-te » ce qui veut dire
« il porte le ciel », le
hasard n’existe pas, il sera le digne héritier de ses anciens.
John fera partie avec Andy, son meilleur ami, des
ouvriers mohawks qui vont travailler sur la « pile », cette montagne,
cette prison d’acier que sont devenus les Twin Towers. Au milieu de l’horreur,
de l’enchevêtrement de poutres, des incendies qui propagent des vapeurs
toxiques, du premier jour jusqu’à la fin du chantier ils vont vivre leur
aventure humaine. Poignant…
Mais ce livre ce n’est pas que cela c’est aussi, un
bon dans le temps :
1881,
les rives du Saint Laurent, le réserve de « Kahnawake »,
les Mohawks, le « peuple du silex » des bâtisseurs, Angus Rochelle a
46 ans, la première génération qui va sortir de la réserve et qui va faire
éclater au grand jour les capacités de son peuple…
Ils vont se retrouver dans la grande histoire, pilote
sur le fleuve, artiste dans le grand show de « Buffalo Bill »,
navigants pour la mission de sauvetage de Khartoum au Soudan,
constructeur de pont, « skywalkers » dans le ciel de Manhattan, du
nord au sud, de l’ouest à l’est, ils vont devenir des spécialistes
incontournables.
1968,
à New-York, Jack LaLiberté, 42 ans, son surnom
« Tool », il est embauché sur le chantier du siècle, 22 millions de
dollars, 500 mètres de haut, 200.000 tonnes d’acier, les tours jumelles de
Manhattan.
« Manhattan,
c’est l’île des montagnes construites par l’homme.»
Louise son épouse est restée dans la réserve, elle élève
John 12 ans et Robert 8 ans.
« Ici,
nous écrivons l’histoire, vous pouvez être fiers ! » dit Bill le
chef du chantier.
La liaison est faite, de date en date nous suivons
les personnages, 439 pages de bonheur livresque…
Le style,
Du meilleur acier dont on bâtit les réputations.
C’est documenté, passionnant, un roman, que dis-je
une fresque, un hommage à des hommes courageux, pas un moment faible.
A ne pas douter, nous allons rapidement retrouver Michel Moutot et ce sera pour notre plus grand plaisir.
Des passages,
Les images sont fortes, la chaleur, la poussière et
puis « On en a sorti un ! Un
flic ! Il est vivant ! Il est vivant ! »
« Ces
tours, nos pères les ont bâties, elles sont à nous. »
« …au
grand air, au-dessus de la foule, fiers de bâtir et d’être bien payés. Ils ont
de belles maisons, de grosses voitures, des motos, des skydoos, des hors-bords. »
Les Ironworkers.
A partir de 12 ans, apprentissage par le
jeu : « …respecter sa
peur, dialoguer avec elle, peu à peu l’amadouer, apprendre à la connaitre pour
l’apprivoiser. »
Un bain, trois feuilles de tabac pour se laver des
horreurs de la journée.
« Les
Twin Towers sont à nous. C’est nous qui les avons construites. A vous de les
mettre en terre. Et de marcher dans le ciel… » Wild Bill Cooper, ami
de Jack, le père de John.
Pour le p’tit Duc, c’est un hymne à cette âme
indienne qui a nourri et nourri encore les terres américaines, superbe. C’est
aussi un voyage dans la culture amérindienne, les croyances, les codes dans la
vie des tribus, l’histoire tout simplement…
Ah, oui ! En parlant de voyage, dès 1885, les
participants à cette « croisade » au Soudan ont pu visiter le pays
grâce à… l’agence de voyages Thomas Cook, incroyable la longévité de cette
société encore présente de nos jours…
Je ne peux que vous conseiller de découvrir cet
auteur qui ravira le plus grand nombre, parole du p’tit plumier…
@ Bientôt,
Là, je note parce que je suis intéressée !!
RépondreSupprimerThomas Cook, découvreur de la nouvelle-zélande et pas dans le bien des habitants de l'île... :((
Hou HOU, Oui bien, subtile plaisanterie entre Thomas et James Cook, Thomas du voyage organisé et James le nom d'un aliment comestible sur certaines iles :) Bonne lecture, @ Bientôt, Grybouille.. .
SupprimerImmense coup de cœur pour moi ! La puissance d'un grand roman américain !
RépondreSupprimerHouHOU, Noukette, je suis entièrement d'accord avec Toi, et en plus c'est du Français, labélisé et tout et tout :) Bientôt, Grybouille.
SupprimerLes indiens Mohawks de Kahnawake sont fascinants, leur culture est riche et se laisse découvrir. A deux pas de chez moi, j'y suis allée souvent pour faire connaître la réserve à mes enfants.
RépondreSupprimerCe livre a tout pour me plaire!
Bonne journée à toi
HouHOU, Nadine, si il y a une place dans le tipi pour un p'tit Duc ??? @ Bientôt, Grybouille.
SupprimerTout pour me plaire assurément ! :-)
RépondreSupprimerHouhou, Les yeux fermés, enfin avant de le lire :) @ Bientôt, Grybouille.
SupprimerQuel enthousiasme ! Noté.
RépondreSupprimerHouHOU, l'enthousiasme avec ce genre d'auteur va de paire, une très belle découverte, @ Bientôt, Grybouille.
Supprimer