mardi 27 mars 2018

La Note américaine - David Grann




1921 Les guerres indiennes sont loin. Leurs survivants ont, pour la plupart, été parqués dans des réserves où ils végètent, misérables, abandonnés à leur sort.
Une exception à cette règle : le peuple Osage. Il s’est vu attribuer un territoire minéral aux confins de l’Oklahoma. Or ces rochers recouvrent le plus grand gisement de pétrole des États-Unis. Les Osages sont millionnaires, roulent en voitures de luxe, envoient leurs enfants dans les plus prestigieuses universités et se font servir par des domestiques blancs. Le monde à l’envers.
Un jour, deux membres de la tribu disparaissent. Un corps est retrouvé, une balle dans la tête. Puis une femme meurt empoisonnée. Et une autre. Plus tard, une maison explose. Trois morts. Qui commet ces assassinats ? Qui a intérêt à terroriser les riches Osages ? Les premières enquêtes, locales, sont bâclées, elles piétinent. C’est pourquoi, après une nouvelle série noire, ce dossier brûlant est confié au BOI (Bureau of Investigation, qui deviendra le FBI en 1935). À sa tête, un très jeune homme. Son nom est Hoover, Edgar J. Hoover. Il veut deux choses. La première : faire toute la lumière sur cette sombre affaire, et il s’en donne les moyens, enquêteurs hors pair, méthodes rigoureuses de police scientifique, mise en fiche de la moindre information. La seconde : le pouvoir. Surtout le pouvoir. Et ce premier coup d’éclat va le lui offrir sur un plateau.


David GRANN, est né en 1967 à New York. Il collabore à de nombreux journaux (New York Times Magazine, The Atlantic, The Washington Post, The Wall Street Journal) et, depuis 2003, au New Yorker. La Cité perdue de Z (2010) a paru aux éditions Robert Laffont. Certaines de ses nouvelles ont paru aux éditions Allia : Un crime parfait, Le Caméléon, The Yankee Comandante, Chronique d’un meurtre annoncé, Trial by Fire.

Grybouille,

Un livre sans concession, en le lisant le p’tit duc a eu en tête deux expressions de nos cousins anglophones : « Watch your step » et « to be careful about how you behave », et bien force est de constater qu’au sujet des horreurs faites au peuple Osage, David Grann a bien nettoyé jusqu’à la dernière marche… Et pour la seconde expression, nous sommes totalement dans le ton du livre « Ne fais pas à autrui… ».

La particularité du livre de David GRANN vient de présenter ce morceau d’histoire du début du 20ème siècle, avec en parallèle l’avènement du FBI avec à sa tête un jeune homme de 29 ans plein d’avenir Edgar J.Hoover.

L’histoire,

Le plus grand malheur de ce peuple amérindien parqué dans une réserve aux confins de l’Oklahoma? Son sous-sol est gorgé de pétrole, l’or noir, qui les rend riche à million. En 1923, c’est 30 millions de dollars à se partager… de « Voyez ces pauvres indiens », ils deviennent « Oh, les riches peaux-rouges. »
Mais, lorsque l’on est indien et riche, on n’a pas le droit de disposer de son argent. On est mis sous tutelle et  les « wasp » reprennent les commandes…

Nous suivons plus particulièrement la famille de Mollie, mariée à un blanc Ernest, car lorsque l’on est marié à une femme de la tribu Osage on ne travaille pas…

Un jour, le corps d’une de ses sœurs, Anna, est retrouvé sans vie au fond d’un ravin, assassinée… « Les ténèbres, qui allaient détruire non seulement sa famille, mais aussi sa tribu, venaient de se manifester pour la première fois. »

En fait, de 1907 à 1923, c’est 607 Osages morts… Accidents, empoisonnements… Familles déchirées, suspicions à tous les niveaux, organisations mafieuses, services de polices dépassés voir complices…

Le but ? Récupérer les  millions des Osages…

Le style,

En trois temps : La première chronique « La femme marquée », deuxièmement « L’homme d’indices » et pour finir « Le journaliste », une construction d’une efficacité redoutable qui est agréable à lire de la première à la dernière page.

David Grann a réalisé un très beau travail en payant de sa personne, puisque la  troisième partie est le résultat de son investissement personnel, chapeau  bas.

Les personnages,

Ils ont existé pour le meilleur… et pour le pire.

En conclusion,

Le rêve américain en prend un coup dans cette note, mais le  devoir de mémoire est nécessaire pour qu’une nation en sorte grandie…

A lire bien évidemment,




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