Deux excellents
romans de la rentrée littéraire !
Lors du Festival
America, le Picabo River Book Club a eu la chance de rencontrer ces deux romanciers
(Leni Zumas et Phillip Lewis) lors de rencontres privilégiées (un apéritif
littéraire le vendredi avec Presses de la cité et un petit déjeuner littéraire
le dimanche avec Belfond), deux très belles rencontres. Dès lors j'avais envie
de parler de ces deux livres en même temps.
Les Heures
Rouges - Leni Zumas
Traduction : Anne Rabinovitch
Résumé : États-Unis, demain. Avortement interdit, adoption
et PMA pour les femmes seules sur le point de l’être aussi. Non loin de
Salem, Oregon, dans un petit village de pêcheurs, cinq femmes voient
leur destin se lier à l’aube de cette nouvelle ère. Ro, professeure
célibataire de quarante-deux ans, tente de concevoir un enfant et
d’écrire la biographie d’Eivør, exploratrice islandaise du xixe. Des
enfants, Susan en a, mais elle est lasse de sa vie de mère au foyer – de
son renoncement à une carrière d’avocate, des jours qui passent et se
ressemblent. Mattie, la meilleure élève de Ro, n’a pas peur de l’avenir :
elle sera scientifique. Par curiosité, elle se laisse déshabiller à
l’arrière d’une voiture... Et Gin. Gin la guérisseuse, Gin au passé
meurtri, Gin la marginale à laquelle les hommes font un procès en
sorcellerie parce qu’elle a voulu aider les femmes.
Chronique : Les Heures Rouges
est un roman qui a remporté un vif succès Outre-Atlantique, un roman
qui peut rappeler La Servante Écarlate,
un roman engagé dans une Amérique où l'égalité entre les sexes n'est pas encore
acquise.
Dès le départ, Leni Zumas fait
preuve d'une originalité de forme.
Ainsi la construction narrative peut surprendre voire perturber le lecteur mais
c'est surtout parce que nous sortons des sentiers battus. Cela rend le texte, le contenu d'autant plus intriguant à mes yeux.
Cela nous interpelle.
À première vue nous pensons être
dans un roman d'anticipation et pourtant nous ne sommes pas si loin de notre
réalité... À mes yeux, ce type de roman
(dans la lignée de la dystopie) est extrêmement important car il permet de
mettre en exergue les dangers présents et à venir, de voir où tout cela peut
nous mener si nous continuons sur cette voie.
Leni Zumas est donc une primo-romancière très prometteuse qui signe un
premier roman réussi, féministe où nous pouvons suivre le destin de
quelques personnages féminins qui doivent se battre pour leurs droits ou
accepter la déchéance et l'injustice. Un
roman fort et essentiel à notre époque.
En définitive, j'ai beaucoup aimé ce livre qui porte un message
important pour notre génération.
Photos de la rencontre avec Leni Zumas (et Nick Dybek) :
Les Jours de silence - Phillip Lewis
Traduction : Anne-Laure Tissut
Résumé :Sur un contrefort élevé des Appalaches se tient
une étrange demeure, curiosité de verre et d’acier, que chacun, dans le
petit village d’Old Buckram, prétend maudite. C’est ici que vivent les
Aster. Il y a le père, Henry Senior, intellectuel autodidacte, homme de lettres
révolté dans une contrée hostile aux bibliophiles. La mère, Eleonore,
femme insoumise et lumineuse, qui partage ses journées entre la
contemplation de la nature environnante et l’élevage de pur-sang. La
cadette, Threnody, adorable fillette affublée d’un prénom imprononçable
tiré d’un poème de son père. Et, au milieu, se tient Henry Junior, petit
garçon sensible et attentif, qui passe le plus clair de son temps caché
dans la bibliothèque, à regarder, fasciné, la figure paternelle
noircir, jour et nuit, les feuillets qui composeront le roman de sa
vie.
Des années plus tard, Henry Junior n’a qu’une idée : quitter Old Buckram. Fuir pour devenir un homme ; fuir les montagnes et ce silence intranquille qui le ronge ; et, surtout, fuir pour tenter de comprendre ce qui a poussé son père, un matin, à abandonner les siens, en emportant avec lui son mystérieux manuscrit…
Des années plus tard, Henry Junior n’a qu’une idée : quitter Old Buckram. Fuir pour devenir un homme ; fuir les montagnes et ce silence intranquille qui le ronge ; et, surtout, fuir pour tenter de comprendre ce qui a poussé son père, un matin, à abandonner les siens, en emportant avec lui son mystérieux manuscrit…
Chronique : Voilà encore un autre premier roman que j'attendais
avec impatience pour cette rentrée littéraire, un premier roman qui signe les débuts d'un auteur à suivre : Phillip
Lewis !
Ce roman est très intéressant
parce qu'il est à contre-courant des titres américains qui se déroulent dans
les Appalaches. En effet en général ces romans s'inscrivent profondément dans
le genre du country/rural noir. Ici c'est bien le cas mais il y a une forme de
scission entre le quotidien des habitants et celui de la famille qui va faire
l'objet de ce livre. Il y a ainsi une séparation entre un rural noir américain
et une forme de roman gothique à l'anglaise du fait de cette demeure réputée
maudite dans laquelle vivent les Aster.
Par ailleurs les protagonistes
sont aussi très différents de ceux que nous pouvons retrouver dans ce type de
roman. Des personnages en décalage, des personnages atypiques qui paraissent
très différents des habitants d'Old Buckram.
Entre les souvenirs et le
présent, Phillip Lewis nous conte une
histoire fascinante au travers d'une écriture poétique et sensible. Si certains passages se révèlent assez lents
et si certaines parties sont plus passionnantes que d'autres, j'ai pris grand
plaisir à lire ce premier roman et à découvrir les secrets et les pensées de
cette famille au travers du regard d'Henry Junior.
En définitive, un très bon premier roman qui impose son propre rythme
et qui se dévoile au fur et à mesure.
Photo de la rencontre avec Phillip Lewis (Photo de Manon Bassi - Membre du Picabo River Book Club) :
Je note le premier titre, merci.
RépondreSupprimer