Chronique : Ayant lu et apprécié quelques romans d'Éric Reinhardt, j'avais envie de lire "Comédies françaises" mais malheureusement le rendez-vous est manqué...
Dès les premières pages j'ai senti que mon avis allait être très tranché : ça passe ou ça casse tout simplement. En effet sur la moitié du roman j'avais ce sentiment que tout pouvait basculer dans un sens ou dans un autre : il y avait des passages intéressants qui me donnaient envie de continuer ma lecture et d'autres moments assez longs, lents et pénibles à lire.
Si l'auteur met en avant des réflexions pertinentes sur notre société, j'ai été déçue de cette sensation d'antithèse entre ce qui était dit et ce que vivait le personnage principal.
Dimitri aurait pu être un personnage qui reflétait notre époque : la jeune génération face aux problèmes actuels, au marché du travail, à l'hégémonie des grandes entreprises et l'omniprésence des réseaux sociaux. Pourtant ce protagoniste est en décalage complet, j'ai eu l'impression de suivre un antihéros d'un roman du XXe siècle, un jeune homme qui arrive à 23/24 ans à trouver "par hasard" un travail immédiatement à 4200 euros brut par mois. Un jeune homme qui devient obsédé par une jeune femme qu'il a rencontré à plusieurs reprises au point d'en faire un fantasme absolu. Un jeune homme qui semble ne trouver aucun obstacle sur sa route (sauf à la fin malheureusement...), qui a des moments de pur génie (où il va enquêter sur la création d'Internet, réfléchir sur l'art) contrebalancés ensuite par des pensées inutiles et ennuyeuses comme l'importance du poil pubien.
Je crois que c'est lorsque j'ai vu les pages s'enchaîner sur l'obsession de Dimitri pour les poils pubiens que j'ai commencé à décrocher. Déjà j'avais eu du mal sur les listes à profusion, les dialogues qui manquaient de naturel, les descriptions inutiles et les phrases à rallonge de l'auteur mais là c'était de trop pour moi. Je voulais un personnage flamboyant, je voulais une histoire fascinante mettant en avant des thèmes importants ou intéressants, je voulais une plume fluide (qui était présente mais parfois on avait l'impression que l'auteur jouait, s'amusait avec sa plume au point d'en oublier l'histoire) et au final les moments les plus passionnants sont mis de côté, l'intrigue s'enlise, le final annoncé dès le début manque de panache... La mort du héros (annoncée dès la première page) n'amène aucune émotion et Dimitri tombe ainsi dans l'oubli parce qu'il est difficile de ressentir une réelle empathie pour lui.
En définitive, c'est un rendez-vous manqué pour moi, je vous conseillerai plutôt de lire L'Amour et les forêts ou encore Cendrillon du même auteur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire