Chronique : J'avais lu Balzac et la Petite Tailleuse chinoise il y a quelques années déjà, j'avais envie depuis longtemps de retrouver Dai Sijie, cette rentrée a été l'occasion idéale avec la parution de L'Évangile selon Yong Sheng en poche et Les caves du Potala en grand format.
Ce nouveau roman de Dai Sijie était vraiment idéal pour renouer avec la plume sensible de l'auteur, de renouer avec son univers poétique et engagé; il est indéniablement un des plus grands écrivains de notre temps.
Avec Les caves du Potala, Dai Sijie nous raconte l'occupation du Palais du Potala au Tibet par des gardes rouges. Au travers de la confrontation entre un jeune communiste fanatique et un peintre bouddhiste, l'auteur nous conte le duel entre la rage politique et la paix artistique.
En pleine Révolution culturelle, le personnage principal est tiraillé entre le présent où il subit des tortures, humiliations quotidiennes et le passé où sa vie est portée par l'art, la peinture. La force de ce livre repose ainsi sur cette faculté de l'écrivain à faire côtoyer la violence et le calme, ce qui fût et ce qui est, la vitalité voire la folie de la jeunesse et la sagesse de la vieillesse.
Si les moments liés à l'année 1968 sont intéressants, j'ai plus particulièrement aimé toute l'histoire du peintre, toutes les anecdotes historiques du passé, tous les éléments liés au bouddhisme et à la peinture qui sont expliqués avec de multiples détails. Dai Sijie a fait un véritable travail d'orfèvre pour ce livre et alors que tout dure sur moins de 200 pages le lecteur ne peut qu'être ébloui par la majesté qui se dégage du roman.
En définitive, j'ai énormément aimé ce livre qui est à la fois très intime et profondément universel.
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