lundi 19 octobre 2020

Les Caves du Potala - Dai Sijie

 


Résumé : 1968, palais du Potala au Tibet. L’ancienne demeure du dalaï-lama est occupée par une petite troupe de très jeunes gardes rouges fanatisés, étudiants à l’école des beaux-arts, menés par un garçon particulièrement cruel, «le Loup». Dans les anciennes écuries du palais, Bstan Pa, ancien peintre du dalaï-lama, est retenu prisonnier. Le Loup veut lui faire avouer sous la torture ses crimes contre-révolutionnaires. Alors que les jeunes gardes rouges profanent les plus hautes œuvres d’art bouddhique, le vieux peintre se remémore une existence dédiée à la peinture sacrée. Il se souvient de son apprentissage auprès de son maître, des échelons gravis grâce à son talent exceptionnel jusqu’à approcher les plus hautes autorités religieuses et participer à la recherche du nouveau tulkou, l’enfant appelé à succéder au défunt dalaï-lama. Que peut la violence des hommes contre la beauté?

 

 

 

Chronique : J'avais lu Balzac et la Petite Tailleuse chinoise il y a quelques années déjà, j'avais envie depuis longtemps de retrouver Dai Sijie, cette rentrée a été l'occasion idéale avec la parution de L'Évangile selon Yong Sheng en poche et Les caves du Potala en grand format.

Ce nouveau roman de Dai Sijie était vraiment idéal pour renouer avec la plume sensible de l'auteur, de renouer avec son univers poétique et engagé; il est indéniablement un des plus grands écrivains de notre temps.

Avec Les caves du Potala, Dai Sijie nous raconte l'occupation du Palais du Potala au Tibet par des gardes rouges. Au travers de la confrontation entre un jeune communiste fanatique et un peintre bouddhiste, l'auteur nous conte le duel entre la rage politique et la paix artistique.

En pleine Révolution culturelle, le personnage principal est tiraillé entre le présent où il subit des tortures, humiliations quotidiennes et le passé où sa vie est portée par l'art, la peinture. La force de ce livre repose ainsi sur cette faculté de l'écrivain à faire côtoyer la violence et le calme, ce qui fût et ce qui est, la vitalité voire la folie de la jeunesse et la sagesse de la vieillesse.

Si les moments liés à l'année 1968 sont intéressants, j'ai plus particulièrement aimé toute l'histoire du peintre, toutes les anecdotes historiques du passé, tous les éléments liés au bouddhisme et à la peinture qui sont expliqués avec de multiples détails. Dai Sijie a fait un véritable travail d'orfèvre pour ce livre et alors que tout dure sur moins de 200 pages le lecteur ne peut qu'être ébloui par la majesté qui se dégage du roman.

En définitive, j'ai énormément aimé ce livre qui est à la fois très intime et profondément universel.


 

 

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