Résumé : Lassée de participer au cirque social et aliénant qu’elle observe quotidiennement à Montréal, Anouk quitte son appartement pour une cabane rustique et un bout de forêt au Kamouraska, là où naissent les bélugas. Encabanée dans le plus rude des hivers, elle apprend à se détacher de son ancienne vie et renoue avec ses racines. Couper du bois, s’approvisionner en eau, dégager les chemins, les gestes du quotidien deviennent ceux de la survie. Débarrassée du superflu, accompagnée par quelques-uns de ses poètes essentiels et de sa marie-jeanne, elle se recentre, sur ses désirs, ses envies et apprivoise cahin-caha la terre des coyotes et les sublimes nuits glacées du Bas-Saint-Laurent. Par touches subtiles, Gabrielle Filteau-Chiba mêle au roman, récit et réflexions écologiques, enrichissant ainsi la narration d’un isolement qui ne sera pas aussi solitaire qu’espéré.
Chronique :
"Chaque kilomètre qui m’éloigne de Montréal est un pas de plus dans le pèlerinage vers la seule cathédrale qui m’inspire la foi, une profonde forêt qui abrite toutes mes confessions."
St Bruno de Kamouraska, une cabane , une rivière, une forêt ; comme une liste des indispensables à la survie émotionnelle. Tout ceci, tellement loin de Montréal et de ses lumières, de sa pollution, de son agitation et des attraits fantasmés voici ou nous emmènent Gabrielle FILTEAU-CHIBA avec son roman « Encabanée ». Dans son livre l’auteur nous parle d’Elle qui effectue les gestes simples du quotidien, simples mais essentiels à la survie dans cet hiver glacial : allumer le feu, l’entretenir, éloigner les dangers, s’alimenter, se chauffer et garder la raison.
Elle, elle écrit aussi un journal de bord pour ne pas sombrer dans une folie de solitude et de froid et Elle lit pour s’abreuver de la connaissance des autres (d’ailleurs ce roman m’a donné envie de lire Anne Hebert).
Elle est aussi à la recherche des origines, les origines de la Terre Mère, de la femme des origines délestée de tous les attributs et concessions de notre monde occidental moderne. Elle sans inutile sérieux se définit comme « féministe rurale ».
Et dans cette immense solitude glaciale qu’elle s’est choisie, elle est aussi très humainement en manque de l’autre, du toucher, du regard de l’autre. Elle vit une expérience de survie incroyable de sensations parfois à la limite de la folie en allant chercher au plus profond de son être l’énergie de continuer vers le dépouillement de toute chose inutile.
Elle c’est Anouk et puis arrive Shalom le chat et ensuite Riopelle l’homme qui fuit, l’homme qui lutte pour la sauvegarde des eaux, de la nature et de l’environnement.
Ce roman nous parle d’une femme qui décide de tout larguer pour retrouver un sens à sa vie en allant chercher au plus froid de l’hiver dans une simple cabane isolée dans une forêt l’essence même de sa vie. Elle y fait de belles rencontres tant avec elle-même qu’avec un homme fort de ses convictions.
Le livre est court mais dense, il nous donne envie de revenir à l’essentiel , de nous dépouiller de toute chose futile et inutile qui nous empêche d’être à l’écoute de nous même, tellement nous sommes le nez dans le guidon.
Une très belle lecture.
"Ma toute première aurore boréale de Québécoise admise au cercle sacré du Grand Manitou. Le temps se respire au ralenti. J’aurais voulu trouver les mots justes pour décrire ma chair de poule de petite fille assise à la fenêtre devant cette danse de bienvenue chez toi, grande femme boréale. Il n’y avait pas de mots assez souples et multicolores."
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