Traduction : KARINE REIGNIER-GUERRE
Résumé : Monica a abandonné sa carrière d’avocate pour
réaliser son rêve : ouvrir un café sur Fulham Road. Le jour où un de ses
clients oublie son carnet sur une table, elle ne peut s’empêcher de le
lire. Les premières pages lui révèlent la confession de Julian Jessop,
un artiste excentrique, âgé de soixante-dix-neuf ans qui exprime toute
sa tristesse et sa solitude depuis la mort de sa femme.
Touchée par cette idée de révéler des sentiments intimes à des inconnus,
Monica décide de continuer le carnet avant de le déposer dans un bar à
vin. Au risque de voir son destin bouleversé de manière inattendue…
Chronique :
"Je m’appelle Julian Jessop. J’ai soixante-dix-neuf ans, je suis artiste peintre et j’habite depuis cinquante-sept ans l’un des ateliers de la petite résidence d’artistes Chelsea Studios, sur Fulham Road.
Tout cela est vrai, mais ce ne sont que des faits. Ils ne disent rien de ma vérité profonde. Or cette
vérité, la voici : JE SUIS SEUL."
Le Fabuleux voyage du carnet des silences de Clare Pooley, c’est l’histoire d’un carnet de confidences qui va se balader de mains en mains, de protagonistes en protagonistes et qui va permettre des rencontres improbables, incroyables.
Julian octogénaire triste et solitaire est à l’origine de ce carnet. C’est un ancien peintre dandy qui a eu sa petite heure de gloire et qui lance une bouteille à la mer avec ce livret. Dans celui-ci, il se présente, se raconte, décrit sa solitude depuis le décès de sa femme Marie et puis dépose le petit cahier dans un café tenu par Monica. Bien évidement, Monica découvre le calepin et à son tour révèle ce qui lui tient à cœur. C’est une femme très organisée et déterminée. Des listes bien établies de résolutions lui permettent de remplir plus ou moins bien ses objectifs mais son rêve tout simple est de devenir mère et de fonder une famille.
Ainsi le carnet passera des uns aux autres de Timothy Hazard fringant trader qui s’oublie dans l’alcool et la drogue à Riley jeune jardinier australien simple et solaire, en passant par Alice jeune maman que bébé Bunty épuise et qui remet en question son couple et son mode de vie. Tous ces personnages vont se rencontrer, se croiser, apprendre à se connaître, à se découvrir aussi dans le quartier de Fulham Road par l’intermédiaire de ce carnet comme si chaque confidence telle une petite poussière de fée éclaboussait les différents lecteurs du petit calepin. D’autres personnages délicieux rentreront dans la danse comme Madame Wu, Benji et Baz.
Dans le carnet, Julian écrit au tout début : « chacun de nous ment sur sa propre vie » et c’est avant tout cette phrase qui incite chacune et chacun des personnages à y déposer ses secrets, ses vérités. En acceptant de se révéler ils se donnent une chance de faire des rencontres réelles, vraies et tellement différentes de ce que les réseaux sociaux peuvent apporter comme sensation. Ils créent leur propre communauté. Et c’est pour cela que ce roman fait du bien, au-delà de l’histoire touchante et savoureuse des personnages du roman, il donne de l’espoir, de la bonne humeur ; il donne tout simplement envie d’en créer un de carnet des silences.
"-Tai-chi , c’est yin et yang ensemble. En équilibre. Si vous essayez de résister à force par force, vous vous fatiguez, et la force aussi. Tai-chi répond à la force par douceur : la douceur résiste, la force se fatigue. C’est aussi une philosophie de vie. Vous comprenez ?"
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