vendredi 18 juin 2021

1991 - Franck Thilliez

Chronique de SCARLETT

Résumé : En décembre 1991, quand Franck Sharko, tout juste sorti de l’école des inspecteurs, débarque au 36 quai des Orfèvres, on le conduit aux archives où il est chargé de reprendre l’affaire des Disparues du Sud parisien. L’état des lieux est simple : entre 1986 et 1989, trois femmes ont été enlevées, puis retrouvées dans des champs, violées et frappées de multiples coups de couteau. Depuis, malgré des centaines de convocations, de nuits blanches, de procès-verbaux, le prédateur court toujours. Sharko consacre tout son temps à ce dossier, jusqu’à ce soir où un homme paniqué frappe à la porte du 36. Il vient d’entrer en possession d’une photo figurant une femme couchée dans un lit, les mains attachées aux montants, la tête enfoncée dans un sac. Une photo derrière laquelle a été notée une adresse, et qui va entraîner le jeune inspecteur dans une enquête qui dépassera tout ce qu’il a pu imaginer…

 

 

Chronique :

« Aujourd’hui, ils en plaisantaient, les gaillards de la PJ, mais derrière les sourires, une moisissure invisible grandissait, se ramifiait, insidieuse, et finissait toujours par fendre les carapaces les plus solides. La plupart des hommes arpentant ce bâtiment étaient des écorchés vifs. »

 

Sharko, jeune inspecteur tout juste intégré à la BC du 36 est chargé en tant que jeune recru de rechercher des indices sur le meurtre de trois jeunes femmes dans une tonne de paperasse archivée. Un soir qu’il s’apprête à quitter le 36, un individu arrive avec la photo inquiétante d’une jeune femme alitée, ligotée et dont le visage est emprisonné dans un sac plastique. C’est Philippe Vasquez qui a découvert cette photo et une adresse dans sa boite aux lettres. Sharko se rend à l’adresse indiquée et trouve le cadavre d’une femme qui semble avoir été torturée. La première enquête de Sharko débute.

Dans celle-ci, Franck Thilliez a créé une toute nouvelle équipe pour Sharko, la première en fait dans laquelle on retrouve le chef Thierry Brossard surnommé Titi qui accueille le jeune Franck sans arrière pensée. Il est secondé par un policier grincheux et triste Serge, il y a aussi Alain le procédurier de l’équipe efficace et assez rigide en apparence ainsi qu’une jeune femme Florence qui doit se battre pour se faire sa place au sein d’une brigade criminelle encore bien misogyne et enfin le cerveau du groupe, Romuald surnommé Einstein.

Sharko va donc se retrouver dans une enquête puissante et complexe, un vrai baptême du feu avec de chouettes collègues et des plus cons.

Dans ce roman, on voit les débuts de la recherche ADN , la fin des vieilles archives papier. Il est question de magie mais aussi de vaudou, d’un méticuleux et de zombification. On visite la goutte d’or des années 80, zone de misère, de trafics en tous genres si semblables au Stalingrad des années 2020.

L’auteur nous livre aussi le vécu cru, sordide, parfois passionnant souvent désolant des flics de la criminelle ; leurs vies personnelles souvent sacrifiées, les limites dépassées pour la bonne cause ou non, les guerres internes et la désillusion que tout ceci entraine.

Le lecteur rencontre Suzanne le premier amour de Sharko qui par sa fraicheur contrebalance les effets terribles de cette première enquête qui oblige le jeune flic à faire des choix contraires à son intégrité de jeune premier. Cette enquête angoissante, dangereuse, trépidante le fera entrer de plein fouet dans la cour des grands.

Dans ce roman Franck Thilliez nous permet de boucler par un retour aux origines la belle aventure de Franck Sharko. A moins que l’auteur de part sa brillante imagination nous surprenne par un nouvel opus.

Ce fut une lecture très agréable aux côtés d’un vieux compagnon de route.

« Je t’imagine bien, allongé sur le parquet, en train de contempler la locomotive tourner avec tes yeux d’enfant. Puisses-tu toujours avoir ce regard-là, mon chéri. Je t’aime comme tu es, ne vieillis pas trop vite, s’il te plait, et ne laisse pas ton métier t’accaparer. Il y a d’autres choses importantes dans la vie, ce serait dommage de t’en priver… Je t’aime .Ecris-moi. »

 



 

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