Résumé : Dans un Berlin incandescent, frémissant comme le cratère d’un volcan, trois êtres singuliers vont s’atteler à l’enquête. Simon Kraus, psychanalyste surdoué, gigolo sur les bords, toujours prêt à faire chanter ses patientes. Franz Beewen, colosse de la Gestapo, brutal et sans pitié, parti en guerre contre le monde. Mina von Hassel, riche héritière et psychiatre dévouée s'efforçant de sauver les oubliés de Reich. Ces enquêteurs que tout oppose vont suivre les traces du Monstre et découvrir une vérité stupéfiante. Le Mal n’est pas toujours là où on l'attend.
Chronique :
« Minna baissa les yeux et vit, par la portière restée ouverte, que la neige ici avait des reflets argentés- pas seulement des reflets, elle était, véritablement moirée. En se penchant, elle se rendit compte qu’elle était incrustée de fines particules. Des cendres. »
Lontano et Congo Requiem étaient les derniers romans de Jean-Christophe Grangé qui m’avaient offert un vrai plaisir de lecture. Je viens de terminer le tout dernier bébé de l’auteur et ma foi je me suis régalée. Les promises allie tous les bons ingrédients d’un roman riche, complet avec une enquête haletante et des personnages fascinants.
L’auteur nous emmène dans le Berlin de la fin des années 30 qui se précipite vers la guerre avec un Reich en construction avancée, des soldats, des « SS », des femmes de notables oisives et aussi des cibles apeurées, angoissées. Dans ce Berlin trouble, on voit apparaître trois personnages très différents que l’auteur va amener à se croiser et interagir.
On rencontre Franz Beeween enquêteur de la gestapo, trentenaire au physique imposant empli d’une haine féroce contre les Français qu’il juge responsable de la déchéance de son père durant la première guerre. C’est plutôt un type bourru qui s’est forgé une carapace pour grimper dans les échelons de la hiérarchie nazie afin de pouvoir un jour partir sur le front d’une guerre en gestation et venger son père. Ses supérieurs le mettent sur une enquête de femme de sommité tuée à la dague et horriblement mutilée, il doit trouver rapidement un coupable. Ses recherches un peu tâtonnantes l’amènent à contacter un psychiatre berlinois, Simon Kraus dandy qui côtoie dans son des femmes déprimées, angoissées de la haute société. Malgré un physique avantageux il est complexé par sa petite taille ce qui en fait un type plutôt cynique et autocentré. La troisième protagoniste de ce trio improbable se nomme Minna Von Hassel, cette psychiatre d’origine très aristocratique noie ses désillusions sur l’avenir de son pays dans l’alcool. Elle dirige l’établissement en charge du père de Beeween et se trouvera mêlée très vite aux investigations menées par celui-ci. L’enquête s’accélère avec les meurtres répétés de nouvelles femmes de notables et une interaction incroyable s’installe entre les trois personnages afin de retrouver l’assassin. Parfois admiratif, méprisant, amical, le regard qu’ils se portent oscille au fil de l’évolution de l’enquête et de leur propre cheminement .
En parallèle, nous voyons s’installer en Allemagne les programmes d’extermination des Tziganes, des Juifs et des handicapés, l’eugénisme poussé au paroxysme, l’entrée en guerre contre la Pologne. Et pendant ce temps à Berlin, de riches femmes élégantes se prélassent dans des salons mondains. Les « SS » sont craints, la première guerre a laissé des traces qui justifient chez certains les choix en cours. L’auteur nous fait découvrir le nazisme dans une terrible banalité de vie berlinoise vécu par certains comme un changement bienvenu et nécessaire et pour d’autres comme un chemin tracé vers la mort avec la peur au ventre.
L’écriture de ce roman est agréable et fluide, après une mise en perspective assez lente, le livre prend vraiment son essor avec des personnages très attachants, tourmentés, humains et qui évoluent dans le temps.
Un très bon cru de Jean Christophe Grangé vraiment.
« …Ecouter la pluie résonner aux quatre coins de l’espace, variant les rythmes et les timbres, mais qui toujours chantait le même thème- celui de la vie, de la fertilité, de la purification. Elle ferma les yeux. La pluie sur Berlin…Dans ces moments-là, elle reprenait espoir. La force de vie serait toujours là, insufflant une énergie nouvelle aux survivants de cette période atroce et balayant la tourbe nazie.».
De mon côté, c'était une lecture plus mitigée...
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