jeudi 1 septembre 2022

Les enfants endormis - Anthony Passeron

Résumé : Quarante ans après la mort de son oncle Désiré, Anthony Passeron décide d’interroger le passé familial. Évoquant l’ascension sociale de ses grands-parents devenus bouchers pendant les Trente Glorieuses, puis le fossé qui grandit entre eux et la génération de leurs enfants, il croise deux récits : celui de l’apparition du sida dans une famille de l’arrière-pays niçois – la sienne – et celui de la lutte contre la maladie dans les hôpitaux français et américains.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Chronique : Pour le moment c'est à mes yeux LE premier roman français à lire absolument pour cette rentrée littéraire, c'est LA révélation de ce second semestre 2022, je vous présente Les Enfants endormis.

Je ne vais pas vous mentir, j'ai souvent du mal avec l'autofiction ou encore les romans où l'auteur raconte l'histoire de sa famille et en même temps un peu la sienne, je suis donc entrée avec curiosité mais aussi appréhension dans ce livre et voilà que la surprise, l'émerveillement, l'admiration surgissent dans mon cœur et mon esprit : je vois la naissance d'un Écrivain.

Ce titre possède tellement de qualités que j'hésite presque à les énoncer comme une liste pour ne pas faire de fioritures inutiles mais cela ne rendrait pas hommage à la beauté de ce livre alors essayons d'expliquer, d'exprimer ce que j'ai pu ressentir à sa lecture.

Dans un premier temps j'ai tout de suite adoré l'idée d'alterner d'un côté l'Histoire du Sida : son arrivée, les recherches médicales infructueuses, le parcours semé d'embûches des médecins et chercheurs et de l'autre l'histoire personnelle de la famille d'Anthony Passeron. L'histoire d'un oncle dévasté, détruit, brisé par la drogue; la drogue qui s'implante dans ses veines et le Sida avec, une famille qui préfère détourner les yeux du drame à venir, une famille acculée par ce sujet tabou, une famille qui tente d'avancer, une famille qui va devoir faire face à la maladie, à la mort tant physique que sociale. Un oncle qui emmènera plus d'une personne dans sa chute jusqu'au drame le plus terrible et dévastateur dont je ne vous dirai rien, à vous de le découvrir.

Au-delà de cette alternance narrative magistrale, il y a cette écriture. Cette plume qui semble faire dans la simplicité et qui en réalité fait preuve d'une pudeur, d'une sincérité, d'une profondeur admirables. Il n'y a pas besoin d'effets spéciaux, de longues envolées lyriques, de réflexions philosophiques complexes pour faire un grand roman : il faut le talent et le courage d'aller jusqu'au bout. Et c'est ce courage qui regorge à chaque ligne, c'est ce talent qui transparait à chaque page.

Anthony Passeron fait le portrait d'une époque, redonne vie pendant quelques instants aux victimes de cette terrible maladie. À travers un récit intime, c'est un roman universel qu'il nous propose, un premier roman qui fera date.

À présent j'ai hâte de savoir ce que nous proposera cet auteur par la suite, aucune pression d'aucune sorte, juste une pure curiosité et un intérêt sincère pour l'avenir plus que prometteur d'un jeune Écrivain.

 


 

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