dimanche 15 mars 2015

7 ans en 40 - Jean Bresson

Un grand merci aux éditions Mélibée ainsi qu'à Monsieur Chabbert pour cette très bonne lecture !

7 ans en 40

Pages : 296
Genre : Roman
Parution : 11/2014

Un récit rare et authentique, qui s’étend sur la période 1932-1945.
En son cœur, un événement fort: lexode connu par lauteur et sa famille en juin1940. Le tout vu par un galopin de petit Dijonnais, qui a toujours peur davoir un sourire de retard. Doù le titre, 7 ans en 40.

Jean BRESSON

Jean BRESSON est né à Dijon, de père fonctionnaire, en 1932. Il partage les tribulations de sa famille pendant l’exode de juin 40, commence des études secondaires au lycée Carnot à Dijon et les achève au lycée Eugène Fromentin à LaRochelle.
Après des études dentaires à Paris, il exerce en Vendée pendant 33 ans, avant de prendre sa retraite aux Sables d’Olonne.

(Source Editions Mélibée)

Grybouille on the road,

Mais qui est cet homme qui nous livre un roman de cette qualité en étant un parfait inconnu pour nous autres lecteurs attentifs aux plumes de qualité ?
Il y a du « Les lettres de mon moulin » et du « La gloire de mon père » là dedans.. . Ce livre c’est un tableau de Maître que l’on retrouve un jour dans une maison aimée. Mais comment a-t-on fait pour ne pas le voir ? J’ai été bluffé !

C’est à désespérer.. . Ou plutôt à espérer selon que l’on voit le verre à moitié vide ou à moitié plein.
Si je compte bien sur mes petits doigts, 7 ans en 40 donc  né en 1933, 1 + 1 = 2 ce qui nous fait 82 ans ! Incroyable, un jeune octogénaire qui nous donne une leçon de vie.

Une écriture très, très plaisante et une histoire d’une jeunesse qui nous tient éveillé de la première page jusqu’à la dernière.
Je vois les esprits chagrins « Ah, encore un livre sur la guerre ! »
Non, aucune crainte, le « je » est un enfant et les scènes sont à l’échelle d’une vision d’enfant.

Nous suivons le p’tit Jeannot dans ses découvertes depuis le premier domicile familial, un appartement, et les grandes promenades avec sa mère dans Dijon. Les petites jambes apprennent que tout mètre parcouru dans un sens sera à refaire dans l’autre. Les odeurs font partie des informations collectées.
Les femmes croisées : « En grande majorité, les parfums relevaient de l’aimable et du délicat ».
Jeunes années où « les mots me manquaient, bien sûr, mais la volonté de s’exprimer et de se faire entendre était bien là, manifeste »
Et puis vient le déménagement dans une maison avec jardin, rue Beauséjour. Depuis cet enclos, il capte les sons et découvre à travers les grilles le monde extérieur.
Le premier ou plutôt les premiers bruits qui l’attirent viennent de la maison d’en face, le tailleur de pierre. Un monde de bruits et d’éclats qui captive l’enfant en opposition avec les silences du Maitre tailleur.
Vient Charlot, non pas l’acteur d’outre Atlantique mais un grand enfant handicapé qui se déplace sous la surveillance bienveillante de sa mère « …Une rencontre accrochée à la grille de son jardin. Discussions de sons de gorge venus du fond des âges… »
Et puis de plus en plus, à la faveur de l’inattention de sa mère qui souffre d’une insuffisance cardiaque, il s’échappe de l’enclos, repousse les limites, l’exploration.
« Qu’avait trouvé les chats d’intéressant derrière le mur du jardin ? »
Son père lui est fonctionnaire, à l’époque cela représentait un homme peu enclin à la gaudriole. Mais « Jeannot viens voir le poivrot, viens vite ! », en haut de la rue une maison peu engageante « Une famille généreuse en son au de-là du nécessaire dans son ordinaire querelleur… »

L’école, les batailles homériques dans la cour, le sifflet du Directeur, les plaisanteries des plus grands et la recherche de l’autonomie.. .

Et puis, « ça y est j’ai 7 ans,  l’âge de raison où l’on se doit d’être raisonnable, sans plus d’explication… », le scotch aux fenêtres, la tranchée au fond du jardin et la traction avant Citroën.. .

L’aventure loin de la maison et des repères, mais en famille.. .

Ici nos routes se séparent, je vous laisse découvrir les personnages et les actions qui vont enrichir les rencontres de notre p’tit Jeannot.
Oui, je le revendique c’est devenu notre « Jeannot » !
Jean Bresson nous le livre,  il se livre, nous le fait aimer alors nous l’aimons, ce n’est plus tout à fait  lui, il est devenu nôtre en cours de lecture, un jeune compagnon « pour le meilleur et pour le pire » et inversement.
Cela ne vous suffit pas ? Alors lisez ces quelques lignes et ne passez pas à côté dans le genre c’est que du tout bon.. .

« Le silence à la réputation d’être un facteur d’équilibre pour l’homme et la musique celle de réjouir les cœurs ! »
« Mais qu’est-ce donc qu’une bêtise ? Personne n’avait déployé devant moi la panoplie des bêtises possibles. J’allais devoir apprendre sur le tas et même innover. »
« Une bonne hypothèse est une hypothèse qui meurt pour renaître en certitude. Le chemin entre les deux, c’est la vérification, c’est l’action »
« L’expérience cet énorme éteignoir.. . »
« Un peu de justice.. . Un appel à la clémence ! »

Merci Jeannot,
Grybouille aurait voulu avoir tes capacités d’écrivain pour mettre encore plus ton livre en avant mais à défaut le cœur y est.. .
@bientôt,



11 commentaires:

  1. Oh! Je ne connaissais pas du tout ce livre mais je crois qu'il me tente bien! Merci beaucoup pour ta chronique!! =)

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  2. Un roman qui va devoir rejoindre ma bibliothèque, je suis un grand fan de Pagnol ! Tu nous fais découvrir un petit bijou je le sens ! :-)

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  3. Ca m'a l'air pas mal du tout, merci de la découverte :) !

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  4. ce livre à l'air vraiment symphatique !

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  5. Une maison que je ne connaissais pas, un auteur que je découvre : que du bonheur ! Je dois avouer que les références à Daudet et Pagnol donnent vraiment envie de lire ce récit. Ce genre d'histoire à un côté nostalgique, émouvant que j'adore ^^

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  6. En 40 je n'étais qu'un reflet lubrique dans les yeux de mon père. Il a finalement concrétisé à la libération de Paris en août 44 !

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  7. De Pagnol je ne connais que la gloire et le château mais j'adore. :D peut être un jour ^_^
    Ca a l'air joyeux dans la tourmente avec l'apprentissage sur le tas et l'innovation?!! Xd ca promet. Merci :)

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  8. Tu restes dans la thématique de la guerre.

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    1. Hou Hou, une infime partie se déroule pendant l'exode. L'histoire, c'est celle du petit jeannot et de son enfance, ce n'est pas un récit guerrier. Et pour répondre à ton affirmation, non ! Je lis et je me laisse mener par mes lectures. Les deux livres des Editions Mélibée ne sont pas des écrits violents, les périodes sont troublées j'en conviens mais point de fleurs aux fusils ici.. . @bientôt, Grybouille.

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  9. Quand le p'tit Duc est bluffé, chez moi ça donne quoi à votre avis ? Un intérêt suscité, une liste d'envies qui s'allonge encore, et une impatience grandissante... Merci ;)

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