Un grand merci à Marie Neuser pour cette interview, et Merci aux éditions Fleuve ainsi qu'à Roxane pour cette super lecture !
Prendre Lily sort aujourd'hui en librairie (15 mai) !!
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Comment vous est venue l'idée de Prendre
Lily ?
- Marie Neuser : J’ai découvert ce fait divers italo-anglais en 2010, au moment où il
touchait presque à sa conclusion, et je
n’ai cessé dès lors d’être obsédée par cette histoire… dont Prendre Lily ne
narre que la fin… Car j’ai passé sous silence les dix ans de délire en branche
de l’enquête italienne que nous découvrirons dans le tome 2. Un thriller à
l’envers.
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Avez-vous un processus particulier d'écriture ?
- M.N. : Pour « Prendre femme », j’ai tout d’abord reconstitué
entièrement 17 ans d’enquête (d’une façon assez sommaire, tout de même, pas
comme une journaliste) en glanant tout ce que je pouvais trouver sur mon tueur et
sur les errances des enquêteurs dans les médias et sur le web. Une fois que
j’ai eu le cheminement des faits au jour le jour, le tout consigné dans des
petites fiches sans cesse classées et reclassées, sur des frises
chronologiques, j’ai commencé à me « raconter » l’histoire en y
insufflant une logique de comportement, de motivation, de déduction pour chacun
des personnages. Cette enquête laissait apparaître des zones d’ombre que je me
suis empressée d’éclairer avec ma logique à moi… Une vraie Sherlockette du
dimanche…
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Quelles sont vos références littéraires ?
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M.N. : Aucune, et toutes. Ni Dieu ni maître ! Je suis une lectrice
omnivore, je n’ai lu que de la « blanche » jusqu’à ma découverte d’Ellroy
il y a une quinzaine d’années, lequel m’a donné envie de m’enfoncer davantage
dans le roman noir (que je préfère au « polar » à énigme ou au
thriller). Mais je crois que ce sont les plumes de Julien Green, de Colette, de
Lobo Antunes, de Tom Spanbauer, de Gide, de Mauriac, d’Elsa Morante, de
Calvino, de Buzzati, de Selby et de dizaines d’autres qui m’ont furieusement
donné envie d’écrire…
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Aimeriez-vous une adaptation cinématographique ?
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M.N.: Ouiiii ! Avec Jude Law en Gordon McLiam, je prends tout de
suite !
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Pourquoi choisir un fait divers comme toile de fond à votre roman?
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M.N.: J’ai une attirance presque morbide pour les faits divers, surtout
pour ceux qui sortent de l’ordinaire (qui ne sont plus divers, du coup, mais plutôt des faits singuliers) parce qu’ils posent la question du passage à l’acte, de
la pulsion, de l’abolition des interdits, des passions, des responsabilités
individuelles ou collectives, de la psychanalyse ou de la psychiatrie, de la
construction des êtres, etc… Bref, dans le fait divers, il y a l’humain. Et
comme je préfère (artistiquement parlant) de loin l’humain complexe et tordu à
l’humain fadasse, je m’y retrouve.
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Quel est l'élément le plus important pour vous dans Prendre Lily ?
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M.N.: La lourdeur aliénante du temps qui passe en entraînant avec lui des
hommes sur le point de se rompre. Et le jeu du chat et de la souris avec un
être nauséabond.
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Comment réussir à tenir en haleine son lecteur sans se baser sur la découverte
finale du tueur ?
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M.N.: En faisant comprendre tout de suite au lecteur qui est le
tueur ! Du coup, s’il adhère à mon petit jeu, il accepte que ce n’est pas
ça l’intérêt du livre, il devient un arbitre omniscient et ronge son frein avec
les enquêteurs. Le suspense se déporte de « qui est
l’assassin ? » (le truc à la Agatha Christie qui personnellement m’a
toujours gonflée…) à « comment, pourquoi,
à cause de quoi, de quelle béance, de quelle bévue, de quelle négligence,
etc ????? ». Enfin, c’est comme ça que j’ai réfléchi en écrivant
« Prendre Femme ». Il ne me reste plus qu’à espérer que le lecteur
sautera dans le vide avec moi.
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Pourquoi écrire un thriller ?
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M.N.: C’est le premier que j’écris, et encore, je ne pensais pas qu’on le
classerait parmi les thrillers. Mon premier roman était un roman noir à
dominante psycho-sociologique, le deuxième un drame familial tendu et
paranoïaque plutôt hitchcockien, celui-ci lorgne sur le thriller… C’est ce que
j’ai envie de raconter qui me pousse dans ses formes variées et variables. Je
n’aime pas l’idée d’appartenir à un genre.
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Quel est votre prochain projet d'écriture ?
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M.N.: Une longue introspection de femme à la dérive… Une envie d’écrire
l’amour fou. Mais pas le rose avec les angelots… Je ne sais pas. Je cherche. Je
remplis des pages en naviguant à vue.
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Un conseil pour les écrivains en herbe ?
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M.N.: Se dépouiller et chercher à aller au plus près de la vérité.
Ouh ! Facile à dire…
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Un message pour vos lecteurs ?
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M.N.: Acceptez de vous laisser entraîner vers la torpeur, les faux-pas, les
impatiences sans cesse trahies… Et savourez bien mon « Hair-in-Hand
killer », vous le retrouverez peut-être bientôt…
Encore un grand merci à Marie Neuser et Fleuve éditions ! :)
Je l'ai pris aujourd'hui suite à ta chronique :-) Je le commence ce soir (j'ai aussi pris 2/3 livres pour ma fille et un pour ma compagne, ce qui veut dire que ce blog est officiellement la cause future de ma faillite personnelle...)
RépondreSupprimersuper ! tes questions sont pertinentes, et les réponses donnent à nouveau envie de découvrir ce Hair-in-Hand killer ! j'adore !!!
RépondreSupprimerTrès belle interview, j'aime beaucoup tes questions..elles sont vraiment intéressantes ;)
RépondreSupprimerInterview très sympa!!
RépondreSupprimerTrès intéressante interview ! Merci Léa ! Hâte de lire la suite :)
RépondreSupprimerTon interview me donne encore plus envie de découvrir ce roman :)
RépondreSupprimerSuperbe interview bravo !
RépondreSupprimerFélicitations pour cette interview, et surtout un grand merci !
RépondreSupprimerBravo pour l'interview, très intéressante ! Je pense que je vais me laisser tenter !
RépondreSupprimerBonne lecture !