Merci aux éditions Mélibée ainsi qu'à Monsieur Chabbert pour cette bonne lecture !
197 jours - Un été en Kapisa
Pages : 120
Genre : Témoignage
Parution : 10/2012
« (…) Je ne me suis jamais senti aussi vivant qu’aujourd’hui, ou peut-être
que je n’en ai jamais ressenti l’envie aussi intensément. (…) » Quelques jours
avant ses 23 ans, Julien est projeté en Afghanistan. L’été 2011 sera l’été le
plus meurtrier pour les forces françaises depuis leur engagement, 10 ans
auparavant. Le temps semble s’être arrêté mais au fil des jours, le jeune
parachutiste trouvera dans l’écriture un exutoire. L’isolement, l’éloignement
et le besoin de faire comprendre lui feront porter un regard lointain sur ce
qui l’entoure et confier ses doutes, ses craintes, ses espoirs, ses sentiments…
Plongez dans le quotidien de ce jeune tireur d’élite, volontaire pour un été
torride au cœur de la Kapisa.
« Avec retenue et profondeur, ses pensées font mouche, s’entrechoquent,
surgissent au détour d’une page. » Colonel Renaud SÉNÉTAIRE.
(Source : Editions Mélibée)
Julien Panouillé
Julien PANOUILLÉ est né le 16 mai 1988 à Montélimar. Il a 21 ans quand
il s engage au 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes de Pamiers. Il reçoit
une formation de tireur de précision, à son retour d une mission de quatre mois
en Guyane, puis par la suite de tireur d élite longue distance, poste qu il
occupera en Kapisa durant l été 2011. Julien trouvera dans l écriture un
exutoire et ressentira à son retour le besoin de faire comprendre ce qu’il a
vécu.
(Source : Editions Mélibée)
Le Grybouille : Une
fois n’est pas coutume, je dédicace cette chronique à René et à tous les autres
qui loin de chez eux exposent leurs vies pour que nous, nous vivions en France
en paix, merci à eux.
Pour nous mettre dans le bain :
Prière des Parachutistes
Je m'adresse à vous, mon Dieu,
car vous seul donnez
ce qu'on ne peut obtenir que de soi.
Donnez-moi, mon Dieu ce qu'il vous reste
Donnez-moi ce qu'on ne vous demande jamais.
Je ne vous demande pas le repos
ni la tranquillité
ni celle de l'âme, ni celle du corps
Je ne vous demande pas la richesse
ni le succès, ni peut-être même la santé.
Tout çà, mon Dieu, on vous le demande tellement
que vous ne devez plus en avoir.
Donnez-moi, mon Dieu, ce qu'il vous reste
Donnez-moi ce que l'on vous refuse
Je veux l'insécurité et l'inquiétude
Je veux la tourmente et la bagarre
et que vous me les donniez, mon Dieu,
définitivement,
que je sois sûr de les avoir toujours,
car je n'aurai pas toujours le courage
de vous les demander.
Donnez-moi, mon Dieu, ce qu'il vous reste
Donnez-moi ce dont les autres ne veulent pas
Mais donnez-moi aussi le courage
et la force et la foi
Car vous seul donnez
ce qu'on ne peut obtenir que de soi.
André Zirnheld 1913 - 1942
Parachutiste des Forces Françaises Libres
Bon voilà un livre qualifié de petit dans sa préface qui pour
Grybouille n’en est pas un, c’est un témoignage en douceur d’un «p’tit t’gars d’chez nous» qui a vécu des
événements extraordinaires avec simplicité et courage.
Ici pas de sensationnel que du vrai, pas de provocation, pas de
grandiloquence, juste un jeune homme qui aime la vie, les voyages, sa famille,
ses amis (es), quelqu’un que vous avez peut-être déjà croisé…. Il y en des centaines
qui sont allé là-bas et en sont revenus encore plus humains par ce qu’ils ont
vécus, seuls au milieu de leurs frères d’armes le temps d’une mission, d’un
séjour. Simplement….
Nous suivons le Caporal Julien
Panouillé depuis son départ en Afghanistan en mai 2011 jusqu’à son retour
en France, 197 jours plus tard.
Il fait parti d’un Régiment qui a combattu sur tous les théâtres
d’opérations depuis la 2ème guerre mondiale, une unité chargée de
traditions avec de grands ainés. De mémoire quelques repères, des Officiers
comme Sauvagnac et Bréchignac, l’attentat du Drakkar au Liban….
Ce livre est du style journal de marche mais il faut rendre à césar ce
qui appartient à César, Julien possède une écriture qui passe bien, aucune
lourdeur, c’est sérieux et plaisant.
Il se permet même de citer Vivian Greene : « La vie ne consiste pas à attendre que
l’orage passe, mais à apprendre à danser sous la pluie », bien vu
Julien !
Au cours de son récit nous partageons ses interrogations, ses peurs,
ses moments de solitude, les interventions avec les inévitables montées
d’adrénaline, la vie en collectivité, ses premières relations avec la mort, les
fêtes de famille que l’on loupe là-bas en France, la découverte d’un autre
univers à peine sortie du moyen-âge, mais
aussi les moments de partage avec ses camarades.
Sorti de la base qui se trouve à TAGAB, par moment il se laisse emporter
par « J’avais un mauvais
pressentiment », même si l’humain s’habitue à beaucoup de choses, à
l’extérieur c’est la guerre.
Intéressant aussi cette relation à internet et le téléphone portable, ces
liens avec la France et les proches, être ici et là-bas en même temps, cela
doit être déstabilisant. Difficile de faire la coupure et on peut imaginer que
de retour on est encore un peu là-bas….
Une phrase qui m’a touché ?
Chez les parachutistes lorsque l’un d'eux meurt, il se dit que : « Il ne monte pas au ciel mais il y retourne »
Une réaction qui m’a fait
sourire ? A son arrivée en Afghanistan sur une base confronté à la
surabondance il qualifie l’ordinaire des soldats américains : « Le palais des gourmandises »
Un moment de vague à l’âme ?
« Le temps est long quand on pense à
la famille et au pays »
Ce livre c’est la vérité de Julien, il nous la livre qu’il en soit
remercié. Son livre est aux antipodes de toute volonté de glorifications de
quoique ce soit, c’est le témoignage d’un jeune soldat qui a gagné le droit
d’en parler.
Pour ceux qui aiment le style témoignage avec une connotation aventure
militaire c’est du billard, pour ceux qui veulent comprendre et avoir un autre son de cloches cela sera une
belle découverte et pour les réfractaires quelques soient leurs raisons ils
passent à coté d’un « savoir ».
Message personnel à
Julien: « Bon la prochaine
fois que tu prends ta plume, tu nous fais un livre sur 300 pages et tu vends
les droits au cinéma, c’est fini de se faire couper la politesse par les p’tits
gars du Texas »
Je plaisante, la méthode française que tu utilises est bien plus
touchante car tu résonnes vrai.
Bonne route à toi et au détour d’un chemin peut-être….
Bon vous l’avez déjà compris, étant le seul chroniqueur masculin du
Blog c’est de mon devoir de porter de tels projets mais c’est dur de penser que
tout ce que je lis n’est pas de la fiction.
Le Grybouille repart sur du roman, Ellroy et plus si affinité, nous
verrons là où le vent nous portera….
Je vous laisse avec une
réflexion de Julien : « C’est
dommage qu’ils n’aient pas conscience qu’ils seraient plus gagnants avec le
tourisme qu’avec la guerre ! » alors qu’il regarde les somptueux
paysages Afghans…. Pas dénué d’intérêts cette remarque.
@bientôt, chers tous,
Ce témoignage n'est certes pas de la fiction mais il est chargé d'un savoir qui trouvera à coup sûr son public ! À bientôt, là ou le vent de portera, nous serons évidemment dans ton sillage ;)
RépondreSupprimerNotre chroniqueur masculin préféré est de retour :-)
RépondreSupprimerJ'aime le fait que cela ne soit pas une fiction, que ce livre soit court et sincère comme tu le soulignes. C'est un livre qui me plaira assurément !
Hou Hou, Lup Appassionata et Kevin sur la Blogosphère, vos commentaires me sont précieux, @bientôt avec le dernier Ellroy et le premier Ellory, Grybouille.
SupprimerTu enchaines les récits ! Oui comme tu dis malheureusement l'histoire, la vie n'est pas de la fiction et parfois pour certaines situations , on se passerait de la réalité.
RépondreSupprimerEncore un très beau billet ! Toujours un plaisir de lire tes avis et ceux de Léa évidemment.
je trouve la couv absolument moche mais ton billet hyper engageant. Je note ce titre parce que c'est véridique et qu'il donne sans aucun doute à réfléchir.
RépondreSupprimerHou Hou, Je te réponds par là, je n'ai pas trouver le chemin vers ton univers. Pas doué le p'tit Duc :) La couverture est symbolique, je ne sais pas si c'est la volonté de l'auteur mais pour moi lecteur cela représente la sortie de ce piège... Julien résonne vrai, cela m'a touché et en touchera d'autres... @bientôt, Grybouille
SupprimerJe suis toujours touché par l'intérêt qui est porté à notre histoire donc merci pour ce billet.
RépondreSupprimerPour un dire un peu plus sur ma couverture, non pas pour justifier mon choix mais pour l'expliquer, Il s'agit d'un soldat américain. Ce sont eux qui nous ont amenés sur la base avancé et également eux qui nous en ont sortis. J'ai pris moi même cette photo depuis le chinook qui m'amenait vers l'inconnu, le jour ou tout a commencé. depuis le ciel les boys nous ont sortis plus d'une fois de situations délicates.
Voilà qui donne du sens à ce choix.
Encore merci de faire vivre notre histoire et perdurer le souvenir de ceux qui sont retournés au ciel.
Et par Saint Michel!
Hou Hou, "...Vive les paras !", fermé le ban... "Hugh, on est pas des ch'vals", @bientôt chers tous, Grybouille du "Léa Touch Book"
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