Chronique : Depuis mon immense coup de cœur pour Nos Richesses, j'ai décidé de suivre aveuglément Kaouther Adimi dans ses différentes œuvres et je n'ai jamais été déçue.
Au vent mauvais peut être perçu comme une réponse à Nos Richesses, l'envers de la médaille : la littérature peut sauver, aider, guérir mais elle peut aussi blesser. Les mots ont un pouvoir et c'est celui qui tient la plume qui choisit si ce pouvoir sera bienveillant ou non.
Kaouther Adimi est une romancière incroyablement talentueuse, possédant le don de contenir des vies, des destins dans des récits relativement courts, démontrant qu'il n'y a pas toujours besoin de 800 pages pour dire l'essentiel et le vrai. Conteuse fabuleuse, elle nous ensorcèle au fil des pages pour nous révéler une histoire riche et profonde. Au travers du destin de Leïla, Tarek et Saïd, l'auteure nous parle de l'Algérie, de la France, de l'Italie, de la colonisation, de la guerre, de la famille, de la trahison, de la littérature.
Au vent mauvais mêle le récit intime à la grande Histoire : l'histoire de Tarek qui va survivre à la Seconde Guerre Mondiale et la guerre d'indépendance, Saïd qui va trahir ses amis pour écrire un premier roman à succès et Leïla, jeune femme laissée au pays pour élever les enfants et qui est dévastée de voir son nom et sa vie être appropriés par la fiction.
Même si ce livre fait moins de 300 pages là où on aimerait qu'il en fasse 1000 pour ne pas quitter ces personnages, je sais (sans aucune hésitation) que j'ai lu une grande et magnifique fresque historique portée par une plume d'une grande justesse. Ce roman confirme mon amour indéfectible pour l'écriture de cette jeune romancière, pour son sens de la narration, pour ses thèmes de prédilection, pour son engagement et pour sa faculté à nous happer et nous émouvoir.
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